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HAITI : MENACE DE CATASTROPHE NATURELLE

RISQUE SISMIQUE ELEVE SUR PORT-AU-PRINCE

source: http://www.lematinhaiti.com - Article de Septembre 2008
RISQUE SISMIQUE ELEVE SUR PORT-AU-PRINCE

{{Dans un article publié en septembre 2008 par LeMatindHaiti.com la catastrophe était annoncée. Clairement.}}

« {Toutes les conditions sont réunies pour qu’un séisme majeur se produise à Port-au-Prince. Les habitants de la capitale haïtienne doivent se préparer à ce scénario qui finira, tôt ou tard, par arriver} ».

Patrick Charles, 65 ans, géologue et ancien professeur à l’Institut de Géologie appliquée de la Havane, se défend d’être alarmiste. Pourtant, il n’ y est pas allé par quatre chemins quand Le Matin lui a offert l’opportunité de réagir sur le dossier de menace sismique planant sur Port-auPrince.

Le vieux chercheur a répondu à nos questions avec la rigueur d’un universitaire avisé. À son avis, le danger est imminent « {Dieu merci, la science met à notre disposition des instruments pouvant prévoir ces genres d’événements, tout en nous permettant de démontrer nos conclusions. C’est le temps et le hasard qui jouent en faveur de notre capitale. Une grande catastrophe plane sur notre tête »}, prédit-il.

Ce n’est pas tant la gravité des propos de Patrick Charles qui nous intrigue, mais sa conviction inébranlable dans sa prédiction. Pour nous convaincre, il n’hésite pas à nous exposer un cours détaillé de géologie, en se servant de cartes géologiques très précises et de son PC. «{ Port-au-Prince est construite sur une grande faille qui part de Pétion-Ville, traverse toute la presqu’île du Sud, pour aboutir à Tiburon. En 1751 et en 1771, cette ville a été complètement détruite par un séisme. Je parie mes yeux que cela se reproduira. La science peut aisément le confirmer »}, déclare-t-il.

Sur la base des connaissances et des données scientifiques qu’il a accumulées sur le sujet durant plusieurs décennies, Patrick Charles, en bon citoyen, a de quoi se révolter. L’imminence du danger se précise avec le temps et les événements. Et pour renforcer sa prédiction, M. Charles prend en exemple les dernières secousses enregistrées ces derniers jours au niveau de la capitale haïtienne. « {Pendant ces dernières semaines, la terre a tremblé à plusieurs reprises au niveau de la zone métropolitaine de Port-au-Prince. Du 1er au 12 septembre, trois secousses mineures ont été enregistrées à Pétion-Ville, Delmas, Croix-desBouquets, plaine du Cul-de-Sacc. Le directeur du Bureau des Mines et de l’Énergie (BME), l’ingénieur Dieuseul Anglade, a confirmé ces informations. Ces secousses mineures sont inquiétantes. Elles annoncent généralement des séismes de plus forte intensité} », avise-t-il.

Dieu merci, Patrick Charles n’est pas le seul intéressé par le sujet. La question de la menace sismique sur Port-au-Prince est un sujet d’actualité. Elle a été débattue, ces derniers jours, par beaucoup de personnes, dont des intellectuels de haut rang. Les conclusions sont unanimes : Port-au-Prince risque bien de se transformer, du jour au lendemain, en un amas de ruines au terme d’une violente secousse tellurique. «{ Durant deux siècles, aucun séisme majeur n’a été enregistré dans la capitale haïtienne. La quantité d’énergie accumulée entre les failles nous fait courir le risque d’un séisme de 7,2 d’amplitude sur l’échelle de Richter. Mieux vaut ne pas en parler, il ne faut pas paniquer. Mais ce serait une catastrophe} », admet le responsable du Bureau des Mines et de l’Energie, intervenant récemment dans la presse.

Le problème est posé dans toute son acuité. Des mises en garde sont régulièrement adressées. Mais les mesures ponctuelles sérieuses tardent à venir. En cas de violent séisme au niveau de la zone métropolitaine, M. Charles évoque deux scénarios catastrophiques : un tsunami géant au niveau du Lac Azuéi, inondant la plaine du Cul-de-Sac ; la désagrégation du morne l’Hôpital. «{ Dans les deux cas, le mal est infini. Ce sont des choses tout à fait possibles. L’essentiel est de prendre des dispositions pour atténuer leurs effets. Je suis prêt à endosser l’habit de pèlerin pour aider mes compatriotes à sortir de leur léthargie »}, affirme le géologue.

Face à une telle menace, très peu de mesures préventives ont été annoncées par les autorités. La bidonvilisation du morne l’Hôpital et de la Plaine du Cul-de-Sac, l’exploitation anarchique du Sable de Laboule se poursuivent inexorablement. Il faut toutefois signaler les efforts de la BME pour installer sur toute l’étendue du territoire national des instruments permettant de mesurer l’amplitude des secousses sismiques. Rappelons, pour nos lecteurs, que deux grandes failles traversent le pays. L’une au niveau de la région septentrionale et l’autre au niveau de la presqu’île du Sud. Tous nos départements, hormis le Centre, sont exposés au séisme et au tsunami.

« {Les autorités sont obligés de prendre des mesures ponctuelles quoique impopulaires pour protéger certaines zones. Le bilan du passage des trois derniers cyclones sur Haïti interpelle notre conscience. Nous vivons une période très difficile et nous devons agir. Le compte à rebours a commencé. La nature nous demande des comptes. Il faut agir pour sauver ce qui peut encore l’être »}, soutient Patrick Charles.

Commentaires

eric2 | 14/01/2010 - 22:28 :
A propos de catastrophe annoncée, je recommande la lecture du rapport écrit par trois experts et remis en aout 2001 au Ministère de l'Environnement sur la capacité des bâtiments de Martinique à résister à un séisme de forte intensité comme il en arrive un tous les deux ou trois siècles. Le contenu de ce rapport fait froid dans le dos. J'en cite juste deux extraits: "A Fort-de-France, par exemple, il est à craindre que la rocade départementale, établie sur une déclivité, ne soit entraînée à glisser sur les urbanisations situées en contrebas, et que les ouvrages d'art et les urbanisations toutes proches ne viennent rendre inutilisable cette voie par leurs décombres. » "Même les bâtiments de commandement et de secours indispensables pendant et après la catastrophe « ne respectent pas les normes parasismiques, à une ou deux exceptions près. » Résultat : « Les services de secours départementaux et communaux seraient totalement inopérationnels. »

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