En matière de radicalisation supposée, la paranoïa s’invite désormais dans les universités. Un professeur de l’université de Cergy a indiqué sur son compte Twitter avoir reçu un formulaire, émanant de la direction, pour «faire remonter les "signaux faibles"» d’une radicalisation.
Parmi ces «signaux», figurent «l’absentéisme récurrent : aux heures de prière/le vendredi ; port d’une djellaba/port de pantalon dont les jambes s’arrêtent à mi-mollets ; port de la barbe sans moustache», mais également l’«apparition du port d'un voile ; arrêt de consommation de boissons alcoolisées ; arrêt soudain de consommation de nourriture à base de porc ; consommation récente de produits hallal ; arrêt de faire la fête ; intérêt soudain pour l’actualité nationale et internationale».
Sur son compte Twitter, Louis L’Haridon, vice-président de l’université de Cergy, dit «[confirmer] l’existence d’un mail provenant de la DHSE (Direction Hygiène, Sécurité et Environnement, ndlr) et demandant la remontée de signaux faibles». Il dit «[s’associer] à la honte et la colère des étudiants, professeurs et personnels de l’université de Cergy et ajoute «[demander] des excuses à [nos] services envers la communauté».
L'@UniversiteCergy me fournit un formulaire pour faire remonter les "signaux faibles", dont :
absentéisme récurrent : aux heures de prière/le vendredi
port d'une djellaba/port de pantalon dont les jambes s'arrêtent à mi-molets
port de la barbe sans moustache
... 1/2— Clément Carbonnier (@Carbonnier_Eco) 14 octobre 2019
Il précise en revanche que «ce mail ne demande ni la remontée systématique des étudiants correspondants à un de ces signes, ni appelle à la délation. Il appuie, suite à la récente attaque de la préfecture, sur la vigilance particulière dont nous devons faire part».
Je confirme l’existence d’un mail provenant de la DHSE et demandant la remontée de signaux faibles.
Je m’associe à la honte et la colère des étudiants, professeurs et personnels de l’@UniversiteCergy.
Je demande des excuses à nos services envers la communauté. 1/2 https://t.co/PU2Wmtqe4Y— Louis L'Haridon (@lharidonlouis) 14 octobre 2019