Dans le déluge d'informations (et de fausses informations) que nous recevons quotidiennement et même nuitamment pour les insomniaques, difficile de distinguer LES FAITS des commentaires, analyses, prises de position et autres interprétations des uns et des autres. Cette nouvelle rubrique de MONTRAY KREYOL s'attachera donc à signaler ou à rappeler des faits dans leur matérialité. Sans commentaire.
L'islam en Ethiopie
Contrairement à une idée reçue, en particulier chez les Noirs des Amériques, l'Ethiopie n'est pas et n'a jamais été le pays 100% chrétien que l'on imagine. Si les chrétiens sont bien majoritaires et comptent pour environ 60% de la population (coptes principalement mais aussi catholiques et protestants), le pays compte 5% d'adeptes des religions traditionnelles dites "animistes" et surtout 35% de musulmans.
L'islam est très ancien en Ethiopie puisqu'il date du VIIe siècle et la ville de Harar est l'une des cinq villes saintes de cette religion. Les premiers musulmans et donc disciples de Mahomet, chassés d'Arabie, trouvèrent refuge au royaume d'Aksoum, en Ethiopie. En 1960, les musulmans éthiopiens, pour leur grande majorité "sunnites", contraignirent l'empereur Hailé SELASSIE a reconnaître la "charia" dont certains textes furent intégrés à la législation du pays dans la rubrique "Droits coutumiers".
Autre idée reçue, la langue amharique, dans laquelle sont rédigés, dans sa forme ancienne, le guèze, les textes religieux chrétiens n'est pas la plus parlée dans le pays. La première est l'oromo (34% de locuteurs), qui n'est pas une langue sémitique comme l'amharique (29% de locuteurs), mais une langue couchitique. Elle est d'ailleurs parlée également au Kenya.