Lettre ouverte à l'association L'UNION DES FEMMES et L'association CULTURE ÉGALITÉ.
L'Union des Femmes de Martinique a fêté ses soixante-dix ans.
Soixante-dix ans de lutte avec des femmes battantes qui avaient comme modèle l'illustre écrivaine française Olympe de Gouges et qui, comme elle, ont tracé de leur lutte le chemin de la reconnaissance de la Femme faisant partie de l'environnement "existentiel" des hommes.
Soixante-dix ans d'épopée pour que l'on accepte, en Martinique aussi, que la femme ait le droit d'accéder non seulement à des postes, mais aussi à des postes de haut rang.
Soixante-dix ans de combat pour qu'on reconnaisse qu'en tant que citoyenne à part entière, la femme a droit de participer à la vie de la société, pas uniquement comme Attachée de fonction au poste du ménage à faire, Préparatrice en titre des repas, Technicienne de vaisselle à laver, Réceptionniste agrée aux vêtements à repasser, ou encore Reproductrice Familiale attitrée qui s'activera chaque année (ce qui fut le cas dans le temps) mais surtout pour reconnaître la nécessité de sa pleine participation à l'épanouissement de la société dont elle est aussi l'âme.
La femme naît libre et demeure égale en droits à l’homme qui n'a nullement à la mépriser, à l'injurier ou à la rabaisser, parce qu'elle est une femme. C'est un droit acquis. Elle n'a plus à subir l'oubli inconstitutionnel de la Révolution dans son projet de liberté et d’égalité.
La société est faite d'hommes et de femmes qui affrontent la vie, tel est son réel reflet. L'union des Femmes sait que pour qu'une société soit plus juste, il faut que les femmes soient représentatives. Il faut que la société soit égalitaire. De ce fait, L'union des Femmes qui s'appuie sur la Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne est devenue un socle. Une Grande Dame.
Mais, puisque nous n'apprenons rien à personne, et encore moins à l'Union des Femmes, dites-nous, serait-ce son grand âge, ses soixante-dix hivernages qui rendrait percluse, cette Grande Dame au point qu'elle soit aveugle, qu'elle en perde la mémoire, même au point de devenir sourde, atone et muette, à tout ce qui concerne madame Mencé Caster ?
Que cacherait cette discrétion ? Mesdames de l'Union des Femmes et aussi de l'association Culture Égalité, pourquoi ce silence assourdissant autour des agressions verbales que subit l'actuelle Présidente de l'Université des Antilles, madame Mencé Caster ? Pourquoi l'Union des Femmes et l'association Culture Égalité n'entendent-elles, ni ne voient-elles qu'une femme est menacée dans sa fonction, dans ce qu'elle représente ? Dans son droit ? Pourquoi Madame Mencé Caster n'a-elle pas le droit d'exercer une fonction publique au même titre que ses prédécesseurs masculins ?
N'aurait-elle pas le droit de travailler en toute dignité comme toutes les autres femmes pour lesquelles vous réclamez justement .... des droits ?
Puisque nous parlons de droit, sortez-vous vos griffes, rien que pour attaquer les publicistes qui instrumentalisent les femmes ? Est-ce que l'Union des Femmes et l'association féministe dite en rébellion se mobilisent uniquement lorsqu'un mari bat sa femme ? Ou lorsqu'un patron se montre trop pressant ? Lorsqu'il y a harcèlement ? Mais n'y a-t-il pas, là, harcèlement ? "Yo ka batt Man Mencé Caster san menyen'y, kouman !" Mais voyez-le donc ! Vous devez le savoir, que la violence se cache aussi dans les mépris, les injures, les avanies, l'irrespect. Il y a violence partout où il y a dédain.
Madame Mencé Caster n'a-t-elle pas le droit de travailler, dans la dignité de sa personne, de sa fonction ? Pourquoi n'aurait-elle pas droit à l'égalité dont doit bénéficier tout être humain ? Alors, dites-le-nous, pourquoi ce silence ? Son poids nous interpelle.
Acceptez-vous des messieurs du CEREGMIA leurs comportements indécents ? Auraient-ils vraiment tous les droits ?
Encourageriez-vous leurs injures ? On ne s'y prendrait pas mieux !
Pourquoi l'Union des Femmes ainsi que l'association "schismatique", seraient-elles soudain atteintes de surdité ?
Feue Solange Fitt-Duval, qui fut présidente de l'Union des Femmes, aurait-elle accepté, et comme vous dans le plus grand silence, que madame Mencé Caster subisse tous ces abus, ces affronts, ces mépris, qu'elle reçoive tant de crachats ?
Dites-le nous simplement. "Gran-nonm pa ka wont". Seriez-vous trop occupées par vos querelles intestines, au point d'en oublier les vrais objets de votre militantisme ?
François Villon nous dirait presque : Écho parlant quand bruit on mène, où sont donc passées les luttes des dames d'antan ? Dites-nous dans quel pays... continuerait aussi Brassens.
Térèz Léotin du Comité Justice Égalité
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