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MATINIK : « EL DIABLO », L’HOMME DE L’ANNEE 2010

MATINIK : « EL DIABLO », L’HOMME DE L’ANNEE 2010

Eh ben non, ce n’est pas Letchimy, le nouveau leader fondamental du néo-PPM qui remporte le titre de l’année 2010 en Martinique. Pourtant, il s’est démené comme un beau…diable notre cher chauve, multipliant les interventions tous azimut à travers son fameux « Plan de relance » à 5.000 emplois. Relançant l’interminable chantier de La Savane. Redynamisant le tourisme par le biais d’une blonde tropicale hyperactive. Pourfendant sans relâche, lors des plénières de la Région, une opposition de Patriotes et sympathisants farouchement menée par Daniel Marie-Sainte et Louis Boutrin.

Il est vrai que le « Christ », comme l’a surnommé son homme de plume, Chamoiseau, dans son fameux roman « Texaco » (Prix Goncourt 1992), avait trouvé les caisses de la Région pleines à déborder. Rien à voir avec le déficit abyssal qu’y avait laissé quelques années auparavant feu Camille Darsières, numéro 2 (ou 3) du PPM à l’époque. Alors, il s’est servi à pleines mains, ouvrant des chantiers de rebouchage de trous dans les ruelles de Redoute ou de Plateau Fofo, ouvrant tel centre en faveur de la petite enfance à Trois-Ilets et surtout réanimant - il n’est jamais trop tard pour bien faire ! - la réfection de la Place de La Savane. On est encore loin, très loin, des 5.000 emplois promis mais au rythme où ça avance, dans 15 ans, on peut espérer les atteindre. Sauf que, disent les mauvaises langues, en économie capitaliste, l’emploi est du ressort des…capitalistes. Ici, seuls les Békés et autres patrons peuvent créer des emplois durables et économiquement viables. Les emplois promis par Letchimy, eux, sont financés par les impôts des Martiniquais et comme tels, semblent peu pérennes. Mais passons…

MONTRAY KREYOL a donc désigné à l’unanimité l’acteur de télénovela (et chanteur à l’occasion), le fameux El Diablo. Inconnu dans son propre pays (lequel d’ailleurs ? Le Mexique ? La Colombie ? L’Argentine), ce beau brun aux yeux bleus a fait chavirer le cœur de ces dames de 7 à 77 ans. Au passage, il s’est payé le luxe de rafler la mise grâce à trois concerts à guichets fermés dont le ticket d’entrée coûtait…50 euros. Cela dans un pays qui pleure misère, qui fait grève durant 1 mois en clamant « Péyi-a sé ta nou, sé pa ta yo ! ». El Diablo a dû se dire en son for intérieur : « Péyi-a sé ta El Diablo, fout ! ». Ou quelque chose d’approchant en espagnol.

Alors, les doctes âmes, les savants et autres sociologues internationalement connus de Grand-Rivière à Saint-Anne, y sont allés de leurs analyses à la noix (de pécan). Certains y ont vu la défaite de l’idéologie de la Négritude prônée par Aimé Césaire et donc par son successeur, Serge Letchimy. Eh oui, vénérer un Blanc aux yeux bleus, ça la fout mal dans un pays habitué depuis un demi-siècle, grâce au SERMAC, à vénérer notre sainte mère l’Afrique. Il est vrai que l’auteur du « Cahier d’un retour au pays natal » fustigeait « l’architecte aux yeux bleus », pas le chanteur aux yeux bleus. D’autres y ont perçu l’influence néfaste de « la petite boite rectangulaire qui rend con », comme disait Lapin Echaudé, cette télévision donc à laquelle s’abreuve jour et nuit les femmes sans travail et esseulées du point de vue sentimental. Comme si lire « Critique de la raison pure » de Kant avait le pouvoir de déclencher des frissons érotiques. Enfin, d’autres encore, en ont conclu à la défaite morale et sexuelle du mâle martiniquais, bellâtre en 4/4 et à grosse chaîne en or, chaîne-stéréo crachant du zouk béton, incapable de satisfaire sa compagne tout en la cocufiant à tours de bras. C’est qu’il fallait voir ces jeunettes en furie de dix-huit ans se ruant sur scène pour « landjé » le beau latino et ces mamies de 70 ans trémoussant leur cellulite et leurs os rouillés.

Woulo-bravo, misié El Diablo ! Woulé woulé’w !

Commentaires

thierry | 01/01/2011 - 09:07 :
Superbe commentaire signé. Du Confiant en grande forme, donc disant seulement la vérité, simplement la triste vérité.
malabo | 02/01/2011 - 22:55 :
Assez d'accord avec la rédaction (Confiant? il est vraiment partout celui-la) el Diablo mérite la médaille d'or_ Pour l'argent Sarko (merci pour le nouveau statut quo) et pour le bronze, Sergio ( pour nous avoir rendu la Savane en 2010). Une histoire d'O et d'hommes finalement.

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