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M. Lederer, M. Stratford (dir.), Culture et Traduction. Au-delà des mots

M. Lederer, M. Stratford (dir.), Culture et Traduction. Au-delà des mots

Cet ouvrage envisage les liens entre culture et traduction depuis plusieurs perspectives, théoriques comme pratiques, tous genres de textes et discours confondus, dans un foisonnement qui va souvent au-delà des définitions traditionnelles des mots eux-mêmes.

Culture et Traduction. Au-delà des mots

sous la direction de Marianne Lederer et Madeleine Stratford 

Paris, Classiques Garnier, coll. Translatio, 2020

EAN : 9782406092032

197 pages — 22,00 €

 

Résumés des contributions :

Madeleine Stratford, « Introduction »

Madeleine Stratford est professeure à l’université du Québec en Outaouais. Elle a publié plusieurs articles dans des revues scientifiques, dont TTRMeta et la Revue détudes canadiennes. Membre de l’Association des traducteurs et traductrices littéraires du Canada, elle a aussi signé plusieurs traductions, dont Elle nage de Marianne Apostolides, finaliste en 2016 au prix du Gouverneur général.

Marianne Lederer, « La culture, pierre angulaire du traduire »

Marianne Lederer, professeur émérite de l’université Sorbonne nouvelle – Paris 3, a dirigé le centre de recherche en traductologie de l’ESIT jusqu’en 2002. Elle a publié de nombreux articles et plusieurs ouvrages sur l’interprétation et sur la traduction, dont Interpréter pour traduire (avec D. Seleskovitch) et La Traduction aujourdhui – le modèle interprétatif.

La culture irrigue tous les textes, quel que soit leur genre, et sa traduction appelle toujours de nombreux commentaires. Mêlant théorie et pratique, on discute certaines affirmations de traductologues. On démontre ensuite avec quelques exemples que tous les éléments culturels ne peuvent donner lieu au même traitement et que celui-ci dépend en grande partie du contexte et de la visée de la traduction.

Culture is everywhere, in all texts, whatever their genre. Its translation gives rise to numerous comments. Combining theory and practice, I discuss a number of assertions from translation scholars. I then show, based on a few examples, that not all cultural elements can be submitted to the same process, which also depends in part on context and the aim of the translation.

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Isabelle Collombat, « La traduction de la métaphore comme acte de médiation culturelle »

Isabelle Collombat est professeure à l’ESIT (université Sorbonne nouvelle – Paris 3). Ses publications portent principalement sur la didactique de la traduction, la variation diatopique en traduction et la traduction de la métaphore. Traductrice agréée (OTTIAQ), membre de l’ATLF et de l’ATTLC, elle a notamment signé les traductions de onze romans policiers d’Eric Wright.

La conception interactive de la métaphore repose sur l’interaction de deux systèmes. Or, dans l’optique fonctionnaliste, la traduction résulte elle-même d’une interaction communicative : la traduction de la métaphore consiste donc à résoudre une double interaction. Dans cette étude conjuguant traductologie et métaphorologie, nous exposons différentes stratégies de traduction – ou de neutralisation – des référents culturels de métaphores extraites d’un corpus parallèle de vulgarisation scientifique.

The interactive conception of metaphor is based on the interaction of two systems, situations or referents. Actually, the functionalist approach of translation poses translation as the fruit of a communicative interaction–the translation of metaphor therefore consists in the resolution of a double interaction. Based on examples from a corpus of scientific popularization, this paper exposes different strategies of translation or neutralisation of the cultural referents of metaphors.

Antin Fougner Rydning, « La traduction du culturel vue à la lumière du conceptuel »

Antin Fougner Rydning est docteur en traductologie et professeure de traductologie à l’université d’Oslo, Norvège. Traducteur-expert pendant 45 ans, elle a été présidente de l’association des traducteurs-experts de Norvège. Elle a dirigé plusieurs projets en traductologie, et a initié le projet européen EYE-to-IT (2006-2008) sur les processus cognitifs de la traduction.

La présente analyse porte sur la représentation cognitive de la création du sens en discours. Deux théories complémentaires de la sémantique cognitive : la théorie de la métaphore et de la métonymie conceptuelle et la théorie de l’intégration conceptuelle servent à représenter conceptuellement le travail mental fourni par trois experts-traducteurs aux prises à des expressions consacrées culturellement marquées, à la fois au niveau de la construction du sens et au niveau de sa reconstruction.

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The present analysis deals with the cognitive representation of meaning creation in discourse. Two complementary theories within cognitive semantics: the Theory of conceptual metaphor and metonymy (TCMM) and the Blending theory (BT) are used for the purpose of representing conceptually how three expert translators deal with culturally marked expressions, from the perspectives of both meaning construction and meaning re-construction.

Caterina Riba, « Traduction et canon littéraire. La généalogie féminine de Maria-Mercè Marçal »

Caterina Riba est docteure en littérature et professeure à l’université de Vic – université centrale de Catalogne. Ses recherches se centrent sur l’intersection entre la littérature comparée, les études de genre et les études de traduction. Elle a publié des livres et des articles sur des écrivaines du xxe siècle, dont Maria-Mercè Marçal, Audre Lorde ou Clarice Lispector.

Cet article analyse comment la poète et traductrice catalane Maria-Mercè Marçal (1952-1998) se servit de la traduction pour réfléchir à la transmission de l’héritage littéraire. Par l’inclusion de poèmes d’autres auteures dans ses propres œuvres et la traduction en catalan de grandes auteures issues d’autres traditions, Marçal ébranla aussi bien la représentation de la femme et du féminin dans la littérature que la notion de canon littéraire.

This article studies how the Catalan poet and translator Maria-Mercè Marçal (1952-1998) used translation as a means to reflect on the transmission of a literary legacy. By including poems by other writers in her own collections and by translating the works of great female authors from other literary traditions into Catalan, Marçal undercut the prevailing representations of women and femininity in literature and questioned the very notion of the literary canon.

Benoit Laflamme, « Traduire un sexe et un genre autre. Récit d’une expérience de l’empathie »

Benoit Laflamme est traducteur au Parlement du Canada et candidat à la maîtrise en études langagières à l’université du Québec en Outaouais. Il s’intéresse à la traduction d’œuvres queer et féministes et aux théories queer appliquées à la traduction. Il a traduit des jeux vidéo, dont Memoranda, et prépare la traduction française de My Body is Yours de Michael V. Smith.

Profitant d’un projet de traduction de texte poétique militant, nous avons appliqué une approche de recherche-création en vue d’étudier les particularités 190du processus de traduction, notamment en ce qui concerne des considérations éthiques et la manifestation concrète de concepts traductologiques, à savoir la déverbalisation et la réexpression comme l’entendent Seleskovitch et Lederer (2014).

Using the translation of a militant and poetic text as a springboard, we applied a research-creation approach to the project in order to study the distinctive features of the translation process, including ethical considerations and the tangible manifestation of concepts born in the field of translation studies – namely the notions of deverbalization and reexpression as proposed by Seleskovitch and Lederer (2014).

Corinne Mencé-Caster, « Traduire la Caraïbe. Étude sur les modalités de la traduction des textes caribéens plurilingues »

Corinne Mencé-Caster est professeure de sciences du langage, spécialité mondes hispaniques, à Sorbonne Université. Médiéviste de formation, agrégée d’espagnol, elle a écrit des ouvrages et de nombreux articles en traductologie et s’intéresse en particulier à l’épistémologie de la traduction des textes plurilingues et pluriculturels.

La traduction des écrivains caribéens reste un chantier immense, dès lors que l’on se propose de les traduire dans le respect du plurilinguisme qui fonde leur écriture et les conduit à inscrire dans leurs textes des déterminants culturels propres. Le présent article pose un état des lieux de cette littérature et définit des éléments méthodologiques et programmatiques, susceptibles de favoriser une démarche traductive plus soucieuse de sa complexité langagière et de ses spécificités culturelles.

There is still a long way to go in translating Caribbean writers, if the purpose is to translate their texts by taking into account the plurilinguism that founds their writing and lead them to relate Caribbean culture to their novels. I will try to analyze the situation, in order to provide methodological principles, which should be able to stimulate translation in the West Indies while considering the cultural and linguistic complexity of the area.

Loïc Céry, « La traductologie au risque de la créolisation. Approche de la Relation traduisante d’Édouard Glissant ». 

Loïc Cery dirige le pôle numérique de l’institut du Tout-Monde fondé par Édouard Glissant en 2006 où il a également créé les cycles « Traduction » et « Penser la Caraïbe, penser le monde ». Il a fondé en 2011 l’IFUPE et en 2006 la revue La 191nouvelle anabase. Spécialiste de Saint-John Perse et de Glissant, il a également écrit sur Senghor, Chamoiseau, la mémoire de l’esclavage, l’intertextualité.

Le regard traductologique d’Édouard Glissant est susceptible de revigorer les pratiques mais également l’étendue de la réflexion théorique. Telle qu’il la conçoit la traduction active la créolisation mais aussi une praxis de la relation qui est au cœur même de sa pensée et de sa vision du monde. À la faveur de cette fonction d’une mise en pratique du paradigme relationnel au regard des textes et des langues, cette conception relève donc d’un dépassement des modèles édictés par la théorie.

The way Édouard Glissant has thought of translation is certainly able to revitalize the practice but also the extent of theory. His conception of translation can be defined as a praxis of his idea of Relation which is an essential aspect of his thought. Therefore, this conception can be seen as a way of going beyond the theoretical patterns.

Chiara Denti, « Traduire l’hétérolinguisme ou aller au-delà du public monolingue. Réflexions à partir des textes postcoloniaux francophones »

Chiara Denti, docteure en traduction, interprétation et interculturalité (université de Bologne) et en études italiennes (Paris – Nanterre), est chargée de cours en traduction italienne à Paris-Sorbonne, Paris – Nanterre, Paris Est – Créteil – Val-de-Marne. Elle s’intéresse aux littératures postcoloniales francophones et italophones, aux littératures de la migration et à la théorie et pratique de la traduction.

Fondée sur des bases monolingues, la traductologie a le plus souvent négligé le phénomène de l’hétérogénéité linguistique. En prenant comme exemples des romans postcoloniaux francophones, cette contribution explore comment l’hétérolinguisme représente une possibilité plutôt qu’un problème. Tout en remettant en cause le modèle conventionnel de la traduction, et notamment sa conception monolingue du lectorat, il ouvre la voie à de nouvelles manières de penser la traduction et sa pratique.

Grounded on monolingual foundations, Translation Studies has most often disregarded the phenomenon of linguistic heterogeneity. Taking as examples some Postcolonial Francophone novels, this paper explores how heterolingualism represents an opportunity rather than a problem. By questioning the conventional translation model, particularly its monolingual conception of readership, it paves the way to new conceptions of translation and its practice.

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Gerardo Acerenza et Anke Grutschus, « Hybridation linguistique et traduction. Entre “défamiliarisation” et standardisation »

Gerardo Acerenza est professeur à l’université de Trento (Italie). Il a publié plusieurs articles sur le débat linguistique au Québec, sur la traduction des canadianismes en italien et sur l’œuvre de l’écrivain québécois Jacques Ferron. En décembre 2017, il a co-organisé un colloque international ayant pour titre « Qu’est-ce qu’une mauvaise traduction littéraire ? » qui a eu lieu à Trento en Italie.

Anke Grutschus est enseignante-chercheuse à l’Institut des langues romanes de l’université d’Erlangen-Nürnberg. Après une thèse en sémantique cognitive sur l’évolution diachronique des adjectifs qualifiant les timbres musicaux, elle prépare actuellement son HDR portant sur le discours rapporté dans différents types de texte (monologue humoristique, sermon, communication scientifique) en espagnol.

Nous étudions les traductions française, allemande et espagnole des romans Il giro di boa (Andrea Camilleri, 2003), Montedidio (Erri de Luca, 2001) et La moto di Scanderbeg (Carmine Abate, 1999), qui semblent résister à la traduction à cause de la superposition de variétés dialectales et de langues étrangères à l’italien standard. L’analyse se concentre sur les stratégies mises en œuvre par les traducteurs pour tenter de restituer cette hybridité langagière dans les textes d’arrivée.

We analyse the French, German, and Spanish translations of the novels Il giro di boa (Andrea Camilleri, 2003), Montedidio (Erri de Luca, 2001), and La moto di Scanderbeg (Carmine Abate, 1999) which seem to resist translation because of their combination of standard Italian with diatopic varieties and foreign languages. The analysis focuses on different strategies pursued by the translators in order to recreate the linguistic hybridity of the source texts in the target text.

Florence Courriol-Seita, « Les dialectes ou la pensée de l’écart en traduction. L’exemple italien »

Florence Courriol-Seita, ancienne élève de l’ENS Lyon et docteure en études italiennes de l’université de Bourgogne, enseigne la langue et la littérature italiennes à l’université Grenoble Alpes. En parallèle, elle se consacre à la traduction littéraire : elle a traduit et réalisé l’édition critique de la ConsolatoriaAccusatoria e Defensoria de F. Guicciardini.

Les variétés diatopiques que constituent les dialectes peuvent apparaître comme un véritable frein à l’opération traductive. Cela tient à la déviance 193dans la déviance qui s’y dévoile (Folkart, 1991, p. 177), une double altérité. La prose hétérolingue contemporaine italienne, qui superpose un vernaculaire et une koinè, est à cet égard remarquable. Le traducteur n’a plus affaire à un système linguistique, mais à une double mélodie culturellement ancrée.

Considered a non-standard usage of a written language, diatopic variations in literature can appear to resist the translation process. This is due to their being a deviancy within the deviancy (Folkart, 1991, p. 177), which constitutes a double otherness. Italian heterolingual contemporary prose superimposes two linguistic codes – vernacular and koine – which means that the translator is required to deal with a double melody that is culturally and geographically specific.

Adriana Orlandi, « Plurilinguisme et traduction. La traduction française de La Vedova Scalza de Salvatore Niffoi »

Adriana Orlandi est enseignante-chercheuse à l’Università di Modena e Reggio Emilia – Dipartimento di Studi Linguistici e Culturali. Ses intérêts de recherche portent premièrement sur les rapports entre sémantique et syntaxe, et sur la traductologie ; deuxièmement sur la phraséologie et sur la socio-terminologie. Elle participe au projet Must (Multilingual Student Translation).

Le but de cet article est de réfléchir à la problématique de la traduction des variétés diatopiques à travers l’exemple de la traduction française d’un roman italien contemporain, La Vedova scalza de Salvatore Niffoi (2006, traduit en 2012), qui se caractérise par son métissage italien-sarde. L’analyse mettra en évidence comment la traduction de Dominique Vittoz parvient à forger un nouveau langage qui s’adapte parfaitement à l’écriture de Niffoi.

The aim of this paper is to reflect upon the translation of diatopic varieties. We will examine the French translation of an Italian contemporary novel, La Vedova scalza by Salvatore Niffoi (2006, translated in 2012), which is characterized by a mixture of Italian and Sardinian language. Our analysis will show how the translation made by Dominique Vittoz is able to give life to a new langage, perfectly suited to Niffois style.

Responsable : Marianne Lederer
Adresse : 6, rue de la Sorbonne, 75005 Paris

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