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L’INQUIETANT LICENCIEMENT DE M. FLORIMONT CHEZ PEUGEOT

Jean-Laurent Alcide
L’INQUIETANT LICENCIEMENT DE M. FLORIMONT CHEZ PEUGEOT

 Dans le France Antilles su 23 septembre, le directeur général de Blue Automobiles, la société de vente des voitures Peugeot à la Martinique, appartenant à la famille békée Aubéry, a fait la déclaration suivante : « Qu’est-ce qu’un bon vendeur ? Celui qui vend le plus de véhicule ? Ce n’est pas notre conception de la vente. » 

 M. Ouensanga illustrait une nouvelle fois la curieuse position de Peugeot Automobiles dans ce conflit social, engendré par le brutal licenciement pour faute grave de M. Oswaldo Florimont.

 Ce dernier est vendeur à Blue Automobile depuis près de 7 ans. Il est très impliqué dans la vie de l’entreprise allant même jusqu’à promouvoir la marque lors des carnavals au travers d’une association. Son licenciement a surpris tous ses collègues.

 Dans un premier temps, le patron a commencé à diffuser l’information qu’il n’était pas un bon vendeur. Le syndicat CFDT a révélé le chiffre de voitures vendues par M. Florimont depuis 5 ans, à savoir 1081 véhicules, ce qui en fait objectivement le second meilleur vendeur de l’entreprise. Les qualités managériales de M. Florimont ne fait aucun doute et il est loué par ses propres collègues.

 M. Florimont est un très bon professionnel. Le patron a donc dû changer son fusil d’épaule d’où sa réponse pour le moins étonnante sur les qualités d’un vendeur, celle de ne pas vendre !

 En fait, en évoquant sur les qualités de vendeur de M. Florimont, le patron a tenté de déplacer le débat. En effet, dans la lettre de licenciement, il n’y a pas un mot sur les qualités de vendeur du salarié. 

 Dans la lettre de licenciement, le patron reprend intégralement deux griefs écrits de deux clientes. Un qui daterait du 8 juin 2020 et que M. Florimont va découvrir le 21 août lors de son entretien préalable. 

 L’autre émane d’une petite célébrité locale qui le 7 août a écrit sur facebook un message incendiaire contre un vendeur de Peugeot. Elle a été reçue dès le lendemain par la direction. M. Florimont s’est offert immédiatement à donner son explication sur les griefs de cette supposée cliente (car en réalité la petite célébrité n’a jamais acheté quoi que ce soit !). A aucun moment, M. FLORIMONT n’a été entendu avant la mise en place de la procédure de licenciement.

 Notons que la petite célébrité a cru bon de publier un communiqué pour dire qu’elle n’était responsable de rien alors que son message est repris intégralement dans la lettre de licenciement. On peut espérer de sa part plus de sportivité dans son domaine de prédilection.

 L’essentiel est de voir que la société de la famille Aubéry exécute un travailleur sur la base d’accusations non discutées, non contradictoires et contestée !

 En résumé, sur les centaines de personnes que M. Florimont a reçues depuis 7 ans, le patron a retenu deux points de vue contestés par M. Florimont pour jeter à la rue le concerné.

 Dans ce cadre, tout salarié en contact avec la clientèle faisant l’objet de critiques sur des réseaux sociaux est en danger potentiel si les patrons fonctionnent comme %. Ouensanga.

 Dans la lettre de licenciement, troisième grief, des sanctions prononcées en août 2019 et janvier 2020 contre M. Florimont sur la base « d’enquête mystères ».

 Quelques mots sur ce procédé un peu particulier. Un patron signe avec une société d’enquête un contrat l’autorisant à envoyer de faux acheteurs tester les vendeurs. Le patron indique à cette société sur les points forts sur lesquels le vendeur devrait insister.

 Or, selon Blue Automobiles, M. Florimont aurait eu un taux de réponse négatif à certaines « enquêtes mystères ».

 Ce procédé pose de nombreuses difficultés.

 D’une part, il est encadré par le code du travail avec l’obligation d’en avertir les institutions de représentation du personnel pour empêcher toute tromperie et que soit vérifier les termes de la mission confiée à la société d’enquête. En outre, des sanctions doivent être explicitement prévues au règlement intérieur pour éviter toutes discriminations dans les décisions patronales. Le 13 juillet 2020, l’inspectrice du travail a informé M. Florimont qu’elle a rappelé ces règles à Blue Automobiles.

 Mais il semble que cela importe peu à cette société qui refuse de révéler sa réponse à l’inspectrice du travail. 

 Sommes-nous en présence d’un patron voyou refusant toutes règles légales dès qu’elles protègent les salariés ? L’avenir le dira.

 D’autre part, fondamentalement les enquête mystères sont biaisées par nature. Le faux client ne vient pas acheter mais tester le vendeur. Un vendeur d’expérience a la capacité et les moyens (par exemple, simplement en tentant de connaître les revenus du faux vendeur) de se rendre rapidement compte de l’incapacité et la volonté de son interlocuteur à acheter ou non. Ainsi, le faux client est potentiellement un menteur avéré et ses conclusions ne peuvent être sincères.

 Les questions que pose ce licenciement sont sociétales et permettent de savoir dans quelle société voulons-nous vivre ?

 Au-delà du comportement singulier de l’employeur, doit-on vivre ?, doit-on dépendre ?, l’avenir doit-il dépendre en permanence d’enquêtes clandestine ou de dénonciation sur les réseaux sociaux ?

 Ces questions sont essentielles.

 Pour la famille Aubéry, on semble considérer qu’on peut vivre dans la suspicion et les procès permanents quant il s’agit des travailleurs.  Ce n’est d’ailleurs pas un hasard que M. Florimont a été arrêté médicalement dès le mois d’août pour souffrance au travail. Un mouvement de grève a eu lieu en réaction à cette grève. Elle est menée par la CFDT, syndicat qu’on ne peut considérer comme extrémiste. Face a ce combat qui est celui de la dignité, le patron a joué sur ses moyens classiques soit procédure devant la justice, pressions, changement de serrures, divisions du personnel.

 Le patron s’est campé sur une question de principe refusant tout débat et tout dialogue. Il n’admet pas que ces décisions de droit quasi-divines soient remises en cause. Il ne cesse de communiquer en changeant d’argumentation tout le temps. Il feint de ne pas comprendre le problème et invite M. Florimont à aller en justice. Or, tout un chacun sait que devant la justice, M. Florimont aura raison mais dans 4 ou 5 ans, un temps suffisant pour que M. Ouensanga cultive sa nouvelle conception du vendeur !

 A ce stade, il ne reste qu’une seule dernière question à poser à Blues Automobiles : combien d’argent la famille Aubéry a-t-elle gagné avec les 1080 ventes de M. Florimont avant qu’il ne soit traité comme un kleenex ?

Commentaires

Véyative | 27/09/2020 - 08:40 :
La famille AUBERY......
GIRIER-DUFOURNI... | 28/09/2020 - 04:25 :
Quand arrive ce genre d'affaire ,il serait bon de nous arrêter un instant sur le comportement de nos compatriotes qui, souvent agissent dans l'ombre pour une vengeance . Certaines personnes ,dès lors qu'ils sont proches d'une personne" haut-placée" se croient tout permis et détruisent la vie de leur semblable. Comment faire pour que ces personnes , souvent intelligentes et bien éduquées gardent leur neutralité et objectivité? Car, le patron, s'il a déjà des griefs contre la personne "dénoncée" ,pourquoi n'en profiterait-il pas de cette occasion pour prendre des sanctions. Combien agissent ainsi? Et ceux et celles ,avec un orgueil déplacé, se délectent de la situation.; sont souvent, des gens qui fréquentent les églises et vous étourdissent avec des passages bibliques....

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