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L'HONNEUR RETROUVE DES LANGUES REGIONALES

L'HONNEUR RETROUVE DES LANGUES REGIONALES

L'Assemblée nationale a décidé d'inscrire les langues régionales dans la Constitution française.

Le site Web «Oui au breton» tient le compte en direct des locuteurs bretons: « Ce 23 mai à 10 heures» , peut-on lire sur la page d'accueil, « 205.213 personnes parlent encore breton en Bretagne. Combien seront-ils dans 20 ans? » « Il y a 10.000 locuteurs de moins par an, soit 28 personnes par jour», précise le webmestre.

Nul doute que la décision des députés hier soir, d'inscrire la reconnaissance des langues régionales dans la Constitution française a fait chaud au coeur à ces défenseurs de la langue bretonne, comme à tous ceux qui en France, se battent pour sauvegarder les langues minoritaires.

Deux semaines après avoir levé un tabou en organisant le tout premier débat sur les langues régionales et minoritaires, l'Assemblée nationale a en effet franchi un pas supplémentaire hier en décidant d'inscrire leur reconnaissance dans la Constitution.

C'est dans le cadre du débat sur la réforme des institutions que les députés de gauche comme de droite ont, à la quasi-unanimité, voté un amendement en ce sens, auquel la garde des Sceaux Rachida Dati a donné son accord.

"Les langues régionales appartiennent au patrimoine" de la Nation, indique l'amendement - surprise - du président UMP de la commission des lois Jean-Luc Warsmann.

Une formule qui complètera désormais l'article premier de la Constitution, si la réforme est votée par le Parlement réuni en Congrès en juillet, l'article 2 continuant bien sûr de stipuler que "la langue de la République est le français".

Hier soir, François Bayrou a exprimé "la satisfaction" de celui qui "mène le combat pour les langues régionales depuis longtemps". Jean-Jacques Urvoas (PS) a estimé que "cela va dans le bon sens pour l'épanouissement des langues régionales". "Enfin les langues régionales vont être reconnues!", s'est exclamé le NC Philipe Folliot. Marc Le Fur (UMP) et Patrick Braouezec (PCF) ont souligné que "l'unité n'est pas l'uniformité".

{{Un patrimoine menacé d'extinction}}

Alsacien, breton, alsacien, catalan, corse, occitan, créole, béarnais, picard, flamand, basque... On compte en France environ 75 langues régionales, selon les députés, qui ne veulent pas voir "s'éteindre ce patrimoine".

"C'est une victoire pour tous ceux qui travaillent en faveur de la diversité linguistique en France et dont nous sommes", estime David Grosclaude, président de l'Institut d'Estudis Occitans (IEO). Créé en 1945, l'IEO, dont le siège national est à Toulouse, fédère une trentaine d'associations dans les départements et régions du sud de la France (Aquitaine, Languedoc-Roussillon, Midi-Pyrénées, Auvergne, Limousin, Provence, Ardèche, Drôme) dont l'action est de promouvoir et faire reconnaître la langue occitane."Depuis des années, nous demandons une reconnaissance pour nos langues. Les députés l'ont compris et nous nous en félicitons. Il faut, bien entendu, attendre que l'ensemble de la loi modifiant la Constitution soit adoptée par le Congrès", souligne David Grosclaude.

Le Partit occitan, né en 1987 de la fusion de divers mouvements occitanistes, lui aussi s'est réjoui de cette "bonne nouvelle" . "Les députés ont répondu "à une aspiration démocratique", estime-t-il," en prenant cette décision : la préservation et le développement de nos langues historiques comme cela se pratique dans de nombreux pays d'Europe".

{{
Un premier pas}}

L’élue de Lorient, Françoise Olivier-Coupeaux (PS), qui préside le groupe d’études trans-parti de 67 députés sur les langues régionales, se dit « heureuse de cette avancée significative qui montre qu’au Parlement, tout peut arriver. » «C’est une belle victoire pour tous ceux qui croient dans les langues régionales qui forment le patrimoine et l’unité de notre pays.»

Elle espére qu’il s’agit là « d’un premier pas » pour aller jusqu’à l’étape suivante. À savoir la ratification de la charte européenne des langues régionales que la France s’est toujours refusée à signer.

Ce n'est pas du tout l'avis ni l'intention de Christine Albanel. Pour la ministre de la Culture, cette charte est "contraire à nos principes" car elle "implique la reconnaissance d'un +droit imprescriptible+ de parler une langue régionale, notamment dans la sphère publique".
Le gouvernement n'entend pas faire figurer dans la Loi fondamentale la Charte européenne sur les langues régionales, comme le souhaiteraient bon nombre de parlementaires, a -t-elle précisé hier. La France a signé en mai 1999 cette charte, dont s'est doté le Conseil de l'Europe en 1992, mais ne l'a jamais ratifiée.

LIBERATION.FR : vendredi 23 mai 2008

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