{{La politique de l'espagnol}}
Le gouvernement de ce petit État a entrepris depuis 2004 une politique linguistique pour le moins surprenante: remplacer l'anglais par l'espagnol. Cette nouvelle politique serait motivée par le désir du gouvernement de s'aligner sur les marchés essentiels de son économie en Amérique latine. En encourageant les milieux d'affaires à adopter la langue du Venezuela, le plus grand producteur pétrolier de l'hémisphère, le Trinidad espère renforcer ses propres industries. De plus, comme la république de Trinité-et-Tobago est située au centre géographique du libre-échange des Amériques, un bloc économique de 800 millions de consommateurs, dont la majorité parle l'espagnol.
Dès le mois de septembre 2005, les enfants devaient prendre des cours obligatoires d'espagnol. Le gouvernement a décidé de faire apprendre l'espagnol aux fonctionnaires. L'objectif est que 30 % d'entre eux connaissent cette langue d'ici cinq ans. Mais le grand objectif, c'est le milieu des affaires.
Évidemment, il est trop tôt pour prédire ce qu'il adviendra de cette politique d'hispanisation à l'endroit d'une société anglicisée depuis des générations. N'oublions pas que l'influence britannique est bien intégrée dans cette société et il serait surprenant qu'une telle influence disparaisse du jour au lendemain. Mais les chances de réussite semblent plutôt minces. Tout au plus, on pourra bilinguiser davantage la population, déjà aux prises avec l'anglais et le créole.