POLITIQUE - L'extrême droite est une "idéologie importée" en Corse et "ne devrait pas avoir droit de cité", a estimé lundi le leader indépendantiste et nouveau président de l'Assemblée de Corse Jean-Guy Talamoni sur France Inter. Même discours sur Europe 1 quand Gilles Simeoni, le nouveau président du conseil exécutif de Corse, a estimé que le nationalisme corse est "aux antipodes" du racisme et de la xénophobie.
"Notre nation est une démarche progressiste, qui est l'affirmation de l'existence d'un peuple, le peuple corse, et pour autant, la conception du peuple corse est une conception ouverte, généreuse, accueillante", a assuré le leader nationaliste, élu lors des dernières élections régionales.
Le chef de l'exécutif insulaire a de nouveau condamné "sans aucune réserve" les comportements "scandaleux, honteux" qui se sont déroulés après l'agression de deux pompiers et d'un policier à Ajaccio dans le quartier des Jardins de l'Empereur.
"Absolument incompatible avec notre tradition politique, avec notre culture"
"La Corse a été la première terre d'Europe à instaurer la tolérance religieuse au milieu du XVIIIe siècle. Pendant la Seconde guerre mondiale, les juifs étaient protégés en Corse, il n'y a pas eu de déportation des Juifs, ce qui faisait dire à certains responsables de la communauté juive que la Corse a été l'île des Justes", a souligné de son côté Jean-Guy Talamoni.
"Eh bien cette île des Justes ne peut pas accepter qu'il y ait des dégradations de lieu de culte. C'est quelque-chose d'absolument incompatible avec notre tradition politique, avec notre culture", a-t-il poursuivi.
Rappelant que les Marocains avaient participé à la libération de la Corse et assurant avoir reçu des messages de félicitations de la part de cette communauté lors de la victoire des nationalistes aux dernières élections, il a appelé à "faire en sorte que cette greffe ne puisse pas prendre dans la société corse".
A propos des slogans racistes comme "Arabi Fora" ("Les arabes dehors", en Corse), il a jugé que "c'est en quelque sorte profaner la langue corse que de s'en servir pour dire des choses pareilles".