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LETTRE OUVERTE À NADY NELZY, LA CARBÉTIENNE, ILLUSTRE FEMME DE LETTRES

LETTRE OUVERTE À NADY NELZY, LA CARBÉTIENNE, ILLUSTRE FEMME DE LETTRES

Madame Nelzy appartient à la rédaction de Montray Kréyol. C'est une femme de lettres, d'une érudition remarquable auprès de qui Simone de Beauvoir, Selma Lagerloff, Georges Sand, Karen Blixen ou Elsa Morante font pâles figures. Son bloc-notes est certes maigre, 3 textes en 3 ans mais elle nous tient en haleine. Chacun de ses textes est attendu comme la nomination d'un prix Nobel de littérature, qu'elle a manqué de peu cette année. Que serait Montray Kréyol sans sa contribution de haute qualité qui efface à elle seule celles des autres collaborateurs du site ?

Rendons d'abord hommage à ses textes, des exercices littéraires au talent si élevé que l'Académie lui ouvrira prochainement ses portes pour un fauteuil mérité, peut-être de chaisière.

Le premier : « Mes vacances chez Aurélien » nous laisse pantois. Son style, sa syntaxe et son vocabulaire sont exceptionnels. Bon ! Elle raconte son voyage à Paris chez son fils, qui paraît, en premier lieu moins con qu'elle. Et puis tout le monde s'en fout de l'agencement de l'appartement de son fils Rastafari. Quant à ses pérégrinations dans Paris, on voit, au premier coup d'œil, qu'elle ne connait rien de Paris, surtout les lieux empreints de charme et qu'elle a visité ce que tout benêt de japonais visite et là où je ne mets, moi, jamais les pieds car je connais Paris. On apprend au détour d'une phrase, son goût du luxe, fringues, falbalas et escarpins et qu'elle jalouse les saoudiennes qui ont les moyens de se les payer, elles. Enfin, elle a dû faire les grands magasins. Au milieu d'un style assez dépouillé, voire pauvre et ennuyeux, elle glisse savamment le mot « ordalie ». Elle a de la ressource à n'en pas douter. Ce texte constitue donc une contribution de poids à Montray Kréyol, sans laquelle le site aurait été déserté par son lectorat.

Le second : « l'homme de Noël » est un conte, que je n'ai, pardonnez-moi, pas pris le temps de lire. Tout le monde n'a pas écrit comme Élisabeth Badinter ou Marguerite Yourcénar. Les contes sont, d'ordinaire, les premières recommandations des ateliers d'écriture pour débutants.

Le dernier texte, ou presque : « L'aube aux quatre vents », semble se passer au temps de l'esclavage. Il ressemble à une composition écrite, en cours de français, par quelque élève de troisième. Expressions convenues, intérêt douteux, pauvreté du vocabulaire.

Voilà la contribution de Nady Nelzy qui transcende le site Montray Kréyol. Pour ne pas faire ombrage aux autres contributeurs, elle signe la « Carbétienne ». Il ne s'agit pas comme la « Paimpolaise » d'une chanson populaire. Non, notre femme de lettres doit demeurer au Carbet dont elle semble être très fière.

Lorsqu'on descend de Saint-Pierre vers Fort-de-France, on ne peut qu'être subjugué par cette bourgade, prochainement classée au patrimoine mondial de l'humanité par l'UNESCO et que Christophe Colomb, en personne, a choisi, parmi toutes les communes martiniquaises, comme seul lieu digne d'accueillir son illustre pied. Paul Gauguin, y a, pour des raisons identiques, fait construire un musée à sa gloire, auprès duquel le musée des arts africains et océaniens du Quai Branly n'est autre que la boutique d'un brocanteur. Ce même Paul Gauguin, qui ne sut quitter cet endroit magnifique, y vécut le restant de ses jours. Ses toiles de Pont-Aven ou des Marquises sont simplement le fait de son imagination débordante.

Nady Nelzy, la prestigieuse femme de lettres n'en est pas restée hélas là. Forte de l'aura qu'elle a donnée au site Montray Kréyol, de l'autorité de ses textes à la portée universelle, elle vient de s'attaquer à un modeste collaborateur du site, un ivrogne invétéré, que l'on conserve sur Montray par pitié même si, lui, a écrit plus de 150 textes sur le site. Le procédé est déloyal au sein d'une équipe de rédaction, mais la coexistence de ce médiocre écrivailleur avec l'éblouissante Nady Nelzy est assurément insupportable.

Elle lui a adressé une philippique sans concession et qui n'admet aucune discussion possible. Examinons sa diatribe d'anthologie. Elle débute par une citation d'Edmond Rostand, ignorant que le livre probablement le plus connu de ce mauvais pigiste est justement « Cyrano de Bergerac ». Elle eût mieux fait de citer la scène 2 de l'acte V ou la dernière scène, semblable à un finale de Verdi.

En tant que membre éminent de la lutte anti-alcooliques, elle attribue donc mes propos, car il s'agit de moi, à « des délires d'ivrogne qui prennent leur inspiration dans les vapeurs d'alcool, … enfin celui que l'on donne aux mulets ». Elle enchaîne à propos de l'épave éthylisée que je suis qu'il faut y voir un déversement de bile. Car elle parle « d'une habituelle haine déversée » comme dans les vespasiennes municipales. Pourquoi a-t-elle tant de patience à me lire ? Et qu'a-t-elle lu ? Puis, naturellement, elle manifeste son respect pour son gourou, Raphaël Confiant, qu'elle ne doit pas trop connaître et qui est mon ami.

Puis la colère semblant enfler, elle déblatère sur le mur de Berlin, sur l'espoir et tout cela n'a ni queue ni tête. Et elle ressert du Rostand. Sans doute la seule lecture de son existence. Et dissimulant mal sa xénophobie à l'égard des Français, la voilà qui me demande de m'occuper des « gascons désœuvrés », sans savoir que je n'attache aucune importance à mes racines, que j'ai depuis longtemps déclaré « n'être de nulle part », un apatride tout simplement.

Puis notre calme Carbétienne se défoule sur « l'Europe qui se délite, la drogue des violeurs et le blé transgénique ». Bien sûr, tout est de ma faute. « Je ne serai jamais un Martiniquais », affirme-t-elle. Ouf, je l'ai échappé belle !

L'ire de la douce Nady n'a plus aucune retenue. Elle a vécu dans le Morvan, très belle région française avec ses lacs et ses forêts de conifères, tout près de la côte des vins de Bourgogne qui explose de couleurs à l'automne, tout près de Dijon aux cathédrales gothiques et aux toits aux tuiles multicolores, tout près des plateaux du Jura couverts de sapins et qui exhale, en juin, l'odeur du foin coupé. Elle a fréquenté « tous ces fils de serfs, ignares ou imbécilement contents d’eux et se contemplant volontiers le nombril en pensant qu’ils sont les meilleurs parce qu’ils se supposent les plus astucieux. » Non, pas possible, elle a supporté tout cela 28 longues années. C'est la Légion d'honneur qu'elle mérite, pas moins ! Commandeur, au minimum ! Quel héroïsme !

Et elle en rajoute une couche contre les Français ! Surtout les ivrognes bavards ! Il est vrai qu'à la Martinique, tout homme est au jus de mangue ou de goyave ! Aucun esprit civique ! Et la pauvre usine du Galion ? C'est pour produire de l'eau de Vichy ? Par ailleurs avez-vous lu de moi, ribaude, satrape, gourgandine, quelque éloge de la France, quelque apologie de l'esprit français ? Jamais, tout soûlographe que vous me supposez ! Quant à l'alcool, mes références poétiques l'avaient en sainte horreur, Rimbaud, Verlaine, Apollinaire et tant d'autres, (voyez aussi les grands écrivains américains de Jack  London, Steinbeck, Faulkner à Malcolm Lowry en passant par Hemingway) et ont heureusement promu, un breuvage bienfaisant « l'eau de Vichy » dont ils humectaient leur absinthe. Quant au grand Baudelaire il a goûté les mêmes paradis artificiels que votre fils Aurélien Rastafari, rien que des plantes.

Viennent ensuite de vasouillards propos sur le bonheur et je l'ai déjà écrit, mais qu'importe, j'ai demandé, moi-même, mon rapatriement sans que personne ne m'y pousse. Je ne parlerai pas du bonheur, discussion complexe et qui fait appel à quelques neurones qui vous font défaut et puis vous vous languissez dans un bonheur éthéré comme une adolescente énamourée après son premier orgasme.

Vous trouvez mes textes « durs ». C'est assez normal, vous flottez dans un bonheur aveugle et béat. Pourtant « qui bene amat, bene castigat ». Je ne vous traduirai pas cette maxime latine, ce serait faire offense à vos humanités.

Enfin, vous finissez dans l'élégance : « C’est probablement cette conduite généreuse ( de nous autres antillais) qui défend à notre directeur de vous envoyer vous faire f... » Je pense que son origine martiniquaise lui empêche de botter le cul de ses groupies nymphomanes qui doivent les lui briser menues !

Assez ri, Ô poétesse, un tel tas d'immondices sortant de votre bouche d'une catin décatie de votre espèce, dénote une stupidité, une haine, une bassesse, une xénophobie stupéfiantes. Vous en êtes à la diffamation, pire au délire hargneux. Je pourrais vous traduire en Justice, s'il m'en prenait l'envie. Ah ! Si vous saviez ce que pense Confiant de vous et ce qu'il pense de moi ! Croyez-vous qu'il ait accepté 150 de mes textes, s'il s'agissait de ma part de verser un fiel, une bile, quelques défécations sur la Martinique, à travers des écrits que vous n'avez même pas lus ? La question que doit se poser Confiant en ce moment est plus sûrement : « comment vous virer à vous ? ». Car c'est un homme juste et à ce titre, il dénonce l'infamie indifféremment de la partie du monde où elle éclate, sans distinction raciale ou autre.  Et, me semble-t-il, il n'a pas été toujours tendre avec ses congénères martiniquais. Mais posez-lui la question, au grand manitou, vous l'hystérique groupie, à mon sujet et au vôtre. Car sachez-le vos interventions sont si médiocres que vous faites tache parmi les rédacteurs de Montray. Pire, je me demande ce que vous y faites, ce n'est pas un moulin. En fait vos interventions sont si nombreuses et si éclairées que personne ne sait que vous y existez. Telle est la réalité.

Vous ne savez rien de moi, strictement rien sur ma vie. Dans ces cas-là on se tait. Cela porte un nom : le respect, vile bacchante ! Mais vous extrapolez dans le honteux et dans le n'importe quoi. A quel titre, de quel droit, dites-moi ? Vous vous prenez pour qui ?  Sachez seulement une chose : « Vous n'êtes pas de taille à lutter contre moi ! »

Raphaël Confiant vous le dira.

Je vous prie d'agréer, Madame Nady Nelzy, l'expression, la plus respectueuse, de mes hommages, comme il se doit dans l'orthodoxie épistolaire de la langue française.

 

Thierry Caille

 

Photo du logo : n'ayant pas de photo de vous, j'ai longtemps hésité à choisir un animal dont l'intelligence voisine la vôtre, bécasse, morue ou tortue. Comme vous vivez en bord de mer, j'ai retenue la tortue.

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