Je ne peux, mon cher ami, répondre favorablement à ton invitation d’être avec toi, ta famille et tous les autres potes de Philie et du New Jersey, à Denver, pour la convention démocrate et l’investiture de Barak Obama.
Je sais que vous regrettez mon absence et que vous espériez tant me voir avec vous pour vivre ce moment important de votre Histoire.
Mais en regardant les belles montagnes qui surplombent Trois-Rivières que vous avez tant appréciée lors de votre dernière visite, en fixant du regard cette belle Soufrière, mère des montagnes, alors j’ai pensé à cette date, j’ai pensé à ce discours.
Ce 28 Août 1963, le jour que Martin Luther King a décidé de vous parler de son rêve.
J’ai pensé à cette date, j’ai pensé à ce discours et « j’ai vu le sommet de la Montagne ».
Je ne pouvais pas me permettre d’être à Denver et de me retrouver avec ce sentiment que je m’accapare d’un combat et d’une Histoire qui ne sont pas les miens.
Je ne pouvais pas être à Denver sans m’interroger sur mon apport à ce combat si universel, ici chez moi, pour mon pays et pour les miens.
Je ne pouvais pas être à Denver car je suis triste d’admettre que je n’ai jamais eu même un bout de ce rêve.
Je rêve de voir exister mon pays.
Je rêve de voir un drapeau de la Guadeloupe flotter devant nos bâtiments publics.
Je rêve de voir les guadeloupéens reprendre confiance en leur capacité à bien gérer et diriger.
Je rêve que la Guadeloupe ait un seul président d’exécutif, une seule assemblée pour enfin gérer et gérer bien mon pays.
Je rêve que le droit d’initiative soit reconnu et que la charte européenne pour l’autonomie des régions guide nos actions.
Je rêve que la Guadeloupe ne soit pas terre de champions et terre de sports comme elle a été terre d’épices, terre de cannes à sucre et terre d’esclaves noirs et indiens.
Je rêve que la Guadeloupe soit la terre de ses enfants, de tous ses enfants, dignes, compétents, amitieux et triomphants.
{{Alain SOREZE}}
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