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LES CHIFFRES QUI DÉMONTRENT LE RETARD PHÉNOMÉNAL ACCUMULÉ PAR LA GUYANE

LES CHIFFRES QUI DÉMONTRENT LE RETARD PHÉNOMÉNAL ACCUMULÉ PAR LA GUYANE

Empêtrée dans un mouvement social depuis 2 semaines, la Guyane affiche de nombreuses carences sur le plan économique, par rapport à la métropole mais aussi aux autres départements d'outre mer.

Toujours pas de sortie de crise en vue en Guyane après 2 semaines de mouvement social. Les contestataires organisaient ce mardi un sit-in à Kourou, lieu symbolique d’où décollent les fusées Ariane. Un moyen de protester contre les propos du Premier ministre Bernard Cazeneuve, qui a appelé lundi à “refuser la démagogie” de ceux qui “réclament des milliards”. Les responsables du mouvement avaient en effet exigé 2,5 milliards d’euros, après la présentation du plan d’aide de 1 milliard du gouvernement.

Quelle que soit son issue, ce conflit met en tout cas en lumière les carences du département d’outre-mer (DOM). Sans trop de surprise, ses principaux indicateurs économiques sont beaucoup moins bons que ceux de l’Hexagone. Mais certaines données témoignent aussi d’un retard sur d’autres DOM, en particulier la Martinique, la Guadeloupe et La Réunion.

Un PIB par habitant largement inférieur à celui de la Martinique et de la Guadeloupe

En 2012 le PIB par habitant guyanais était de 15.416 euros. Moitié moins que celui de l’Hexagone (31.420 euros), selon des données évoquées par le député de Guadeloupe Victorin Lurel dans un récent rapport parlementaire. La Martinique, la Guadeloupe et La Réunion affichent des écarts bien moindres avec la métropole, avec une richesse par habitant entre 19.477 et 21.527 euros. Seul Mayotte fait pire avec un PIB par habitant de seulement 6.575 euros.

Un taux de chômage deux fois supérieur à celui de l’Hexagone

En 2014 le taux de chômage était de 22,3% contre 9,9% en métropole selon l’Insee. Ce n’est toutefois pas le département d’outre-mer le plus en difficulté sur ce point : ce taux atteignait en effet 23,7% en Guadeloupe et même 26,8% à La Réunion.

Près de la moitié de la population sous le seuil de pauvreté

Les données évoquées par le rapport Lurel remontent à 2006 mais elles sont éloquentes : le pourcentage de personnes vivant sous le seuil de pauvreté (60% du revenu médian) était, à cette époque, de 26,5% en Guyane, bien plus que les 13,2% recensés en France hexagonale. Une proportion qui est aussi plus élevée que celle relevée en Guadeloupe (17,8%), en Martinique (19,8%) ou à La Réunion (17%). Et encore, ce taux est calculé par rapport au revenu médian local. Si on prend le revenu médian national, c’est la moitié des guyanais qui vivent sous le seuil de pauvreté !

Un désert médical

Selon la Cour des comptes, la densité de médecins libéraux n’y était, en 2012, que de 71 pour 100.000 habitants. Plus de 2 fois moins qu’en Martinique (141/100.000), Guadeloupe (147/100.000) et à la Réunion (180). Et près de 3 fois moins qu’en métropole (201/100.000). Seul Mayotte fait pire avec 18 médecins pour 100.000 habitants.

Une majorité de jeunes sort sans diplôme du système éducatif

Le phénomène du décrochage scolaire y est particulièrement prononcé : le rapport Lurel a estimé la proportion de 20-29 ans ayant quitté l’école sans diplôme à 54% en Guyane, contre 22 à 26% dans les autres DOM et 17,1% en métropole.

Des inégalités de revenus abyssales entre riches et pauvres

Les inégalités de revenus entre riches et pauvres y sont les plus prononcées au sein des DOM : en 2006, les revenus des 10% les plus riches étaient 10,7 fois plus élevés que celui des 10% les plus pauvres, d’après le rapport Lurel. Ce ratio est de seulement 3,6 en métropole, de 5,4 à La Réunion, de 6,7 en Guadeloupe et de 7,2 en Martinique.

Un réseau électrique souvent défectueux

Le réseau électrique fait face à d’importantes carences. Un autre rapport parlementaire, publié en 2014, a estimé le temps moyen de coupure d'électricité par an à 318 minutes entre 2008 et 2013, soit 4 fois plus que dans l’Hexagone (79 minutes). Certes, la situation est pire en Guadeloupe (551 minutes de coupure par an) et en Martinique (714 minutes). Mais la Guyane a une particularité : dans certaines communes trop éloignées du littoral, les habitants, ne pouvant pas être raccordés au réseau, doivent être “alimentés en électricité par des systèmes électriques autonomes”, notait le rapport.

Des infrastructures de transport insuffisantes

Le réseau de voirie y est bien moins développé qu’en métropole. “On compte, dans l'Hexagone, 5,8 km de voirie départementale pour 1000 habitants, contre environ trois fois moins outre-mer (de 0,7 km à Mayotte à 1,9 km en Guyane)”, estimait le rapport Lurel. La capacité des infrastructures sur la partie littorale est en particulier jugée “insuffisante” pour faire face à la hausse de la mobilité interurbaine. Des carences qui pénalisent non seulement les habitants, mais aussi les activités touristiques.

Post-scriptum: 
©Guillaume BRET/REA

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