Vers une politique de l’amour révolutionnaire
Houria Bouteldja
Ce livre est un cri – pas un cri de guerre, plutôt un cri de paix. Plus exactement, c’est une série de claques alternant avec des caresses. Appliquées à qui ?
Aux Blancs « de gauche » munis d’une bonne conscience anticolonialiste mais qui restent dans le grand camp blanc : Sartre, sioniste jusqu’au bout, par opposition à Genet qui se fout d’Hitler et pour qui Dien Bien Phu n’est pas une défaite.
Aux Juifs, « qui me rappellent tellement les Arabes ». Explication : « Ce qui fait de vous de véritables cousins, c’est votre rapport aux Blancs... On ne reconnaît pas un Juif parce qu’il se déclare Juif mais à sa soif de vouloir se fondre dans la blanchité, de plébisciter son oppresseur et de vouloir incarner les canons de la modernité. Comme nous. »
Et Houria Bouteldja propose aux Juifs de sortir ensemble du ghetto.
À nous les Indigènes : « Indigènes de la république, nous le sommes en France, en Europe, en Occident. Pour le Tiers-Monde, nous sommes blancs. La blanchité n’est pas une question génétique. Elle est rapport au pouvoir. Déjà les frères que nous avons abandonnés là-bas nous regardent d’un oeil oblique. Nous devons assumer notre part du crime. Dit de manière euphémisée, notre intégration. »
Houria Bouteldja est issue d’une famille d’immigrés algériens arrivés en France dans les années 1960. Elle milite au Parti des Indigènes de la République (PIR). Elle a co-écrit, avec Sadri Khiari, Nous sommes les Indigènes de la République aux éditions Amsterdam (2012).
14 mars 2016 / 120 pages / ISBN : 9782358720816 / 9 euros