Alain Finkielkraut, philosophe et membre de l’Académie française, a fait preuve de sang froid samedi 16 février, face à des manifestants qui proféraient des injures antisémites à son encontre. Mais il est célèbre pour ses coups de sang et ses prises de position tranchées.
2005 : les Antillais qui « vivent de l’assistance de la métropole »
Alors qu’il animait son émission hebdomadaire Qui vive sur la radio RCJ (Radio de la communauté juive), l’intellectuel a provoqué un tollé le 6 mars 2005, tandis qu’il s’exprimait sur une agression physique dont l’humoriste Dieudonné avait été victime cinq jours plus tôt.
« Je dis que ces jeunes excités [...] font la com’ de Dieudonné [...] Peut-être n’aurait-il pas eu besoin de cela pour jouer deux soirs de suite à guichets fermés devant une foule surexcitée, victime antillaise de l’esclavage, qui vit, aujourd’hui, de l’assistance de la métropole. Mais passons... »
Face au scandale, Alain Finkielkraut est revenu sur ses propos le 13 mars 2005, à la demande de la radio.
« Je ne veux pas dire que les Antillais sont des assistés [...] Cette aide existe, elle est légitime. Mais que ses bénéficiaires fassent le procès délirant d’une France toujours esclavagiste et toujours coloniale, alors non ».
Il avait ajouté qu’il n’avait jamais voulu « blesser personne », et qu’il retirait « les propos qui auraient pu le faire », précisant toutefois que « les Antillais filent un mauvais coton écologique ».
2005 : « Vous mentez, vous mentez ! »
Un mois plus tard, le 27 avril, le ton est monté entre Alain Finkielkraut et Youssef Boussoumah, porte-parole des Indigènes de la République, en direct sur Beur FM.
« Je veux dire que Monsieur Finkielkraut prend de grands airs, mais en réalité, il faudrait d’abord savoir s’il est habilité à parler du racisme, Monsieur Finkielkraut qui a signé la pétition d’Oriana Fallaci [une essayiste qui avait affirmé que les musulmans “se multiplient comme des rats”, NDLR] ».
« Je n’ai rien signé d’Oriana Fallaci [...] Je l’ai condamnée trois fois, j’ai dit qu’elle était raciste, vous mentez ! Vous mentez ! Vous mentez ! Vous mentez ! », s’était emporté le philosophe.