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L'ENQUÊTE SUR UN PESTICIDE POLLUANT AUX ANTILLES SE POURSUIVRA À PARIS

Le Monde.fr, avec AFP
L'ENQUÊTE SUR UN PESTICIDE POLLUANT AUX ANTILLES SE POURSUIVRA À PARIS

Selon ses détracteurs, la molécule chlordécone, qui infesterait encore au moins 20 % des surfaces cultivables des Antilles françaises, est responsable d'une hausse des cas de cancer, en particulier du pancréas. Une information judiciaire contre X... avait été ouverte en 2007 par le parquet de Fort-de-France (Martinique) à la suite de plaintes pour empoisonnement déposées par deux associations, l'Union régionale des consommateurs et l'Union des producteurs de Guadeloupe, avec le soutien des Verts.

Cette information judiciaire, menée par un juge d'instruction, avait ensuite été délocalisée au pôle de santé publique du tribunal de grande instance de Paris. Mais cette procédure était menacée de nullité, l'ordonnance de désignation du juge d'instruction en Martinique étant absente du dossier. Jeudi 10 septembre, la chambre de l'instruction a finalement annulé la saisine du juge martiniquais, mais cela ne remet pas en cause la procédure menée à Paris au pôle de santé publique.

Le chlordécone est un pesticide polluant utilisé jusqu'en 1993 aux Antilles dans les plantations de bananiers. Ce produit demeurera dans la terre et polluera la Guadeloupe et la Martinique encore quelques siècles. Il pourrait transiter dans les cultures annexes aux bananeraies et dans les eaux de rivières, voire dans les milieux marins, et polluer durablement la chaîne alimentaire.

COMPLICITÉ DE L'ADMINISTRATION FRANÇAISE

Le chlordécone a été breveté aux Etats-Unis en 1952 ; quelque 1 600 tonnes y seront produites jusqu'en 1976. Date à laquelle sa production a été interdite, après la constatation d'atteintes neurologiques graves chez des ouvriers et des riverains des sites de production. En France, les rapports mettant en garde contre le risque de pollution du chlordécone ne manquent pas. Dès 1977, un scientifique de l'INRA , Jacques Snegaroff, recommande d'étudier "la stabilité du produit et ses voies de dégradation dans les sols tropicaux, ses possibilités d'accumulation, de migration et de contamination des plantes". En 1980, un autre rapport de l'INRA met en évidence la contamination des poissons, crustacés et mammifères. Il faudra attendre 1990 pour que sa commercialisation soit suspendue en France. Mais par dérogation, son utilisation a pu continuer aux Antilles jusqu'en septembre 1993.

En 2007, le journaliste martiniquais Louis Boutrin et l'écrivain Raphaël Confiant publient un livre polémique, Chronique d'un empoisonnement annoncé (éd. L'Harmattan), dans lequel ils dénoncent la complicité de l'administration française avec les grands planteurs békés (blancs), responsables selon eux, de cette pollution de l'environnement antillais. Parallèlement, le cancérologue Dominique Belpomme rend, la même année, un rapport alarmant sur la situation de la pollution aux pesticides en Martinique.

Côté politique, Roselyne Bachelot, ministre de la santé, a recommandé en 2007 aux îliens de ne pas consommer plus de deux fois par semaine les produits du jardin ou l'eau de source, dans l'attente de nouvelles "études scientifiques de haute qualité". En 2008, le gouvernement lance un plan d'action chlordécone 2008-2010 en Martinique et en Guadeloupe. L'action gouvernementale prévoit notamment le renforcement des plans de contrôle et de surveillance des denrées alimentaires.

Fin août 2009, l'Institut de veille sanitaire a publié un rapport qui conclut à "l'absence d'épidémie de cancers en rapport avec les pesticides organochlorés (dont le chlordécone)", mais l'étude "ne permet en aucun cas de conclure à l’absence de lien entre l’exposition [à ces pesticides] et d’autres localisations cancéreuses".

Le Monde.fr, avec AFP

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