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LEGISLATIVES : LOURDE DEFAITE DU "GRAN SANBLE POU BA PEYI-A AN CHANS"

LEGISLATIVES : LOURDE DEFAITE DU "GRAN SANBLE POU BA PEYI-A AN CHANS"

   Il faut appeler un chat un chat !

   Le "Gran Sanblé pou ba péyi-a an chans" (GSPBPAC) a subi une lourde, une très lourde défaite lors du premier tour des élections législatives. Qu'on en juge : sur les 8 candidats restant en lice pour le deuxième, il n'y en a aucun qui appartienne au GSPBPAC. En tout cas, pas vraiment. Comment pareille chose a-t-elle pu se produire après son éclatante victoire d'il y a 1 an et demi (avec 54% des voix) sur le PPM/EPMN lequel apparaît comme le vainqueur de ce premier tour, sinon comme celle des deux grandes coalitions qui a su le mieux tirer son épingle du jeu ?

   Pour en comprendre les raisons, il faut d'abord se rappeler que le "Gran Sanblé", qui rassemble le MIM, le PALIMA, le RDM, le CNCP, le PCM et MARTINIQUE-ECOLOGIE n'avait réalisé qu'un score très moyen, voire médiocre, de 30% des voix au premier tour des élections pour la Collectivité Territoriale de Martinique en décembre 2015. Le PPM/EPMN, lui, avait fait 39,7% des voix soit presque dix points d'avance, ce qui semblait irrattrapable. Personne ne donnait cher du GSPBPAC au second tour de ladite élection et il y a fallu un coup de génie politique d'Alfred MARIE-JEANNE pour renverser la situation : la signature d'un pacte de gestion avec la Droite de "BA PEYI-A AN CHANS" menée par Yan MONPLAISIR. A l'arrivée, c'est-à-dire au second tour, la nouvelle coalition "GRAN SANBLE" + "BA PEYI-A AN CHANS" avait infligé 15.000 voix de différence au PPM/EPMN.

   Mais, hormis les observateurs avisés, personne ne s'était rendu compte qu'il s'agissait là d'une victoire fragile non pas à cause de ce que le PPM/EPMN avait qualifié d'"alliance contre-nature entre les indépendantistes et la droite", mais bien d'une fronde au sein même du plus important parti de la nouvelle coalition, le MIM (mais aussi du RDM de Claude LISE), fronde connue sous le nom de "G 20". Ce dernier, le G 20, avait tout simplement voulu renvoyer ces deux "vieux" leaders politiques aux oubliettes de l'histoire ou plus exactement leur imposer un rôle symbolique : celui d'inaugurateurs de chrysanthèmes. Chose à laquelle s'était farouchement opposé Alfred MARIE-JEANNE qui avait, dans le même temps, refusé de sacrifier Claude LISE comme le lui demandait certains frondeurs. Tout cela est expliqué en long et en large dans l'ouvrage de Louis BOUTRIN et Raphaël CONFIANT intitulé "DECEMBRE 2015. UNE NOUVELLE PAGE DE L'HISTOIRE DE LA MARTINIQUE" publié chez Caraibéditions.

   La victoire du GSPBPAC de décembre 2015, victoire sur le PPM/EPMN, mais aussi sur le G 20, ne mit pourtant pas un terme aux menées de ce dernier. Embarqué, à son corps défendant, dans la victoire du GSPBPAC, il attendait tranquillement son heure au sein d'une assemblée de la CTM où ses membres étaient (et sont) majoritaires. Méthodiquement ces élus s'organisaient dans l'ombre, ces anti-CHABEN attendant leur heure pour pouvoir publiquement s'opposer au leader du MIM. Il s avaient tenté timidement d'avancer un pion en manoeuvrant pour qu'une des leurs soit choisie comme candidate aux législatives dans la circonscription du Centre, ce à quoi AMJ s'était à nouveau farouchement opposé. Cela avait provoqué un vif mécontentement chez ces personnes, mais elles n'osaient toujours pas l'afficher publiquement, la figure de CHABEN étant encore emblématique. Et puis, quand la campagne des législatives s'est ouverte, elles ont ouvertement défié CHABEN en soutenant des candidats qui n'étaient pas ceux que, lui, soutenait, comme dans le Centre ou bien en faisant campagne a minima comme dans la circonscription de Fort-de-France. Ou en s'abstenant carrément de faire campagne comme dans la circonscription du Nord.

   Le G 20 s'est donc frontalement opposé au leader du MIM au cours de ces législatives.

   Si l'on ne peut préjuger du résultat du second tour des législatives, on peut d'ores et déjà dire qu'Alfred MARIE-JEANNE se retrouve désormais sur la sellette, les deux candidats qu'il a soutenus avec vigueur, à savoir Francis CAROLE dans la circonscription de Fort-de-France et Fabrice DUNON dans celle du Centre, étant pour le premier en grande difficulté face à un Serge LETCHIMY qui a recueilli 60% des voix et le second ayant été carrément éliminé. Le G 20, majoritaire au sein de l'Assemblée de la CTM, osera-t-il faire un coup d'état ? Ou alors ce coup d'état se fera-t-il d'abord au sein du MIM ? De toute façon, n'importe quel observateur un tant soit peu attentif peut voir que c'est le moment, le bon moment, pour porter un coup fatal à CHABEN.

   La racaille maçonnique à l'œuvre, hélas, sur tout l'échiquier politique, de la Droite la plus assimilationniste jusqu'à certains indépendantistes, y compris au sein du MIM, est en passe de rafler la mise et de mettre le pays en coupe réglée comme elle le fait déjà au sein même de la CTM. Mais ce sera là une assez piètre victoire pour une raison bien simple : presque 80% des électeurs martiniquais sont restés chez eux lors du premier tour des législatives. Même si ce taux redescendait à, disons, à 70, voire 60%, au second tour, cela fera des 4 futurs députés Martiniquais des élus à la portion congrue...

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