L’éducation semble n’avoir qu’un but: masquer certaines lacunes mais aussi certaines réalités.
Cet enseignement singulier se rapporte invariablement à un pays qui s’appelait La Gaule, aux habitants de ce pays, les Gaulois, à leur héroïsme dans l’espace, à leur incontestable autorité dans le temps, au respect qu’ils méritent, à leur humanité supérieure, à leur conception mystique de la race.
On y sent sourdre le principe de l’inégalité des hommes, l’idée d’un Dieu unique et triple, implacable comme un grand prêtre du Temple de Jérusalem et imbécilement bon comme un vieux sacristain de «La Croix»; tout cela à une sauce de morale afro-chrétienne, susceptible d'un accommodement avec fétiches et sorciers et de tempéraments pour les riches polygames honteux.
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(Léon Gontran DAMAS, Retour de Guyane, Jean Michel Place, 2003, extrait P.85)
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nulle part l’épidémie des fonctionnaires n’a sévi avec autant d’ardeur, autant de nuisance qu’en ce pays de Guyane. Il n’y a pas seulement que les fonctions injustifiées, il y a aussi les nominations scandaleuses qui expliquent l’inaptitude, l’incompétence, l’inconscience même de ceux qui ont à charge le fonctionnement de l’administration guyanaise.
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( Léon Gontran DAMAS, Retour de Guyane, Jean Michel Place, 2003, extrait P.96)
J’ai l’impression d’être à l’heure actuelle de «ceux qui par quelque moyen que ce soit auront publiquement porté atteinte au respect dû à l’autorité française» … pour avoir dit qu’un arriviste est un arriviste, qu’un négrier nègre est un négrier nègre, qu’un colonisé peut devenir un super- colonisateur et qu’il ne faut pas confondre le «cher ami» et «le petit copain».
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(Léon Gontran DAMAS, Retour de Guyane, Jean Michel Place, 2003, extrait P.124)