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LE TRES JESUITIQUE COMMUNIQUE DE "PEYI-A"

LE TRES JESUITIQUE COMMUNIQUE DE "PEYI-A"

   Dans le déluge de communiqués qui a suivi la destruction des deux statues de SCOELCHER, il y en a un qui est un véritable monument de jésuitisme. Celui de "Péyi-a" !

   Cela peut paraître un bien grand mot, mais disons que c'est le reflet ou plutôt un mélange de langue de bois, d'hypocrisie et de couardise politique rarement égalé dans l'histoire politique récente de l'île-aux-fleurs fanées. Pour TI SONSON qui n'aime pas trop les "coups de français", disons que ça peut se traduire dans son dialecte à lui par "lapia". Rien à voir évidemment avec ce poisson d'élevage qui fait le délice de certains gourmets.

   En effet, chacun sait ou plutôt, il est de notoriété publique, pour reprendre une expression qu'affectionnent les médias, que ce parti, "PEYI-A", est proche, ami, parent ou allié du MODEMAS de Garcin MALSA lequel MODEMAS est, toujours de notoriété publique, proche, ami, parent ou allié des activistes qui ont déboulonné, au grand dam de LETCHIMY, HAJJAR, CONCONNE, ANTISTE et consorts, les représentations de marbre (en fait, du vulgaire ciment !) de l'Alsacien supposément abolitionniste. Du coup, de proche en proche, entre gens de la famille ou en bonne logique diraient les esprits férus de cartésianisme, "PEYI-A" eut du (aurait du ? Fout fwansé-a red, manman !) approuver l'action des démolisseurs. Oui, en toute logique !

    Mais, car il y a un "mais"...

    Examinons d'abord les jésuitiques et succulents passages suivants du parti nouvellement arrivé sur la scène politique martiniquaise et est dirigé, co-dirigé plutôt, enfin, co-présidé par un député de la République Une et Indivisible et un maire de la même République (généralement élu avec 500 voix à cause de l'extrême maigritude de sa population) :

   "La destruction des statues de Schoelcher a fait couler beaucoup d’encre. De nombreuses personnalités politiques se sont empressées de prononcer des condamnations sans procès de ces jeunes militants. A PÉYI-A, nous avons toujours privilégié la réflexion sur les réactions dégainées à la hâte sur les réseaux sociaux".

   Hou la ! Comme c'est prudent ! D'abord, ladite destruction n'a pas fait "couler beaucoup d'encre", mais s'écrouler beaucoup de marbre, enfin de mauvais ciment plus exactement. Ensuite, s'agissant de "la réflexion" qu'a, ou aurait, toujours privilégié ce parti, faut-il rappeler qu'il n'en a pas le monopole et qu'avant lui, des lustres avant lui, des tas de partis ont pondu des tonnes de "réflexions". Quant à cette affaire de "dégainer à la hâte sur les réseaux sociaux", ces derniers sont justement faits pour ca, il semble. L'Internet fonctionne dans l'immédiateté et c'est ce qui fait son charme (certes un peu trouble). Il est la caisse de résonance de Madame et Monsieur-tout-le-monde. Sinon pour les réflexions posées et réfléchies, il y a la presse-papier et les livres. Donc pointer du doigt les réseaux sociaux, c'est soit ne pas comprendre leur véritable nature soit se hausser du col en jouant au penseur qui, du haut de la montagne Pelée, observe l'agitation du vulgus pecum avant de délivrer son oracle.

   Pas très clair tout ça, donc. Mais continuons notre attentive lecture :

   "Au-delà des faits, des dates, de telle ordonnance ou telle autre révolte, la lecture de l’Histoire restera toujours subjective. Encore plus, lorsque les évènements qui se sont succédés ont pu nourrir un sentiment d’injustice et d’exclusion chez les générations d’après.

  Notre société est structurellement gangrenée de saccages, d’injustices, de blessures et ne pourra pas se développer sans soubresauts de tous ordres".

   A l'écrit du bac, pareilles banalités  auraient valu à son auteur un 05/20 à coup sûr et encore avec la compassion du correcteur ! Car cette affaire d'"Histoire qui restera toujours subjective", tout le monde sait ça. Même TI SONSON. Ce dernier sait, très bien, pour ne prendre que ce seul exemple que nombre de Békés sont des nostalgiques du bon vieux temps, celui d'avant 1848, même s'il leur est devenu difficile d'exprimer ouvertement leurs états d'âme. TI SONSON est ouvrier agricole, petit planteur, employé de supermarché ou de magasin de bricolage, vigile etc. et chaque fin de mois, il a affaire aux Békés. Enfin, pas directement, mais à travers sa fiche de paye et le médiocre, voire misérable, salaire qui s'y affiche. TI SONSON sait donc parfaitement que son patron n'a pas la même "vision de l'Histoire" que lui ! En écrivant ça, on ne lui apprend rien du tout et on fait tout simplement dans le jésuitisme.

   Continuons notre lecture ou plus exactement notre explication de texte comme on nous l'a infligé à l'école de la République Une et Indivisible:  

   "Il n’est pas question de nier la contribution des abolitionnistes français, dont Schoelcher, au processus ayant conduit à l’abolition de l’esclavage dans notre pays. Toutefois l’idéologie coloniale, en instrumentalisant le personnage de Schoelcher, a toujours voulu nous imposer l’idée d’un libérateur venu d’ailleurs, d’une France bienfaitrice à qui nous devons l’émancipation de nos ancêtres mis en esclavage".

   Ah, enfin, on y arrive ! L'introduction était beaucoup trop longue et évasive, voire chantournée (TI SONSON, ay gadé sa sa lé di adan an diksionnè ! Ni anlo la-Bibliyotek Chelchè) : 04/20 finalement. Donc pour "PEYI-A", il ne faut pas nier le rôle de SCHOELCHER dans l'abolition de l'esclavage alors que pour les activistes, l'Alsacien n'est qu'un imposteur, franc-maçon en plus. Là, du coup, les choses deviennent nettement plus claires. Enfin, pas tant que ça finalement, puisqu'on est censé être entre parents, amis et alliés. Y aurait-il de l'eau dans le gaz, enfin dans le rhum ? Une divergence de vue ? Un "chiraj idéolojik" ?

   Continuons, si vous le voulez bien :

   "Les méthodes d’expression ou de résolutions des questions politiques ou sociales ont souvent opposé les militants de générations différentes. Et, celle relative aux deux statues de Victor Schoelcher n’est pas la nôtre".

   Hou la ! Pas clair du tout ce passage, mais alors là, pas du tout ! On doit relire à deux fois, à trois fois même, avant de décrypter ce monument de jésuitisme. Est-ce que ça signifie que "Péyi-a" déclare qu'il n'est pas d'accord avec la démolition des statues de Schoelcher ? Ca en a tout l'air en tout cas. Essayons de traduire en langage courant ! Ce qui donnerait ceci : "Les méthodes d'expression de nous, l'ancienne génération, ne sont pas celles de la nouvelle génération". Wouawww! Très fort cette condamnation à demi-mot. Si notre traduction est exacte (mais nous pouvons nous tromper, n'étant pas des experts en dialecte langue-de-bois ni en idiome jésuitique), on a du mal à voir ce qui la différencie dans le fond de celle du...PPM. Au moins, la réaction de ce dernier a été franche, voire brutale, mais au moins franche. "C'est du vandalisme !" s'est ému jusqu'aux larmes Serge LETCHMY, le président du parti césairien. "Ces méthodes ne sont pas les nôtres !" murmure jésuitiquement "Péyi-a". Contorsionnistement, pourrait-on dire... 

   Chacun ses choix, mais en général, la franchise est plus respectable que le demi-mot. 

   Continuons notre (pour le moins pénible) explication de texte :  

   "Nous sommes aussi conscients que la division générée par cette action au sein de notre Peuple intervient à un moment où nous devons nous rassembler pour faire face aux nombreux défis que nous avons à relever. Mais, Les désaccords sur la méthode ne peuvent occulter les légitimes questions sur les clés de lecture des évènements passés, les aménagements mémoriels et le modèle économique équitable et durable qui sont à repenser".

   Hé, zut ! On retombe dans la langue-de-bois : "la division au sein de notre Peuple", "nous devons nous rassembler' etc...et bien avant ça, il y avait déjà l'expression en mahogany massif qu'est "faire peuple". Puis, on glisse vers un pour le moins obscur et toujours jésuitique "aménagements mémoriels" qu'on aurait juré emprunté à quelque Prix Goncourt avant de finir ou plutôt de bifurquer vers le discours écologique facile et qui ne mange pas de pain : "modèle économique équitable".

   Poursuivons même si ça en devient fatiguant:  

   "Nous dépassons le cadre juridique et institutionnel pour appeler à la construction d’espaces de légitimité où doit se forger une lecture partagée de l’Histoire, du modèle sociétal à élaborer en dehors de tout obscurantisme. Notre modèle se veut intergénération, respectueux des libertés fondamentales, de nos écosystèmes sociaux et environnementaux".

   Ici encore, on se doit de relire à trois fois pour tenter de comprendre tellement ça avance à fleurets mouchetés, à pas de Raminagrobis (TI SONSON, ou pa sav sé ki moun ? Ay la-Bibliyotek Chelchè ek mandé yo !). En plus, ça ressemble à des expressions (creuses) de Prix Goncourt : "espaces de légitimité", "lecture partagée de l'Histoire", "modèle sociétal" et tutti quanti. Hum !...Ah, il y a quand même un mot qui interpelle : "obscurantisme". On n'ose là encore se prononcer sur qui est visé exactement ce terme. LETCHIMY et le PPM ? Les activistes démolisseurs de statues ? En relisant cinq fois, on a le sentiment que ce sont ces derniers, mais on peut se tromper vu que errare humanum est comme on dit en créole. Mais si jamais notre interprétation est exacte, cela signifierait qu'il y a alors de l'eau dans le rhum entre les "anciennes générations" de militants et "les nouvelles". Hum !...

   Continuons donc:  

   "A PÉYI-A nous nous y emploierons sur la période à venir notamment en proposant la création d’une instance martiniquaise en charge du devoir de mémoire dans le respect des différences, de toutes les différences".

   Au Bac, quand on copie sur son voisin, ça vous vaut généralement un zéro pointé. Car enfin LETCHIMY a déjà proposé une "Commission Mémoire et Patrimoine", non ? En quoi diffère-t-elle de "l'Instance martiniquaise en charge du devoir de mémoire" que veut créer "Péyi-a" ? Bientôt, on risque de voir la Droite assimilationniste proposer sa propre commission : "Organe de réflexion sur l'histoire de la Martinique et de la France".

   Arété, lé-ga ! Zot kay fè TI SONSON mò ri.

   Bon, on arrête là ! Ramassage des copies. L'heure c'est l'heure. Passage à leur correction et donc à leur notation. Première remarque qui saute aux yeux : le devoir de l'élève "Péyi-a" ne comporte aucun mot qui ressemble à "indépendance", "souveraineté nationale", "Etat martiniquais" etc. Mots quelque peu effrayants pour beaucoup s'il en est.

   Normal, "Péyi-a" songe aux élections de la CTM de 2021, dans pas très longtemps donc, et il est hors de question d'effrayer l'électeur, n'est-ce pas ?...

   (Mais ce parti a d'ores et déjà été sélectionné pour représenter notre "petit rien ellipsoïdal" (A. CESAIRE) de pays aux Jeux Olympiques du Contorsionnisme Politique qui se déroulera à Ouagadougou, en août prochain, au cœur de l'été donc. Enfin, de l'hivernage...).

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