La designer espagnole Carmen Hijosa s’est inspiré du Barong Tagalog, un vêtement endossé par les hommes philippins lors d’événements importants, pour créer le Piñatex, un cuir végétal à base de fibres d’ananas.
Travaillant dans les années 90 comme consultante dans une fabrique de produits en cuir aux Philippines, Carmen Hijosa découvrit une alternative écologique au cuir animal en observant une tenue de cérémonie des autochtones : Le Barong Tagalog. Fabriqué à base de fibres d’ananas, la créatrice y a vu un textile fin, robuste et végétal capable de remplacer le cuir.
Nous sommes une alternative au cuir et aux produits textiles à base de pétrole, nous sommes éco-durables, et nous avons une solide base sociologique et écologique.
Le Piñatex, comme l’a nommé sa créatrice, est composé de fibres extraites de feuilles d’ananas. Celles-ci sont récoltées sur les plantations avant de subir un traitement industriel qui aboutira au textile. Si son apparence originale est semblable à la toile, ce nouveau textile peut facilement être teint, imprimé ou traité afin de créer différents types de textures (et notamment celle du cuir animal).
La designeur nous rassure sur les dérives possibles (comme c’est le cas avec l’huile de palme et la déforestation) en affirmant que :
Comme c’est un sous-produit de la culture de l’ananas, le Pinatex n’a pas besoin de terres supplémentaires pour être fabriqué.
Après près de 10 ans de recherches et de développement au Royal College or Art, la designer a présenté au grand public le 12 décembre 2014 les chaussures, sacs et chapeaux en fibres de feuilles d’ananas au sein du Royal College of Art de Londres.
Travaillant déjà en collaboration avec Camper, Puma et le designer Ally Capellino, la créatrice espagnole est enthousiaste sur l’avenir de ce textile innovant mais reste consciente qu’il va falloir du temps pour que le marché s’adapte à des matériaux durables pourtant compétitifs.
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Chaussures, sacs et autres accessoires réalisés en cuir d’ananas | Photo : theguardian.com
A travers l’entreprise Ananas Anam, dont Carmen Hijosa est la principale propriétaire, 1000 mètres carrés de Piñatex devraient être vendus chaque année d’ici 2018. Un objectif tout à fait réalisable, selon la dirigeante, qui rappelle que pour produire 1m² de Piñatex il faut 480 feuilles, soit l’équivalent de 16 ananas.
Sources : www.wedemain.fr | www.theguardian.com