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Le Pays Basque contre le tramway de l’apartheid

Alys Samson Estapé*, The Electronic Intifada
Le Pays Basque contre le tramway de l’apartheid

Des ouvriers, des maires et des militants d’associations de la société civile ont manifesté au Pays basque pour dire leur opposition à la participation de la société locale CAF [1] au projet d’extension du tramway des colonies israéliennes à Jérusalem-Est occupée.

Le projet enfreint le droit international puisqu’il consolide l’emprise d’Israël sur les territoires palestiniens occupés. En y participant, la CAF contribue aux graves violations des droits humains des Palestiniens.

En août, un consortium formé par la CAF et la société israélienne d’infrastructure Saphir a été choisi par le ministère israélien des Finances pour l’extension du projet de tramway colonial, connu sous le nom de Jerusalem Light Rail (JLR - Train Léger de Jérusalem).

La CAF et Saphir ont remporté le contrat de près de 1,8 milliard d’euros - pour étendre le tramway à davantage de colonies israéliennes illégales, en particulier à Jérusalem-Est, et renforcer les moyens de transport entre ces colonies et Jérusalem-Ouest.

D’autres multinationales ont participé aux premières étapes de l’appel d’offres pour le projet, parmi lesquelles Alstom, Siemens, Systra, Bombardier et Macquarie. Cependant elles se sont retirées des appels d’offres, en ne laissant participer aux enchères que deux consortiums.

« Hors limites »

Le journal économique israélien Globes a expliqué que les autres sociétés ne se sont pas « retirées officiellement du processus pour des raisons politiques » mais a ajouté que « pour la plupart des sociétés de transports et d’infrastructure, Jérusalem est "hors limites" ».

Des inquiétudes au sujet du projet ont été exprimées non seulement par les sociétés internationales, mais aussi au sein de la CAF elle-même.
En octobre, le comité d’entreprises au rôle déterminant au siège social de la CAF a réitéré son appel de janvier à se retirer du projet, en déclarant qu’Israël veut « légitimer » l’occupation militaire israélienne de Jérusalem-Est.
Toujours en octobre, deux syndicats du site de Saragosse, le Groupe Indépendant et la CGT, ont déclaré que la CAF devait se retirer du projet.
Les deux syndicats représentent les travailleurs de l’usine de la CAF qui construiraient les équipements pour le JLR. Ils ont déclaré que le projet était une « atteinte aux droits du peuple palestinien. »

Le comité d’entreprise de la CAF a de nouveau exprimé son opposition au projet du JLR le 29 novembre, lors de la Journée Internationale des Nations Unies de Solidarité avec le Peuple Palestinien. Au début de cette semaine, le conseil municipal de Beasain a aussi adopté à l’unanimité une motion de solidarité avec le peuple palestinien et de soutien à ses droits.

Lors d’une autre initiative de solidarité le 29 novembre à Altsasu, en Navarre, deux maires du Pays basque – Mikel Arregi, maire de Zestoa, et Francisco Javier Razquin Flores, maire de Arbizu, qui se fait appeler Rubio – ont appelé la CAF à se retirer du projet. Leur village, Zestoa et Arbizu, sont jumelés avec Marda, au Sud de Naplouse, et Birzeit, toutes les deux en Cisjordanie occupée.

« De solides liens de solidarité »

Mikel Arregi a expliqué qu’il était « important que la CAF, une société importante de notre région, ne soit pas complice des violations par Israël des droits des Palestiniens. »

Il y a beaucoup d’entre nous au Pays basque qui sont solidaires du peuple palestinien, et qui ne veulent pas que ce projet aille plus loin. Donc nous nous mobilisons pour l’arrêter.

De fréquentes initiatives sur la Palestine se tiennent au Pays basque. Le 30 novembre, à Donostia, l’écrivain palestinien Salah Jamal et le chef cuisinier basque Zigor Iturrieta ont participé à une initiative organisée par le conseil municipal, « Saveurs de Palestine » où l’implication de la CAF dans le projet de tramway a de nouveau été débattu.

La semaine dernière encore, Sahar Francis de l’association de défense des droits des prisonniers Addameer, et Nidal al-Azza de l’association de défense des droits des réfugiés Badil ont fait une tournée au Pays basque.
Xabier Aguirregabiria de Sodepaz, une organisation espagnole de défense des droits de l’homme, a déclaré que les opposants à l’implication de la CAF dans le projet continueront à se mobiliser « jusqu’à ce que la CAF ne soit plus complice de l’occupation israélienne. »

Il y a de solides liens de solidarité entre les peuples basques et palestiniens en raison de notre expérience commune de la lutte pour nos droits et pour notre liberté. La société citoyenne, les hommes politiques et les syndicats du Pays basque travaillent main dans la main pour s’opposer à la participation de la CAF à ce projet israélien de coloniser Jérusalem-Est.

L’implication des entreprises dans les crimes du régime israélien d’occupation et d’apartheid est une responsabilité juridique et morale. Elle peut nuire, aussi, aux affaires.
La société française Veolia a été contrainte de se retirer du même projet israélien illégal en 2015 après avoir perdu des milliards de dollars dans des appels d’offres internationaux dénoncés par la campagne BDS.

La CAF doit tenir compte de la pression grandissante de ses propres salariés et de la société civile basque et palestinienne et se placer du bon côté de l’histoire en se retirant de ce projet illégal.

*Alys Samson Estapé est le coordinateur en Europe des campagnes du Comité National palestinien du BDS (CNB).

Traduit de l’anglais par Yves Jardin, membre du GT de l’AFPS sur les prisonniers

[1] CAF : Construcciones y Auxiliars de Ferrocarriles - Constructions et Auxiliaires Ferroviaires

 

 

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