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LE FESTIVAL INTERNATIONAL CREOLE ET LA CRÉOLITÉ

LE FESTIVAL  INTERNATIONAL CREOLE ET LA CRÉOLITÉ

Le Festival International Créole de L’ile Maurice est sa quatrième édition et comme chaque année le festival se termine en apothéose pour prouver que tous les Mauriciens de toutes les communautés ont vécu pleinement les activités de ce festival bien loin au dessus des considérations politiques partisanes. A l’ouverture, il y a toujours les beaux discours politiques qui se répètent, mais par contre les activités culturelles changent, et cette année on a vu le théâtre populaire au programme. Dans l'ensemble, la philosophie du festival est la reconnaissance et la célébration de notre Créolité. Dire ceci ne veut en aucune façon faire de la propagande mais reconnaissons que le Festival Créole a bien sa place dans le calendrier des festivités mauriciennes et souhaitons de tout cœur que cela continue chaque année.

Il a fallu beaucoup de courage pour les initiateurs d’organiser un premier festival Créole à L’ile Maurice pour des raisons d’ordre communal ou pour ne pas froisser les sensibilités des autres communautés, alors que dans d’autres iles de l'océan Indien et en Caraïbes cela ne pose aucun problème. Même Rodrigues a organisé un festival Créole avant l’ile Maurice alors qu’il y a beaucoup plus de Créoles à Maurice qu’a Rodrigues.!!!

Néanmoins il y a quelques éléments qui reviennent à chaque festival, au fait on pourrait dire que le FIK a finalement un but assez positif, celui de déchainer les passions des pseudos militants, théoriciens ou excités du créole de sortir de leurs tanières au moins une fois l'an. C’est vrai qu’à chaque festival il y a des éditorialistes patentés qui se posent en grands défenseurs du mauricianisme et qui voient qu’un festival Créole ou la Créolité comme un ennemi ou une entrave au Mauricianisme. Ils évitent délibérément de reconnaitre que c’est dans cette créolité mauricienne que tout le monde se retrouve ; donc il convient de dire que Créolité est égale au Mauricianisme et il n’y aucune autre culture qui arrive à rassembler tous les mauriciens toutes communautés confondues. La Créolité n’est pas une entrave au mauricianisme mais bien au contraire elle aide à réunir et ressembler et à unir tous les mauriciens dans un espace culturel de l’Ile Maurice d’aujourd’hui et de demain.

D’autre part nous lisons par emails interposés des Créoles radicaux, les Afro-Centristes, qui ne voient que le côté politique de la chose, et qui prennent un malin plaisir de définir le Créole et la Créolité selon leurs gouts et désirs en faisant toutes sortes d’acrobaties intellectuelles pour prouver que le Creole c’est le noir ou le descendant d’esclave et que vu la situation précaire dans laquelle les descendants esclaves se trouvent à Maurice, il n’y a pas lieu de célébrer la Créolité ou de célébrer tout court…. Au fait, ils utilisent le Créole comme une revendication politique et s’agonisent sur la période esclavagiste à l’exemple de ceci:

“ {Tant que nous renierons ou que nous refoulerons notre part d'africanité, notre créolité ne pourra qu'être factice, saupoudré d'un discours emprunté des dom et des tom français. La créolité mauricienne nait de la résistance -résilience - marronnage des noirs face à l'oppression qui se perpétue encore dans le champ social, politique et culturel même si les maitres ont changé de visage.}”

Très dangereux de mélanger l'esclavage ou la négritude à la créolité ; ce sont deux choses différentes. Il est également dangereux d’enfermer le Créole ou la Créolité dans un ghetto noir. La créolité c'est le développement de la culture créole qui est née à partir de la colonisation et de la société de plantation et qui continue d’évoluer dans un espace libre. Une culture n'est pas statique mais dynamique en plus de s'ouvrir sur d'autres cultures. Il est intellectuellement malhonnête de limiter la définition du créole et de la créolité à une section de la population seulement. La Créolité, que ce soit dans l’Océan ou dans la Caraïbes ou en Louisiane, a connu le même processus de développement. Il y a beaucoup de points communs que l’Organisation BannZil Kreol aussi bien que L’IOCP ont établi à travers les forums. La Créolité est aujourd’hui la fierté de tous ceux qui se disent, qui se sentent créole. La Culture Créole est une culture émergente qui résiste admirablement bien à la mondialisation culturelle Anglo-Saxonne ou vis-à-vis de l’{American soft power} stratégie.

Il est un fait que la bataille en vue de la reconnaissance de la Créolité à Maurice ne date certainement pas d'hier, mais celle-ci est encore moins la chasse gardée du FCM de Jocelyn Gregoire ou du MMKA de Mario Flore même s’il y a légitimité dans la reconnaissance des Créoles d'origine africaine à Maurice. Qu'aujourd'hui, certains veuillent réduire la Créolité aux souffrances abominables et indélébiles de l'esclavage, comme le réclame une poignée de radicaux, relève de vouloir exclure tous les autres créoles de l’ile Maurice qui ont façonné ce pays et qui ont contribué à enrichir et ouvrir cette culture créole. Le Créole est bien la conjonction de toutes ces races et pas seulement de certaines ou de l'Africain ou du noir même si nous reconnaissons leurs contributions. Ceux qui s’approprient de la Créolité avec une vision minimaliste, sinon nombrilistique, ce n'est qu'une façon d'accaparer celle-ci pour mieux en tirer profit. Ils ont surement un {political agenda}.

Terminons avec des pensées bien Mauriciennes:

“{Etre Créole, c'est un ensemble, un tout, qui peut transcender les races et les couleurs, les religions et les horizons.} (Eric Bahloo)

“{Au bout du compte, même si la traite esclavagiste et la société de plantation constituent un trait historique commun entre les diverses expériences créoles, on s'apercevra que ce n'est pas une mémoire ethnique qui les fonde mais bien davantage l'interculturalité d'origine du récit. Suivons la voie proposée par Amin Maalouf. Livrons-nous, chacun, à un examen d'identité. Ceux qui n'y trouveraient que l'héritage de la France des XVII et XVIIIe siècle, ceux qui n'y repéreraient que des souvenirs de l'Inde de 1835, ceux qui n'y reconnaîtraient que la dernière impression ressentie avant l'arrachement à l'Afrique, ceux qui ne pourraient lire leur nom de clan qu'en idéogrammes, ceux-là sont libres de se considérer étrangers à l'expérience créole. Les autres, tous les autres, {si dan ou lakaz ou kwi minn, kari masala ousa ou met mayonez dan dipin,} dès que vous êtes un peu mélangé, dès ce moment commence l'expérience créole}. “(Gilbert Ahnee)

Et moi je dis que la culture créole restera la base de notre histoire et continuera de se dynamiser pour devenir la culture prédominante dans nos iles comme dans les diasporas et un jour nous allons créoliser le monde. {Tou moun pou vini Kreol.}

Georgy de Lamare-Lamvohee

Commentaires

redaction | 29/12/2009 - 18:13 :
Cher compatriote, Cher Georges, Un grand MERCI, pour cette superbe intervention !!! En effet, expliquer comment illustrer la cause des "Créoles Mauriciens" est absolument nécessaire et URGENT !!! Mille fois BRAVO, encore, et je m’associe pleinement à votre action exemplaire !!!.... Louis-René Dalais 28 décembre 2009
georges | 30/12/2009 - 04:13 :
Merci bien mon cher. Merci pour ton soutient. Ensemble we can.

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