Expert en gesticulations médiatiques, l’ex-ministre des DOM, Victorin Lurel, avait fait croire qu’un décret concocté par ses soins permettrait la baisse du prix de l’essence dans nos pays. Or, il n’en est rien ! Le prix du super et du gaz viennent d’augmenter.
En fait, Lurel avait pointé du doigt la SARA, dont l’usine de raffinage est installée en Martinique et dessert les trois dernières colonies (Guadeloupe, Guyane et Martinique), SARA dont les profits indus seraient la cause de la cherté du prix de l’essence. S’il est vrai que la SARA engrange des bénéfices, il n’en reste pas moins qu’elle donne du travail à plus de 350 ingénieurs, techniciens et administratifs qui ne sont pas tous des Martiniquais, loin de là.
D’autre part, elle nous fournit une essence aux normes européennes (normes écologiquement très strictes), ce qui ne serait pas le cas si nous décidions d’acheter celle-ci à Trinidad ou au Venezuela. Car il faudrait savoir : ou bien nous sommes « Européens » ou bien nous ne le sommes pas. Nous ne pouvons pas jouer sur tous les tableaux et l’être quand cela nous arrange pour cesser de l’être quand cela ne nous arrange pas.
M. Lurel étant le champion de l’assimilationnisme et de l’appartenance de nos pays à la France et à l’Europe, il est bien mal venu de critiquer la SARA qui nous fournit une essence aux normes…franco-européennes. En réalité, derrière cette mise en cause de la SARA, il y avait plus prosaïquement, chez lui comme chez d’autres élus, un désir d’affaiblir la Martinique, toujours pointée du doigt par ces messieurs-dames comme étant la cause de tous leurs maux. Et là, on n’a pas vu la majorité au Conseil régional de la Martinique, à savoir le PPM, monter au créneau pour dénoncer fermement ce coup de Jarnac en préparation. Il est vrai qu’à l’Assemblée nationale française, le PPM est « apparenté socialiste » et qu’il lui est bien difficile de critique le socialiste « domien » qu’est Lurel.
Cette attitude, comme bien d’autres d’ailleurs, devra être sanctionnée par les électeurs martiniquais lorsqu’en 2015, ils seront appelés à voter pour la Collectivité de Martinique.