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LE BAISER DE JUDAS 

LE BAISER DE JUDAS 

Car Il savait quel était celui qui Le trahirait
En vérité, en vérité, Je vous le dis, l'un de vous Me trahira.
Celui qui mange du pain avec Moi, lèvera son talon contre Moi.
 C'est celui à qui Je présenterai du pain trempé. Et ayant trempé du pain,
 Il le donna à Judas Iscariote, fils de Simon.

 

Évangile selon saint Jean, Chapitre XII, Jn 13,11; Jn 13,18; Jn 13,21; Jn 13,26

 

 

                                          Il est des héritages volés. Il est des codicilles falsifiés. Il est des notaires véreux. Il est, hélas, des testateurs abusés. Il est, hélas, des testateurs trahis.

                                          Aimé Césaire était  hanté par la mort. Dans la pièce de théâtre «Et les chiens se taisaient», parue en 1956, aux Éditions Présence Africaine, les propos du «rebelle» sont ceux d'Aimé Césaire dans sa confrontation avec la mort. Or il savait qu'il ne pourrait conjurer ni la vieillesse ni la mort. Césaire savait, qu'un jour, il mourrait. C'était un constat incontournable. Et la mort exige obligatoirement que l'on lègue sa pensée politique, sa morale, ses rêves et, dans le cas d'Aimé Césaire, le plus sacré de tous ses rêves: L'AUTONOMIE DE LA MARTINIQUE.

                                          Il lui fallait, dès lors, trouver un héritier qui puisse recevoir son héritage politique, son héritage spirituel, son héritage moral. Un héritier qui puisse continuer son grand-œuvre, poursuivre avec l'abnégation qui fut la sienne, ce terrible dilemme comme une tragédie immense: RENDRE SON PAYS AUTONOME PUIS INDEPENDANT OU LE LAISSER MOURIR.

                                          Il a dû beaucoup réfléchir car il n'y avait pas de clone d'Aimé Césaire. Il avait, même si,  jusqu'à sa mort, il conserva ses convictions et l'assurance que son chemin était le bon pour que vive la Martinique, il avait un léger manque de discernement, dû à la vieillesse, à l'usure de la vie, à l'usure du combat, à l'usure du rebelle.

                                          Il est un fait reconnu que le vrai héritier et surtout le plus fidèle à la pensée du défunt n'est pas celui qu'a choisi ce dernier. L'histoire est jonchée d'exemples.

                                          Toujours est-il qu'Aimé Césaire a choisi l'un des siens. Monsieur Serge Letchimy. Prudence de la part de Césaire ? Captation d'héritage de la part de Letchimy ? On ne sait pas.

                                          Toujours est-il que Serge Letchimy a trahi Aimé Césaire, peut-être pas pour 30 deniers comme Judas Iscariote. Ces 30 deniers doivent être d'une valeur éminemment supérieure, que je ne connais pas. Car Serge Letchimy a trahi pour Nicolas Sarkozy, homme habile, dont l'objectif, très peu secret d'ailleurs, est de maintenir le colonialisme et de faire mourir la Martinique, par voie de conséquence. Nicolas Sarkozy est fidèle, lui, à ses convictions, le colonialisme encore et toujours. Il est plus que habile. Pour parvenir à ses fins, il sait être machiavélique. Et son mépris de la Martinique et son mépris du peuple martiniquais sont à peine voilés. A quoi bon d'ailleurs, ce ne sont que des nègres ! Comme français, j'ai honte pour mon pays de cette de ce mépris, de ce stratagème qui font honte à la France, à une certaine idée de la France, à ces français qui ont fait une autre France que celle où je vis aujourd'hui.

                                          Tout naturellement Serge Letchimy est devenu Maire de Fort-de-France, l'appareil du parti fondé par Césaire, ses cadres, ses militants, et hélas ses électeurs, étaient toujours là. Le référendum du 10 janvier dernier est la seconde victoire de Nicolas Sarkozy qui promène son pion sur le jeu d'échecs politique. Tout est logique. Comme l'effondrement successif des dominos, après la Mairie de Fort-de-France, après le référendum su 10 janvier 2010, il s'agit désormais de prendre le Conseil Régional à son Président, Monsieur Alfred Marie-Jeanne.

                                          En tant que français, je trouve cette stratégie d'autant plus scandaleuse et machiavélique que justement l'héritier politique d'Aimé Césaire n'est autre que Alfred Marie Jeanne, à mon sens. Je l'ai dit, il est un fait reconnu que le vrai héritier et surtout le plus fidèle à la pensée du défunt n'est pas celui qu'a choisi ce dernier. Que l'on ne s'y trompe pas, vont se retrouver, face à face, l'héritier politique de Césaire, Alfred Marie Jeanne et le traitre, le renégat, le pion de Nicolas Sarkozy et de ses obsessions colonialistes, Serge Letchimy.

                                          Je ne suis pas martiniquais mais je veux vous fournir une image, peut-être choquante. Vont se retrouver face à face, le nègre marron, Aimé Césaire et le négrier nantais ou le colon, le béké respectueux du code noir ou encore l'infâme géreur, Serge Letchimy. Et il vous appartient, martiniquaises et martiniquais de choisir l'un d'entre eux. Je conçois que l'image est choquante et diffamatoire, mais elle ne sert qu'à frapper les esprits.

                                          Martiniquaises et martiniquais, en votre âme et conscience, voulez vous que votre île disparaisse à jamais? Voulez vous que ce peuple auquel vous appartenez se prépare à mourir? Voulez vous être des infanticides pour vos enfants?

                                          Ces questions, on va vous les poser, naturellement sous une autre forme, dans  quelques jours. Mais ce sera à VOUS SEULS d'y répondre, ce jour où vous serez seules et seuls dans l'isoloir des bureaux de vote de vos communes, dans votre pays.

                                          Moi je ne m'autorise aucune réponse, je ne suis pas  martiniquais. Je me contente de poser LA VRAIE QUESTION,  LA SEULE QUESTION QUI SOIT.

                                          Il vous appartient de répondre à cette seule question.

 

                                                    
THIERRY CAILLE

 

Photo du logo: le baiser de Judas, le baiser du traître, le baiser du vil renégat à celui qui l'a fait, à celui qui lui a fait confiance et qui devait porter tous les plus hauts rêves de Césaire, le baiser de Serge Letchimy à Aimé Césaire

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