Supposons qu'un soir, en période de fêtes, une supérette soit braquée par cinq malfrats qui s'emparent de la caisse et de quelques cartons de champagne. Le vigile de l'établissement, par peur ou par incompétence, ne tente rien pour s'y opposer et les malfrats parviennent à s'enfuir, puis à disparaître dans la nature. Quelques mois plus tard, après une longue enquête de la gendarmerie, ils arrivent à être identifiés grâce à la caméra de vidéo-surveillance de la supérette, sont localisés, puis arrêtés.
Nos malfrats prennent un avocat chacun.
Est-ce que leurs avocats vont accuser le vigile d'être le responsable du braquage ?
NON ! Car cela ferait mourir de rire tout le monde : les juges, la presse, l'opinion publique.
Eh bien, c'est ce que tente de faire, sans crainte apparemment de sombrer dans le ridicule, l'avocat des malfrats du CEREGMIA !
En effet, remplacez la supérette par la Préfecture, les malfrats par les ex-chefs du CEREGMIA, la caisse et les cartons de champagne par 10 millions de fonds européens, le vigile par le Préfet, la gendarmerie par la Cour des comptes et le SRPJ. On se retrouve très exactement dans le même cas de figure que dans celui de la supérette, sauf que le butin emporté est évidemment mille fois, voire dix mille fois, plus important.
Or, l'avocat du CEREGMIA tente de faire croire aux Martiniquais qu'en fait, c'est un ancien préfet qui est le responsable du siphonage des fonds européens durant vingt ans au sein de l'ex-Université des Antilles et de la Guyane !!!
Est-ce cet ancien préfet qui allait déjeuner à 10, 20 ou 60 au restaurant "LES DEUX GROS" de Schoelcher sur le dos de l'Université ?
Est-ce cet ancien préfet qui a inscrit les noms de ses collègues en face de rémunérations pour des cours qu'ils n'ont jamais assuré en Haïti ?
Est-ce cet ancien préfet qui a fait des factures au nom de sociétés d'abatage d'arbres, de montage d'éoliennes ou de distribution d'eau qui n'ont jamais travaillé pour l'Université ?
Est-ce cet ancien préfet qui faisait des bons de commande sur papier libre (sans en-tête de l'Université donc) pour acheter du matériel dont on n'a jamais vu la couleur ?
Est-ce cet ancien préfet qui est allé se faire soigner les dents à New-York sur les fonds de l'Université ?
Est-ce cet ancien préfet qui a laissé une ardoise de 30.000 euros dans un hôtel de Schoelcher ?
Etc...etc...etc...
On a envie de dire à cet avocat du CEREGMIA en créole : "Ga sa, tout kouyon mò Sen-piè !" ou en français : "Eh mec, arrête de nous prendre pour des nazes !".
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