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L'AMNESIE DU PPM/EPMN SUR LA CRISE ENVIRONNEMENTALE (CHLORDECONE, SARGASSES ETC.) QUE TRAVERSE LA MARTINIQUE

L'AMNESIE DU PPM/EPMN SUR LA CRISE ENVIRONNEMENTALE (CHLORDECONE, SARGASSES ETC.) QUE TRAVERSE LA MARTINIQUE
   Dans un précédent article, nous avons évoqué la rentrée politique du PPM/EPMN à Trois-Ilets ce dimanche et son ambition avouée de "faire redémarrer l'économie martiniquaise".
   On a eu l'occasion, à maintes reprises, de voir le PPM et ses alliés au pouvoir par le passé et chacun a pu constater leur bilan : des déficits énormes, non avoués ceux-là, à chacune de leurs mandatures. Mais bon, même s'ils n'ont pas tenu parole, S. LETCHIMY avait tout de même promis la création de 5.000 emplois et C. CONCONNE de 12 zones d'activité économique. Apparemment, ces promesses mirobolantes ne leur ont pas permis de convaincre le peuple et de gagner les toutes premières élections territoriales de décembre 2015.
   Par contre, s'il y a un domaine dans lequel le PPM et ses alliés a toujours gardé la bouche close, jusqu'à tout récemment, c'est bien celui des questions environnementales et notamment l'empoisonnement de la Martinique par ce dangereux pesticide organochloré qu'est le chlordécone. Pire : lorsqu'en 2007, il y a donc 12 ans, les écologistes L. BOUTRIN et R. CONFIANT publient leur livre, "Chronique d'un empoisonnement annoncé", qui a permis de révéler la vérité au grand public, le PPM les a vigoureusement combattus ! La municipalité de Fort-de-France, dont S. LETCHIMY était le premier édile à l'époque, avait créé à la hâte une association des revendeuses des différents marchés de la ville, association dénommée "Machann Foyal", qui a défilé dans les rues de la capitale pour conspuer et dénoncer BOUTRIN et CONFIANT qui cherchaient "à leur enlever le pain de la bouche" !!! Loin donc de s'en prendre aux empoisonneurs békés, le PPM s'est ainsi attaqué à deux personnes qui, sur la base de rapports rédigés par les propres services déconcentrés de l'Etat français, rapports tenus secrets jusque-là, révélaient que 20.000 hectares de terres agricoles avaient été contaminées. Que nos rivières, nos nappes phréatiques et certaines de nos rivages l'étaient tout autant (la Préfecture sera d'ailleurs amenée à interdire la pèche à l'embouchure du canal du Lamentin et sur toute une zone atlantique allant de Trinité au Vauclin). Que le chlordécone était responsable de l'augmentation exponentielle du nombre de cancers dans notre pays et pas seulement celui de la prostate, mais aussi de certains très rares comme celui du myélome. Que l'augmentation des cas de maladies d'Alzheimer, de Parkinson et des maladies congénitales provenait de là aussi. Que du chlordécone avait été trouvé dans le sang de 90% des femmes enceintes.
   Et surtout que les 8.000 ouvriers agricoles du secteur bananier s'étaient trouvés en première ligne depuis près d'un demi-siècle puisque, outre le chlordécone, d'autres pesticides tout aussi nocifs (DDT, paraquat, perchlordécone, dieldrine etc.) avaient, eux aussi, été massivement utilisés. Que ouvriers et les personnes vivant à proximité des bananeraies avaient été gravement impactés. En clair, un véritable scandale écologique, sanitaire, social et économique (le chlordécone a ainsi tué l'aquaculture martiniquaise).
   Non seulement le PPM et ses alliés ont fait silence pendant plus d'une décennie sur le sujet, mais ils se sont employés à discréditer les écologistes qui dénonçaient la situation et proposaient des solutions (cf. le deuxième ouvrage de BOUTRIN et CONFIANT paru cette même année 2007 et intitulé Chlordécone : 12 mesures pour sortir de la crise). Et puis quand les médias parisiens se sont progressivement emparés du sujet et qu'il n'a plus été possible de nier cet empoisonnement, on a vu le député S. LETCHIMY jaillir soudain de son mutisme décennal tel un diable en boite et proclamer urbi et orbi : "Le chlordécone est un scandale d'Etat !". Il n'est jamais trop tard pour bien faire, diront certains ; seuls les imbéciles ne changent pas d'avis, argueront d'autres.
   Ouais...
   Il réussira même dernièrement à prendre la tête d'une commission d'enquête parlementaire sur la question, mais celle-ci est dépourvue des moyens et des pouvoirs habituellement attribués à ce type de commission. Pour aller vite : aucun importateur ni planteur béké, par exemple, ne pourra être entendu au cours de ses travaux. Autant dire une coquille vide qu'utilisera le député du Centre pour se faire valoir, son parti et lui, auprès des électeurs, les élections municipales (2020) et territoriales (2021) approchant à grands pas.
   C'est ainsi que, toujours dans cette optique de récupération à la dernière minute de la question du chlordécone, ce dimanche, au cours de la rentrée politique du PPM/RPMN, la question environnementale, a-t-il été annoncé, en sera l'un des points forts à côté du volet économique. Or, les deux farceurs annoncés pour la présenter__l'un qui fut membre de l'ex-CEREGMIA ; l'autre un allié objectif de ce même ex-CEREGMIA__ne connaissent pas grand chose à la question du chlordécone et au cours des douze dernières années, on ne les a jamais entendus sur ce sujet. Ni verbalement ni par écrit. PAS UNE SEULE FOIS !
   Quant à la question des sargasses, inutile de revenir sur l'épisode loufoque d'une certaine dame, conseillère municipale du Robert, à qui LETCHIMY avait confié une "Mission Sargasses" au plus fort des arrivées de ces algues sur nos côtes. Tournée en dérision sur le Net où on l'avait surnommée "Miss Sargasses", elle s'était livrée à ses exercices d'esbroufe habituels, remettant même solennellement son rapport à LETCHIMY sous les yeux des médias. Rapport qui, on 'en doute, était creux et ne proposa aucune solution sérieuse à l'invasion des sargasses.
   Bref, tant sur la question du chlordécone que sur celle des sargasses, le PPM et ses alliés n'ont strictement rien à dire de plus que ce qui a déjà été dit et répété au cours des douze longues années au cours desquelles ils ont été totalement muets sur le sujet (sauf pour vilipender certains écologistes). Ce dimanche, on assistera juste à une énième tentative de vèglaj du bon peuple, sauf que comme le dit, non sans ironie, l'adage bien connu : Tout kouyon mò Sen-Piè... 
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