Le président sud-africain Cyril Ramaphosa, a dénoncé l’unilatéralisme de l’Union africaine dans l’octroi du statut d’observateur à Israël. Une décision que son gouvernement qualifie d’injuste et injustifiée.
Le président sud-africain, Cyril Ramaphosa a déclaré que la décision du président de la Commission de l’Union africaine (UA), Moussa Faki Mahamat, a été prise « sans consulter les Etats membres ». « En tous cas, nous (l’Afrique du Sud, ndlr) n’avons pas été consultés », a déploré Ramaphosa ce mercredi.
Le gouvernement sud-africain, dans un communiqué ultérieur, s’est dit « consterné par une décision unilatérale et injuste ». En effet, Israël a obtenu vendredi dernier le statut d’observateur de l’UA, couronnant un assaut diplomatique de 18 ans. L’Etat d’apartheid avait préalablement occupé le poste au sein de l’Organisation de l’unité africaine (OUA). Toutefois, depuis la dissolution de l’OUA en 2002, Israël s’est a longtemps vu l’Union africaine contrecarrer ses plans et ambitions.
Le gouvernement sud-africain a déclaré que la décision de l’Union africaine « est encore plus choquante. Surtout en une année pendant laquelle le peuple opprimé de Palestine a été violemment persécuté par des bombardements destructeurs, et la poursuite des colonies illégales de ses terres ». Effectivement, en mai, les bombardements israéliens ont fait au moins 260 morts, dont 66 enfants. Le dernier assaut en date de l’armée coloniale a duré 11 jours. On a également vu des images choquantes de l’agression de civils qui priaient dans la Mosquée al-Aqsa, à Jérusalem.
L’Afrique du Sud soutient la cause palestinienne formellement depuis 1995 et la fin de l’apartheid sud-africain. Surtout depuis que l’ANC, le parti du président actuel, et la formation politique historique de Nelson Mandela, est au pouvoir. En 2019, l’ambassade sud-africaine à Tel-Aviv s’est vue déclassée en simple « bureau de liaison ».
La Palestine, quant à elle, avait déjà le statut d’observateur à l’UA. Et dans les archives de l’UA, l’invasion israélienne a été classée comme une « colonisation », et non comme un « conflit ». Comme l’assure le chef d’Etat sud-africain, les Palestiniens constituent « un peuple frère et ami de l’Afrique du Sud ». De son vécu, Nelson Mandela avait déclaré : « Notre indépendance ne sera accomplie qu’avec celle de la Palestine ».
L’Afrique du Sud « demandera à Moussa Faki Mahamat, président de la Commission de l’UA, d’informer les États membres de sa position », stipule le communiqué du gouvernement sud-africain. « L’Afrique du Sud est fermement convaincue que tant qu’Israël n’est pas disposé à négocier un plan de paix sans conditions préalables, il ne devrait pas avoir le statut d’observateur » lit-on. « La question sera rediscutée au niveau des chefs d’Etat et de gouvernements africains », insiste Ramaphosa.