C’est un feuilleton qui coûte très cher à l’État. La construction de la route du littoral sur l’île de La Réunion est plus que jamais remise en question. Alors que le gigantesque chantier a débuté en 2013, il est à l’arrêt depuis le mois de mai dernier. En cause : l’annulation par la justice d’autorisations d’exploitation de quatre carrières pourtant vitales au projet. Face à cette situation, le ministère de la Transition écologique a saisi le Conseil d’État, pour demander l’annulation de cet arrêté annulant le schéma départemental des carrières. En vain. La chaîne de télévision Réunion la 1ère explique que l'institution a rejeté ce recours mercredi 24 juillet dernier estimant qu’aucun des arguments du ministère n’était "de nature à permettre l’admission du pourvoi".

La Nouvelle route du littoral, souvent surnommée la route la plus chère du monde, est une route en mer qui doit relier le nord à l’ouest de l’île de La Réunion. Initialement prévue pour 2022, elle ne devrait pas voir le jour avant 2025… si elle est terminée. Le coût du chantier avoisine en effet déjà les deux milliards d’euros, financés par la région, l’État et l’Europe. Si la première partie de cette route de 5,4 km a été terminée en mars 2019, c’est la partie digue qui pose problème. Le projet prévoit en effet la construction d’une infrastructure de 2,7 km sur la mer.

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Dans un communiqué, la région Réunion a expliqué prendre "acte du rejet du Conseil d’État" et souligne que, pour le moment la carrière Ravine du Trou, à l’ouest de l’île n’est pas concernée par l’annulation de la procédure. Cette dernière devrait donc être exploitée pour tenter de faire avancer le projet. La Nouvelle route du littoral doit remplacer la route actuelle, jugée dangereuse, car située proche de la falaise et exposée à des chutes de blocs ou des éboulements. La collectivité souligne que la Nouvelle route du littoral "constitue la seule solution pour permettre aux 80.000 usagers de la route de circuler sur un axe sécurisé".