Accueil
Aimé CESAIRE
Frantz FANON
Paulette NARDAL
René MENIL
Edouard GLISSANT
Suzanne CESAIRE
Jean BERNABE
Guy CABORT MASSON
Vincent PLACOLY
Derek WALCOTT
Price MARS
Jacques ROUMAIN
Guy TIROLIEN
Jacques-Stephen ALEXIS
Sonny RUPAIRE
Georges GRATIANT
Marie VIEUX-CHAUVET
Léon-Gontran DAMAS
Firmin ANTENOR
Edouard Jacques MAUNICK
Saint-John PERSE
Maximilien LAROCHE
Aude-Emmanuelle HOAREAU
Georges MAUVOIS
Marcel MANVILLE
Daniel HONORE
Alain ANSELIN
Jacques COURSIL

LA RÉUNION : "A L'ÉCOLE, PAS DE CRÉOLE"

LA RÉUNION : "A L'ÉCOLE, PAS DE  CRÉOLE"

Nous avons cherché à connaître l'avis de parents et d'enseignants. Ils
sont catégoriques : hors de question d'enseigner le créole à l'école.
Le créole n'a pas sa place dans les classes. Voici comment on pourrait
résumer les avis recueillis auprès de parents, professeurs et
étudiants que nous avons interrogés. Claude, instituteur à la
retraite, se souvient qu'il parlait rarement créole avec ses élèves.
"Parfois, quand ils ne comprenaient pas une consigne, je l'expliquais
en créole. Mais cela restait occasionnel", se souvient le sexagénaire.
Son motif ? "La maîtrise du français avant tout." Claude enseignait
dans les hauts de l'île, dans le quartier où il a grandi. "On disait
que je faisais l'intéressant parce que je causais français. Je
répondais inlassablement : on est en France, alors, à l'école, pas de
créole." Même son de cloche chez Josie, mère de deux enfants. "On le
parle déjà à la maison.

Et puis, quel créole ils veulent enseigner ?
Celui de Saint-Denis diffère de celui de Saint-Pierre. Les linguistes
ne sont pas d'accord sur l'orthographe. Cela dit, même s'ils
aboutissent à une uniformisation, le français reste la langue
nationale, alors, à quoi cela servirait d'en enseigner une qui n'est
même pas parlée au-delà de nos frontières ?" A l'heure où l'on prône
l'ouverture vers d'autres horizons et la mobilité, Josie critique les
remarques des militants qui soutiennent qu'être contre l'enseignement
du créole rime avec le déni de la culture locale. "Faux",
rétorque-t-elle. Josie explique que ses enfants, s'ils n'en prononcent
pas un mot en classe, parlent et comprennent le créole, et connaissent
parfaitement leur histoire. "Le cadet étudie en métropole, il n'oublie
pas ses racines pour autant", assure-t-elle. Rebecca, originaire de la
région parisienne, est arrivée dans l'île il y a cinq ans. Sa première
année d'enseignement a été selon ses propres mots "un cauchemar".

Elle avait en charge des élèves de CP. Une partie des enfants ne maîtrisait
pas le français et ne s'exprimait qu'en créole. Elle ne comprenait pas
la moitié de ce qu'ils lui demandaient, et vice-versa. Rebbeca a fait
des efforts, eux aussi. La communication se faisait essentiellement en
français. Résultat, ses petits élèves ont vite fait des progrès. "Je
suis persuadée qu'en les encourageant à parler créole, ils n'auraient
pas progressé", affirme Rebecca. Clarisse, étudiante en Capes
d'anglais, estime que l'introduction du créole à l'école porterait
préjudice aux élèves. "Cela les installe dans un certain confort qui,
je pense, est néfaste : ils ne feront plus l'effort de parler
français. Or, la réussite à des concours nécessite une parfaite
maîtrise de cette langue, à l'écrit, comme à l'oral", argumente
l'étudiante.

G.B. (Source : CLICANOO.COM | Publié le 5 novembre 2007)

Connexion utilisateur

CAPTCHA
Cette question sert à vérifier si vous êtes un visiteur humain afin d'éviter les soumissions automatisées spam.