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Le billet du jour

LA DROITE PEUT-ELLE CREER LA SURPRISE LE 6 DECEMBRE ?

LA DROITE PEUT-ELLE CREER LA SURPRISE LE 6 DECEMBRE ?

   Une certaine euphorie semble s'être emparée de la Droite martiniquaise réunie sous la bannière de la liste "BA PEYI-A AN CHANS" menée par Yann MONPLAISIR, le chef d'entreprise bien connu. En effet, cela faisait des lustres que les partisans du rattachement indéfectible à la Mère-Patrie française (et à l'Europe) ne s'étaient pas montré aussi actifs et aussi combatifs. En fait, depuis la disparition de ses grands ténors tels qu'Emile Maurice ou Victor Sablé ou leur retraite tels Michel Renard ou Roger Lise, la Droite n'était plus qu'un champ de ruines. Elle n'a cessé de perdre commune après commune et ses sièges de conseillers généraux et régionaux se sont réduits comme peau de chagrin. C'est que son discours ringard et assimilationniste avait fini par lasser et que son éternel chantage au largage ne passait plus. Ce discours est mort très exactement le 11 mai 1981, lorsqu'après avoir passé la journée du 10 mai à pleurer à chaudes larmes et à appeler au secours tous les saints du ciel, persuadés que François Mitterrand signerait dans la foulée de son élection le décret d'indépendance de la Martinique, les Martiniquais se sont rendus compte qu'il n'en était rien.

   Ti Sonson s'est rendu compte donc, à partir du 11 mai, que la Droite lui avait raconté des conneries et il l'a sanctionnée lourdement lors des diverses élections des années suivantes. Mitterrand a fait 2 mandats de président de la France, Alfred Marie-Jeanne, l'indépendantiste (qui n'avait absolument pas promis l'indépendance immédiate), 2 mandats de président de la Région Martinique, et pourtant le drapeau bleu-blanc-rouge flotte toujours sur le Fort Saint-Louis et la Préfecture. La Droite se retrouvait dès lors le bec dans l'eau, exsangue, incapable de reformuler son discours, sauf à ressasser ses vieilles formules qui avaient fait la preuve de leur inutilité électorale.
   D'aucuns annonçait même sa disparition totale du paysage politique martiniquais. D'autant qu'après la mort d'Aimé Césaire, le PPM amorçait un virage à droite qui n'est toujours pas achevé et qui lui a permis d'empiéter sur les plate-bandes des assimilationnistes. Une grande partie de la mulâtraille avait rejoint ce parti qui ne faisait plus peur non plus aux Békés comme en témoigne la plantation en grande pompes du "courbaril de la réconciliation" sur l'Habitation Clément, propriété de Bernard Hayot. La Droite devenait du coup inutile et on a dès lors vu fourmiller des micros-partis (UDI, MODEM, Parti Régionaliste martiniquais etc...) qui tentaient en vain de combler ce vide malgré l'agitation un peu histrionique de leurs leaders.
   Mais voici qu'elle semble aujourd'hui renaître de ses cendres ! Elle qui honnissait autrefois le créole, n'y voyant qu'un vulgaire patois empêchant le Martiniquais de parler "le bon fouançais de Fouance" se dote d'un slogan en créole : "BA PEYI-A AN CHANS". Elle qui n'a jamais permis, depuis quasiment l'abolition de l'esclavage en 1848, à une femme martiniquaise d'émerger sur la scène politique martiniquaise, se dote de deux têtes de section féminines et brillantes : Karine Mousseau et Sylvia Saïtsouthane. Elle qui ne jurait jadis que par l'aide de "la Métouopole" et "la solidarité nationale" parle désormais de développement endogène en relation avec notre environnement caraïbe, son leader, Yan Monplaisir, ayant, il est vrai, des racines saint-luciennes.
   Bref, on pourrait multiplier les exemples de ravalement du discours de la Droite. Emile Maurice ou Victor Sablé n'y reconnaîtrait pas les leurs ! Mais cela suffira-t-il à "BA PEYI-A AN CHANS" pour sortir la Droite de son coma prolongé ? Cela parviendra-t-il à convaincre suffisamment d'électeurs pour qu'elle entre de manière significative dans la CTM ? Nul ne le sait, mais l'on constate que Yan Monplaisir et ses amis ont fait un choix clair et logique : attaquer d'abord et avant tout__et cela bille en tête__le parti qui est actuellement au pouvoir à savoir le PPM au lieu de s'en prendre aux autres listes.
   On ne peut pas en dire autant d'autres listes qui se présentent comme indépendantistes et qui n'attaquent jamais le PPM. Leur principal cible semble être le "GRAN SANBLE" et son leader qu'ils qualifient régulièrement de "gourou"...

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