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La directrice d’un centre de recherche français à Rabat accusée de racisme et de néocolonialisme

La directrice d’un centre de recherche français à Rabat accusée de racisme et de néocolonialisme

Bronca au Centre Jacques Berque de Rabat. Des employés marocains du laboratoire de recherche français rattaché au CNRS ont diffusé une pétition pour « dénoncer les agissements » de leur directrice, l’historienne de l’Islam Sabrina Mervin, qu’ils accusent de « racisme »

Dans une pétition publiée vendredi 8 septembre sur Change.org intitulée « un coopérant ne devrait pas faire ça », un collectif de jeunes chercheurs dénonce le « climat de terreur et délétère que fait régner Sabrina Mervin  » au sein du Centre Jacques Berque de Rabat pour les études en sciences sociales, rattaché au CNRS et faisant partie des Instituts français de recherche à l’étranger (IFRE), un réseau de 27 centres de recherche français, répartis sur tous les continents.

 

Le collectif dont les signataires ne sont pas tous identifiés, fait appel tout aussi bien aux autorités marocaines que françaises (Emmanuel Macron en l’occurrence, à qui la pétition est adressée), leur demandant d’intervenir et faire cesser ce qu’ils présentent comme une « humiliation ».

 

Le flot d’accusations égrenées est grave : Mervin est accusée d’avoir « éloigné des doctorants et des chercheurs, souvent avec des relents de néocolonialisme et de racisme », ajoutant « qu’elle aurait humilié des pontes de la recherche au Maroc ».

 

« Des projets de recherche ont ainsi été freinés, de jeunes chercheurs marocains découragés et dissuadés de venir travailler au Centre et des partenaires universitaires méprisés. Dans ce contexte, il convient de s’interroger sur la vocation de cette institution qui apparaît aujourd’hui comme une excroissance dans le paysage scientifique marocain », écrivent les signataires.

 

Ils évoquent un « harcèlement moral permanent » sur les employés du laboratoire et citent même des cas d’hospitalisation imputant cela à « l’incessante pression de leur supérieure hiérarchique ». Le texte au ton résolument accusateur ne fait pas dans la dentelle qualifiant la gouvernance de l’institution de « stratégie schizophrénique (…) d’entreprise de harcèlement et de violence » dans un « huis clos diplomatique », par lequel la directrice se prévaudrait « de protection haut placée ».

 

Nommée en 2015 en remplacement du chercheur Baudouin Dupret, réputé pour son travail sur le question du droit musulman, la spécialiste en histoire et anthropologie est accusée par ailleurs de « ne pas être à la bonne place », eu égard notamment à sa spécialisation qui est l’Iran et l’islam chiite, « domaines bien loin de concerner le Maroc », lui reproche-t-on.

 

Les diatribes vont plus loin, relevant le « caractère révisionniste » de certaines prises de position de la mise en cause : celle-ci contesterait, selon les pétitionnaires, la thèse de la protection des juifs par le sultan Mohammed V lors de la Seconde guerre mondiale.

 

Historienne de l’islam et du chiisme contemporains, la directrice du Centre Jacques Berque est l’auteur d’ Un réformisme chiite (Karthala, 2000), d’ Histoire de l’islam. Fondements et doctrines (Flammarion, 2000), et a dirigé Les Mondes chiites et l’Iran (Karthala-IFPO, 2007).

 

Le Desk qui a pu s’entretenir avec certains membres du groupe contestataire et recueilli d’autres témoignages abondant dans leur sens auprès de l’entourage du centre, n’a pas en revanche pu joindre Sabrina Mervin.

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