Accueil
Aimé CESAIRE
Frantz FANON
Paulette NARDAL
René MENIL
Edouard GLISSANT
Suzanne CESAIRE
Jean BERNABE
Guy CABORT MASSON
Vincent PLACOLY
Derek WALCOTT
Price MARS
Jacques ROUMAIN
Guy TIROLIEN
Jacques-Stephen ALEXIS
Sonny RUPAIRE
Georges GRATIANT
Marie VIEUX-CHAUVET
Léon-Gontran DAMAS
Firmin ANTENOR
Edouard Jacques MAUNICK
Saint-John PERSE
Maximilien LAROCHE
Aude-Emmanuelle HOAREAU
Georges MAUVOIS
Marcel MANVILLE
Daniel HONORE
Alain ANSELIN
Jacques COURSIL

"Islamo-gauchisme": la démission de Vidal réclamée par plus de 600 universitaires

Anthony Berthelier ("Huffpost")
"Islamo-gauchisme": la démission de Vidal réclamée par plus de 600 universitaires

“Nous ne pouvons que déplorer l’indigence de Frédérique Vidal”, écrivent ces universitaires dans une tribune au vitriol.

La colère ne retombe pas. La ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Frédérique Vidal, continue de s’attirer les foudres du monde politique et universitaire presque une semaine après ses premières sorties sur l’“islamo-gauchisme.

En quelques jours, la ministre, déjà fragilisée par la crise chez les étudiants -dont elle est accusée de ne pas avoir saisi l’ampleur de leur détresse et d’avoir réagi trop tard- a subi le courroux du monde universitaire, le recadrage du CNRS lui-même et les critiques, à peine voilées, d’Emmanuel Macron via le porte-parole du gouvernement.

“La priorité, c’est évidemment la situation des étudiants dans la crise sanitaire, c’est évidemment la possibilité d’apporter un soutien financier aux étudiants en difficulté, c’est évidemment de permettre aux étudiants qui le souhaitent de pouvoir revenir progressivement en présentiel à l’université”, disait Gabriel Attal mercredi 17 février au sortir du traditionnel Conseil des ministres.

600 universitaires s’insurgent

Désormais, ce sont les appels à la démission qui se multiplient. Frédérique Vidal “a quand même réussi dans ce scandale complet à se mettre à dos la CPU, (la Conférence des présidents d’université NDLR) un de ses seuls soutiens ces derniers mois”, relève par exemple Samuel Hayat, chercheur en sciences politiques à l’AFP.

Celui qui s’était insurgé contre la loi de programmation pour la recherche, texte phare de la ministre, estime que ses récentes prises de position contre “l’islamo-gauchisme” s’apparentent soit à “une lubie personnelle” soit à une demande du gouvernement. “Mais dans les deux cas, il faut qu’elle démissionne”, tranche-t-il.

L’économiste Thomas Piketty a également demandé à la ministre de partir dans une interview à Libération. “Avec ses déclarations, Frédérique Vidal a démontré sa totale inculture et sa profonde ignorance de la recherche en sciences sociales (...) Avec l’extrême droite aux portes du pouvoir dans plusieurs régions et au niveau national, c’est totalement irresponsable”, expliquait-il le 17 février dernier. 

Ce samedi, la contestation prend un nouveau tour. Le célèbre économiste est co-signataire, avec la sociologue Dominique Méda, l’historienne Mathilde Larrère, ou encore l’anthropologue Marianne Lemaire, d’une tribune, au vitriol, publiée dansLe Monde et exigeant “avec force la démission de Frédérique Vidal.”

“Nous ne pouvons que déplorer l’indigence de Frédérique Vidal”

“Personnels de l’enseignement supérieur et de la recherche publics, docteurs et ­docteures, doctorants et doctorantes des universités, nous ne pouvons que déplorer l’indigence de Frédérique Vidal, ânonnant le répertoire de l’extrême droite sur un ‘islamo-gauchisme’ imaginaire, déjà ­invoqué en octobre 2020 par le ministre de l’Éducation nationale, ­Jean-Michel Blanquer”, déplorent ces quelque 600 universitaires, scientifiques, chercheurs ou professeurs d’université.

Ils s’insurgent contre une ministre qui les “désigne coupables de pourrir l’université.” “Elle veut diligenter une enquête, menace de nous diviser et de nous punir, veut faire régner le soupçon et la peur, et bafouer nos libertés académiques. Nous estimons une telle ministre indigne de nous représenter et nous demandons, avec force, sa démission”, écrivent-ils encore, tout en pointant “le sous-financement chronique des universités, le manque de recrutements pérennes, la pauvreté endémique des laboratoires” ou “le mépris des gouvernements successifs pour les activités d’enseignement et de recherche.”

Dans ce climat de défiance, la ministre a tout de même reçu quelques soutiens sur ce sillon ultra-sensible, déjà emprunté en octobre par Jean-Michel Blanquer, et creusé depuis plusieurs mois par la droite, dont le député Les Républicains Julien Aubert, qui réclamait une mission parlementaire sur la question.

Le ministre de l’Éducation nationale a d’ailleurs estimé, ce samedi, sur BFMTV, que l’“islamo-gauchisme” est “un fait social indubitable”. Et Jean-Michel Blanquer de citer toujours le même exemple, celui de la marche contre l’islamophobie, qui avait déchiré la gauche, en guise d’argumentaire. “Quand vous avez Monsieur Mélenchon qui participe à une manifestation du CCIF où il y avait clairement des islamistes radicaux. Monsieur Mélenchon tombe dans l’islamo-gauchisme sans aucun doute”, a-t-il jugé.

Connexion utilisateur

CAPTCHA
Cette question sert à vérifier si vous êtes un visiteur humain afin d'éviter les soumissions automatisées spam.