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Le billet du jour

Invasion des sargasses : « Mais où sont les associations écolos ? »

Invasion des sargasses : « Mais où sont les associations écolos ? »

   S’il y a une borne qui est régulièrement dépassée, enjambée, culbutée même en Martinique, c’est celle de la décence. Nous ne parlons pas ici de la décence morale : que des jeunes femmes veuillent montrer leur popotin pendant le tour des yoles ou le Mercury Beach, on s’en fout ! Nous voulons parler de la décence intellectuelle.

   L’exact contraire donc de la malhonnêteté intellectuelle bien plus connue.

   En effet, sur les réseaux sociaux depuis plusieurs mois, on peut lire des posts indignés de personnes vivant à proximité des baies polluées par les algues sargasses devant l’incapacité de leur municipalité, de la Région ou de l’Etat à faire face à ce phénomène. Que fait ma commune ? Que fait la Région ? Que fait la Préfecture ? Questions tout à fait sensées. Pas de problème. Miss Sargasses régionale et le galonné de Plateau Didier semblent bien inertes pour de vrai.

   Mais là, où ça ne va pas du tout, mais alors là pas du tout, c’est quand on lit des posts émanant de personnes (surtout de la côte Sud-Atlantique) qui ont scandaleusement accaparé le littoral, voire même des ilets, qui ont construit des villas les pieds dans l’eau, avec ponton et bateau, s’écriant : « Mais où sont les associations écolos ? ».

   Non mais, n’importe quoi !

   Quand on pollue au chlordécone, ces nantis ne pipent mot (beaucoup d’entre eux étant, certes, parmi les coupables de cette empoisonnement collectif), quand on bétonne des terres agricoles, ces « gwo-tjap » sont aux abonnés absents, quand on détruit les coraux de la baie de Fort-de-France ou la mangrove de Génipa, leur bouche est cousue, quand on proteste contre l’épandage aérien, ils tournent la tête, quand on océanise tout près de nos côtes un navire contenant de l’amiante comme « Le Cosette », ils s’en moquent etc…etc…

   Bref, en temps normal, l’écologie et les associations écologiques sont le cadet de leurs soucis. D’aucuns la combattent même farouchement, traitant ce qu’ils appellent « les écolos », dénomination soi dit en passant inconnue dans le milieu des défenseurs de l’environnement martiniquais, de « fossoyeurs de l’économie martiniquaise », d’ « empêcheurs de développer en rond », d’ « irresponsables » ou d’ « illuminés ».

   Et puis aujourd’hui, vous vous indignez de ce que les « associations écolos » ne viennent pas débarrasser vos plages privées et vos appontements des sargasses ?

   Nous avons trop de respect pour le peuple grec vous répondre par l’expression qui le met en cause, alors nous vous disons à la créole :

   « Ay fè an lous pété an nen-zot ! ».

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