Accueil
Aimé CESAIRE
Frantz FANON
Paulette NARDAL
René MENIL
Edouard GLISSANT
Suzanne CESAIRE
Jean BERNABE
Guy CABORT MASSON
Vincent PLACOLY
Derek WALCOTT
Price MARS
Jacques ROUMAIN
Guy TIROLIEN
Jacques-Stephen ALEXIS
Sonny RUPAIRE
Georges GRATIANT
Marie VIEUX-CHAUVET
Léon-Gontran DAMAS
Firmin ANTENOR
Edouard Jacques MAUNICK
Saint-John PERSE
Maximilien LAROCHE
Aude-Emmanuelle HOAREAU
Georges MAUVOIS
Marcel MANVILLE
Daniel HONORE
Alain ANSELIN
Jacques COURSIL

IL NOUS FAUT TOUJOURS UN PAPA BLANC…FUT-IL UN JEUNOT !

IL NOUS FAUT TOUJOURS UN PAPA BLANC…FUT-IL UN JEUNOT !

Même si nous autres, Antillo-Guyanais, disons souvent « la mère-patrie » ou « Manman la-Fwans » pour parler de notre métropole coloniale, celle-ci peut prendre parfois des figures paternelles. Ainsi à côté de la Vierge du Grand Retour (1948) et de ses simagrées qui durèrent trois mois à travers la seule Martinique, nous avons aussi l’image de « Papa De Gaulle », celui qui, un beau jour de 1960, sur la place de la Savane, à Fort-de-France, devant 50.000 personnes, lança ce cri ô combien mémorable :

« Mon dieu, mon dieu, que vous êtes français ! »

Bref, entre une « mère-Afrique » phantasmatique et invisible, une « Manman la-Fwans » et un « Papa-prézidan la-Fwans », nos pays disposent d’une pléthore de figure maternelles et paternelles, contrairement à ce qu’avancent certains psychanalystes autoproclamés et donneurs de leçons. Ah bien sûr ! En dehors de l’Afrique et de l’Europe, nous avons aussi nos « Papas créoles ». D’abord, depuis toujours le « Papa Béké », père du système colonial et de son institution première « l’Habitation ». Mais aussi, par exemple, le leader syndical Hégesippe Légitimus, en Guadeloupe, qui, à la fin du 19è siècle, enracina l’idéologie socialiste au sein des masses travailleuses de son pays, en particulier les coupeurs de canne. Ensuite, « Papa Galmot », le fameux Jean Galmot, Français installé en Guyane qui prit fait et cause pour la population locale contre l’arbitraire du pouvoir colonial. Ensuite encore, le député socialiste Joseph Lagrosillière, qui, dans la première moitié du XXe siècle, régna sur le Nord de la Martinique, puis sur toute son île, la Martinique. C’est le monsieur qui inaugura le fameux » bout de chemin avec l’usine ». Comme quoi les gens de l’association « Tous Créoles ! » n’ont rien inventé ! Sauf qu’aujourd’hui, c’est plutôt « le bout de chemin avec le Supermarché » vu qu’il n’y a plus d’usines ou presque. Et puis que dire de « Papa Césaire » qui durant cinquante ans servit de « père symbolique » à tout le monde ! Ses funérailles ont démontré à quel point il nous était une sorte d’oxygène mental.

Nous avons dons tout à la fois des figures maternelles et paternelles africaines, françaises et créoles. Quoi qu’on puisse penser de celles-ci ou de celle-là, elles ont toute au moins deux caractéristiques :

. un âge respectable, voire avancé, signe d’une vie active, voire combative (et l’on sait combien dans nos pays, l’âge est gage de sagesse)

. des actions qui ont eu une influence directe (positive ou négative) sur la vie et le devenir de nos trois pays.

Or, quelle ne fut pas notre surprise de voir apparaître en librairie un numéro spécial du très confidentiel journal du groupuscule GRS (Groupe Révolution Socialiste) consacré à Césaire, numéro spécial au contenu médiocre, sur la couverture duquel on voit une photo rassemblant Aimé Césaire, deux dinosaures du GRS et…Olivier Besancenot, le chef de la LCR (Ligue Communiste Révolutionnaire). On comprend que lors d’une visite dans notre pays du facteur trotskyste, ses deux compères indigènes l’ont emmené voir le père de la Négritude et que ce dernier, comme il le faisait avec tout le monde, du balayeur de rue au chef d’état, les a reçu très cordialement. Mais sans plus. Cette photo ne signifie donc rien du point de vue politique. L’utiliser en couverture d’un journal consacré à Césaire est déjà une sorte de manipulation. Mais, le plus attristant, c’est le fait qu’une nouvelle figure du « Papa Blanc » nous est en quelque sorte imposée. Sinon quel besoin pour honorer Césaire d’utiliser une photo où Besancenot lui serre la main ? Les deux dinosaures du GRS ne sont donc en rien différents des politiciens de l’Ancienne Droite qui nous imposaient la figure de « Papa De Gaulle », « Papa Giscard » et « Papa Chirac » et de la Nouvelle Droite qui nous a imposé celle de « Papa Mitterrand ».

Pourquoi avons-nous, aux Antilles-Guyane, besoin d’un « Papa Blanc » ? Et en l’occurrence d’un papa blanc même pas quadragénaire et dont aucune des actions, sans doute respectables par ailleurs, n’a jamais eu la moindre influence sur nos pays. Un tel choix n’est pas une simple dérive : c’est un signe de viscosité mentale avancée.

{{Jean-Laurent Alcide}}

Commentaires

shaka_zulu1 | 20/06/2008 - 21:21 :
Ka ou vlé fè sé kon sa moun drésé nèg-la.Dèpi an tan a lesklavaj, yo toujou di nèg pa respiré, pa palé, pa manjé, pa bwè, pa pisé, pa kaka tan kè blan-la po ko bay lôd.E biten la sa ka kontinwé jodi.Gadé sa ki rivé ankô.Sénatè fwansé di lang réjyonal pa ka rantré an konstitisyon a yo.E nou vwè on kokofyolo ki la réjyon Gwadloup ka pléré padavwa mèt-la pa mété sa i té ka mandé an lwa ay.Mwen Shaka Zulu, moun a "Montraykreyol" é moun ki bizwen palé kréyol, nou pa bizwen lôd a mèt blan-la pou nou pé palé'y, maké'y, fè sa nou vlé èvè'y.An péyi Gwadloup, pou nèg-la blan sé bondyé,péyi Fwans sé péyi a yo.Foutbalè fwansé pèd fil a yo an chanpyona Déwôp-la, gwadloupéyen ka pléré, yo ka pléré ba mèt a yo, yo pli fwansé ki fwansé-la li menm.Lè on ti-jénès Gwadloup ka komansé rantré an èspô, sa i vlé ou byen sa yo vlé ba'y sé kè i ay an chanpyona a fwansé mè yo pa ka jen di kè i té pé rèprézanté Gwadloup adan on chanpyonna di mond.Lè an ka di rèprézanté Gwadloup a pa rantré an ékip a fwansé mè rantré an ékip a Lagwadloup, asi on drapo gwadloupéyen.Malérèsman sa pé pa fèt davwa Gwadloup pa ni lotonomi an èspô.A pa fôt a ti-jénès-la si i bizwen ay an ékip fwansé mè sé fôt a sé politisyen bwabwa-la kè nou toujou té ni an péyi Gwadloup.Nèg Gwadloup vlé pa dirijé yo yomenm sé pou sa yo bizwen on papa blan pou i di yo la pou yo alé.
shaka_zulu1 | 20/06/2008 - 21:23 :
Sé tit-la sa: Pouki fô nou ni on bopè blan?
max | 27/06/2008 - 13:17 :
J'avais parié contre mes amis dinosaures que les nègres qui pensent "papa" dès qu'ils voient un blanc n'existent plus. J'ai ainsi perdu une bouteille de grappe blanche. ps : Si tu avais ouvert le journal dont tu dénonces avec tant de haine la médiocrité, tu aurais trouvé un article expliquant l'origine de la photo de couverture. Alé, bon van !

Connexion utilisateur

CAPTCHA
Cette question sert à vérifier si vous êtes un visiteur humain afin d'éviter les soumissions automatisées spam.

Pages