Accueil
Aimé CESAIRE
Frantz FANON
Paulette NARDAL
René MENIL
Edouard GLISSANT
Suzanne CESAIRE
Jean BERNABE
Guy CABORT MASSON
Vincent PLACOLY
Derek WALCOTT
Price MARS
Jacques ROUMAIN
Guy TIROLIEN
Jacques-Stephen ALEXIS
Sonny RUPAIRE
Georges GRATIANT
Marie VIEUX-CHAUVET
Léon-Gontran DAMAS
Firmin ANTENOR
Edouard Jacques MAUNICK
Saint-John PERSE
Maximilien LAROCHE
Aude-Emmanuelle HOAREAU
Georges MAUVOIS
Marcel MANVILLE
Daniel HONORE
Alain ANSELIN
Jacques COURSIL

Il ne faut pas se mentir (I), ce silence est raciste

Il ne faut pas se mentir (I), ce silence est raciste

Suite à un débat télévisé sur la bavure policière dont a été victime le martiniquais Michel ZECLER, j’ai fait quelque part état de la réflexion suivante : « Quand sur un plateau de télévision, le journaliste animateur déclare une demi-douzaine de fois qu'il ne comprend pas pourquoi Michel ZECLER a été traité de la sorte par les policiers, que tout le monde, et sans doute lui-même, tient la réponse au bout de la langue ... et que personne ne répond : "PARCE QU'IL EST NOIR", je le regrette, CE SILENCE EST RACISTE ».

Pourtant les intervenants étaient tous des intellectuels et de plusieurs tendances politiques. Tous étaient comme assommés par cette violence qu’ils ont unanimement condamnée. Mais ils n’ont pas su répondre au volubile animateur qui n’attendait sans doute pas et craignait peut-être que la réponse s’invite sur le plateau, d’où son brusque passage à un autre sujet. Ce faisant, les cinq personnes présentes ont donc menti par omission et se sont menti à eux-mêmes. Ils n’ont pas osé dévoiler qu’en plus du fait de violence caractérisé il se trouvait un fait de racisme avéré et que, plus grave, c’est ce racisme qui a peut-être provoqué la violence.

Il est beaucoup plus confortable de dénoncer la violence dont chacun peut être un jour victime, y compris de la part de policiers. Depuis peu on entend des hommes et des femmes blancs dire à la télévision leur peur de la police pour leurs enfants et pour eux-mêmes. Des propos qu’on entendait jusque-là chez les femmes et les hommes noirs. Si pour ces personnes il est facile de dénoncer le racisme dans l’absolu de la bien-pensance, il est plus compliqué de le faire dans une circonstance précise aussi grave. Car dans ce domaine tout le monde se reconnaît un peu et chacun se sait confusément responsable. Ce qui ramène au « petit oiseau » de Martin Luther King que j’aime à citer : « Le racisme est comme un petit oiseau que chaque homme porte en lui et qui lui monte parfois à la tête. L’important, dit l’antiraciste, c’est d’éviter qu’il y fasse son nid ».

Ce vendredi matin 27 novembre 2020 sur cette chaine nationale de télévision, le petit oiseau avait commencé à monter dans les têtes.

 

Fort-de-France, le 29 novembre 2020

Yves-Léopold Monthieux

Connexion utilisateur

CAPTCHA
Cette question sert à vérifier si vous êtes un visiteur humain afin d'éviter les soumissions automatisées spam.