La désormais célèbre fulmination du président Hugo Chavez tombe à point nommé pour questionner l’Obamania qui sévit un peu partout dans ce qu’il est convenu d’appeler « le monde noir ». Les Etats-Unis sont, en effet, un empire, comme le furent en leur temps, l’empire perse, l’empire chinois, l’empire ottoman, l’empire français ou l’empire britannique et M. Barack Obama aspire à diriger cet empire. Cela certains ont un peu trop tendance à l’oublier, enivrés qu’ils sont par une sorte de négrisme triomphaliste.
A chaque époque historique, il y a toujours un (ou deux) empire (s) dont l’unique objectif est de se perpétuer le plus longtemps possible en dominant et en exploitant le reste du monde. Obama ou pas, les Etats-Unis n’échappent pas à cette règle. Ils sont même l’empire le plus féroce, le plus scélérat qui soit jamais apparu dan toute l’histoire de l’humanité. Sans même aller jusqu’à remonter à la guerre du Vietnam, à ses massacres et à ses bombardements au napalm, sans même rappeler la multitude de coups d’états fomentés par la CIA en Amérique du Sud, notamment celui du 11 septembre 1973 qui fit 30.000 morts (et pas 4.000 comme dans l’effondrement des Twin Towers), il faut rappeler l’agression sauvage de l’armée de Bush contre un pays souverain, l’Irak, la destruction de son régime, l’exécution de ses dirigeants et la mort de 700.000 civils irakiens (contre 4.000 marines américains tués).
Oui, les Etats-Unis sont l’empire le plus sauvage qui ait jamais existé. Et ceux qui, en Afrique, aux Antilles et dans les banlieues d’Europe sautent comme des cabris en brandissant le slogan « YES WE CAN » (Oui, nous le pouvons) de Barack Obama et de son parti, font preuve d’un aveuglement qui confine à l’infantilisme.
Car qu’est-ce qu’ils s’imaginent ? Qu’Obama va supprimer la CIA et le Pentagone, brider l’US ARMY, modérer l’appétit exploiteur des grandes compagnies étasuniennes comme Chiquita ou Coca-Cola, dompter Wall Street etc…et transformer l’empire en un gentil grand frère qui aidera les « pays pauvres » à sortir de la misère. Soyons sérieux ! Obama est un Américain, se réclame des valeurs de l’Amérique et du fameux « rêve américain » et s’il devient président, il travaillera à maintenir la grandeur, le leadership de son pays exactement comme tous les présidents qui l’ont précédés.
Qu’on nous comprenne bien ! Pour un Noir américain, l’élection d’Obama serait une excellente chose. Pas pour les seuls Noirs d’ailleurs, mais aussi pour les ouvriers américains, les femmes américaines etc…S’il crée l’assurance médicale universelle, empêche l’abrogation du droit à l’avortement, limite l’accès des civils aux armes à feu ou supprime la peine de mort, ce sera très bien pour les Américains d’en bas. Mais cela n’aura strictement aucune incidence sur la vie d’un paysan malien, d’un habitant des favelas de Rio ou d’un immigré africain vivant dans un squat à Paris., cela pour la bonne et simple raison que toutes ces personnes, bien que « noires », ne sont pas des citoyens de l’empire.
En clair, Obama est sûrement une bonne chose, une divine surprise, pour les Noirs qui sont citoyens de l’empire, mais pour les Noirs qui ne sont pas citoyens de l’empire, cela relève de la fierté par procuration. D’ailleurs, certains étaient déjà fiers de Colin Powell et de Condoleeza Rice ! Or, ce sentiment a-t-il permis d’améliorer le sort de la fille de salle antillaise de la Pitié-Salpétrière ? du ramasseur de coton africain ? du coupeur de canne haïtien en République dominicaine ? Non !
Triste fierté par procuration…
Nous ne sommes pas des citoyens de l’empire et nous n’avons que faire des joutes politiques qui s’y déroulent, quand bien même des « Noirs » y participent. Nous sommes le Sud, le Tiers-Monde, les pays dits sous-développés et, à ce titre, que les Yankees aillent au diable, effectivement !
Et Obama ne peut nous intéresser que s’il devient un Gorbatchev américain, c’est-à-dire s’il suicide l’empire américain.
Mais faut pas rêver…
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