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GUADELOUPE : 23 JOURS DE GRÈVE, LKP GARDE SON CAP

Par Jacky Lubin
GUADELOUPE : 23 JOURS DE GRÈVE,  LKP GARDE  SON CAP

L’arrivée d’Yves Jégo, venu dans l’île, pour trouver des solutions aux revendications posées par le LKP (Liyannaj Kont Pwofitasyon), est une des occasions pour la Guadeloupe et les autres de l’Outre-mer de prendre conscience de leur éloignement, de l’Europe ou du reste du monde en mouvement. Elle prouve à nos populations des confettis d’îles qu’elles sont malgré l’évolution des nouvelles technologies, géographiquement et inter planétairement isolées.

Majeurs et responsables, les Guadeloupéens appelés à manifestés contre leur pouvoir d’achat, dans l’archipel ont trouvés une organisation, sans faille apparente, du LKP pour les aider à faire entendre leurs souffrances, aux delà de leurs frontières. Cette préparation qui a nécessitée des heures de travail et de réflexions, conduit à analyser intelligemment, le moindre petit détail qui semble échappé ou camouflé dans des circonstances, non clarifiées.

L’ampleur des manifestations grandissantes par la notoriété de son leader Elie Domota, prit à contre-pied les strates politiques. A la rue Lardenoy, devant la Préfecture, bêlés et diffusion sur écran géant de l’émission de Canal+ LES BEKES, LES DERNIERS MAITRES DE LA MARTINIQUE, ont rythmés la soirée du peuple massé face au Palais d’Orléans à Basse-Terre.

Seule la vigilance du collectif LKP œuvra au capotage des stratégies de récupération qui à maintes reprises, malignement cherchèrent à s’emparer de l’impact du mouvement. Au sein de la lutte de la masse sociétale, les patrons à juste titre de l’affut du gain entamèrent à leur tour une grève, souhaitant partager les 108 millions d’euros de l’état, obtenus à l’arraché par le LKP en paiement du surcout salarial que développe la revendication. Les exonérations de tva en plus de celles obtenues des zones franches ne suffisaient pas. Ne pouvant rien mettre dans la balance, ils envisageaient d’autres aides don la participation nationale. Le statut du LKP ne lui permet pas d’assurer le reversement aux salariés de la contribution de l’état.

Entre les négociations, un conflit d’intérêts (Domota yo fé grév an grév an nou), tournant à court au profit du grand patronat, entraina Jean-Marie Nomertin à déclarer ‘à aucun moment Gilo et LureL n’ont essayé de déroger les excès du patronna’. A deux doigts d’obtenir l’augmentation du salaire à 200 € par mois. Le collectif, à son tour à vu, le bouillonnement d’un revirement de situation, appelant une vigilance profondément renforcée de ses militants. Des hommes et femmes, tous experts du LKP dans leur branche respective, déterminés à déchouquer la victoire pour le peuple Guadeloupéen mais dont nos compatriotes de la Martinique, de la Guyane et des Collectivités des Îles du nord en bénéficieront à peu de frais.

Fort des 54 millions d’apport de la région, dans la nuit du dimanche, Victorin LureL a quitté les négociations qui se déroulaient entre le patronna et le collectif pour le ‘’Rachez ongles’’ chez Guito, le bar populaire de Vieux-Habitants où autour d’un bon nombre de militants socialistes, le maire Cléry recevait ces homologues de Bouillante, Saint-Claude et de Pointe-Noire, entre-autres. Selon nos informateurs, seuls le maire de Saint-Claude et Jules Oto le secrétaire de la fédération socialiste ont eu un langage tempéré. Le président de l’association des maires Jean-Claude Malo, n’a pas ouvert la bouche durant tout le meeting. Mais il est vrai que le président de région est revenu un peu plus tard en préfecture jouer au Goguenard-médiateur et aider à rédiger le protocole d’accord qui nécessitait sans nul doute l’approbation du gouvernement.

La tournure des débats de la nuit du samedi à dimanche matin, devait entrevoir après la rédaction du protocole que les patrons, syndicalistes et parlementaires laisseraient filer Yves Jégo vers Paris. Le torchon brulait déjà car nous avions échappé à la furie des syndicalistes qui pensaient que nous allions favoriser une couverture médiatique impromptue à Patrick Vial-Colet ou à Vion (propriétaire de l’hôtel la Maison créole), tous deux visiblement lessivés, sortis de la salle des négociations, se retrouvant dans le parc de la préfecture sur l’air du point de presse. Alors que nous ne répondions trop précipitamment à l’invitation inattendue de notre confrère Pierre Emmanuel ‘’Eh les gars sortez vos caméras et appareils, la négociation a capotée’’. Sur ce, nous courrions tous vers les projecteurs allumés et nous nous retrouvions face aux syndicalistes remontrés qui ne comprenaient pas notre rassemblement improvisé. Heureusement que les micros et caméras n’étaient pas en direct sur les ondes car ce cafouillage aurait eut des conséquences déplorables avec une grande panique dans l’île où les auditeurs et téléspectateurs étaient tous dans l’attente du résultat de la négociation entre les employeurs et les travailleurs. Il est toutefois déplorable que notre confrère, au lieu de s’excuser de son impaire préféra s’en aller blaguer dans un coin, fuyant lâchement notre embarra face au collectif et sans dire mot.

Certes avec l’assentiment masqué des uns ou des autres, parlementaires en prime ne pouvaient s’imaginer autrement la solution, sans qu’elle soit entérinée après examen de l’état et uniquement dans l’hexagone. Patrick Vial-Collet déclarait le dimanche 7 février vers 7h30 ‘’nous ne voulons pas avoir des problèmes après, ça représente des sommes importantes de 100 millions d’euros’’.

Jusqu’au départ du Secrétaire d’Etat, le LKP malgré les inquiétudes multiples d’un revirement imprévisible, semblait mener ses négociations et les cortèges de soutien des grévistes, sans faute, autour d’un climat apaisé sans commune mesure qui lui attire la confiance progressive du peuple, tout en déclenchant la solidarité de ses voisins de l’outremer et d’ailleurs.

Le départ d’Yves Jégo, s’il reste incompris par le manque d’information sur le déroulement des négociations en préfecture, dans la nuit du samedi 7 au dimanche 8 février, malgré la nuit blanche de la presse, restée éveillée et à l’écart des menaces et des insultes de tous bords, peuvent interpréter le voyage subite de celui qui s’était invité au p’tit matin, il y a huit jours, en soulignant son installation dans la durée afin trouver des solutions pérennes aux problèmes soulevés.

Ne perdons pas de vue l’habitude du pourrissement, puisqu’elle ne se détache pas des us et coutumes de nos dirigeants qui tirent toujours à leur cause, le besoin salutaire d’être nos seuls sauveurs. Preuve de constater à chacune des fins d’interviews télévisées, le sourire enjôleur d’un de nos présidents, appuyé par la demande amicale de son homologue, nous obtempérant à garder notre calme.

Il appartient maintenant à tous, d’écouter, attentivement les déclarations des uns et des autres, particulièrement le LKP et ses directives afin d’éviter la contamination mensongère, les contre-vérités, politiques ou partenariales qui gangrènent le paysage médiatique et de la communication.

Habitués aux allers et retours des élus qui souvent expliquent leurs absences, par un voyage justifié en France, pour expliquer les freins de la départementalisation. Rosan Girard communiste guadeloupéen, disait ‘’nous parlementaires, nous ne sommes pas écoutés en France’’.

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