Nous reproduisons ici un article du dernier numéro du « NOUVEL OBSERVATEUR » (n° 2231, 09 au 15 août 2005, page 8) extrait d’un dossier consacré au père fondateur de l’idéologie de la non-violence, le Mahatma Gandhi…
Dès son arrivée en Afrique du Sud, Gandhi se lie d’amitié avec beaucoup de juifs, qu’il appelle « les intouchables du christianisme ». Si bien que ses premiers disciples—Polack, West ou Kallenbach—sont tous juifs. Mais plus tard, tout à son combat contre l’Empire britannique, Gandhi prend au sujet de la communauté juive plusieurs positions controversées.
En 1938, il écrit à juste titre que les juifs allemands subissent « une persécution qui ne semble pas avoir de parallèle dans l’Histoire ». Mais il les invite à s’opposer aux crimes nazis par la non-violence et à « accepter la souffrance, voire le massacre… ». En outre, dans le même article, il dénonce violemment le sionisme. « La Palestine appartient aux Arabes comme l’Angleterre aux Anglais et la France aux Français » écrit-il. Il est injuste et inhumain d’imposer les juifs aux Arabes. »
Outré, le philosophe Martin Buber proteste auprès du Mahatma. Il insinue qu’à travers ses écrits, le leader indien cherche à tout prix à préserver « l’unité hindo-musulmane », ce que Gandhi dément. Après la guerre, le Mahatma revient à la charge et s’oppose publiquement à la création de l’Etat d’Israël. Il affirme que « les juifs se trompent gravement en cherchant à s’imposer en Palestine avec l’aide des Etats-Unis et de la Grande-Bretagne, et avec violence. »