1- Parce qu’avant, il n’existait en Martinique aucun organe de presse en ligne donnant la parole à pratiquement tout le champ politique, de l’«extrême-gauche» à la droite assimilationniste, avec des articles rédigés par des Caribéens et non Caribéens, ouvert sur toute la planète, avec possibilité de mettre des commentaires pour des lecteurs contradicteurs, ce qui nourrit le débat.
C’est un outil pour bénéficier du maximum de la liberté d’information, et en même temps du droit de rire de tout et notamment de nos travers (rubrique Rigoladri). Nécessités absolues pour nous construire sainement demain. Montray mène un combat politique explicite, engagé, mais démocratique, pluraliste. Le directeur de publication n’a jamais caché ses idéaux indépendantistes. Mais il publie des articles avec lesquels il n’est pas d’accord politiquement. Il est ouvert aux contributeurs professant des idées de droite (assimilationnisme libéral) jusqu’à ce qu’il est convenu d’appeler l’ «extrême-gauche», s’affichant comme «indépendantiste radicale et voulant construire un régime socialiste». Ce n’est pas neutre : trop de militants autonomistes ou indépendantistes se comportent depuis toujours comme des tontons-macoutes pseudo «progressistes» (au sens large). Certes, et cela se défend, Montray exclut :
- les corrompus avérés.
- les békés suprémacistes blancs et tous ceux qui prônent la haine de l'autre, en particulier, l’extrême-droite (française ou locale-obscurantsite). Elle lave plus blanc ou plus ultranationaliste, comme la lessive «nettoyage technique». Elle a ses propres réseaux, est extrêmement liberticide (cf programme du FN de 2012 et 2017). Au pouvoir à Paris ou localement, elle utiliserait les moyens classiques et numérisés pour «neutraliser » le maximum de «gêneurs». On trouvera toujours des gens pour laver plus ultranationaliste. Il existe des groupes spécialisés dans ce domaine, même dans le monde «créole» : Haïti (1957-1964), Saint Domingue (1930-1961), Brésil (1964-1985 et aujourd’hui..).
2- Parce que dans beaucoup de domaines de la connaissance, pas seulement concernant les «Antilles Françaises», MK offre vraiment de quoi se cultiver, se forger sa propre idée. Inutile de décliner la liste des rubriques : il suffit d’y aller, de dérouler le contenu de chacune, pour comprendre la richesse de l’ensemble ! L’outil est là : personne ne pourra dire dans 20 ans qu’il n’y avait que les chaînes radio-TV, France-Antilles et les journaux partisans... Par MK, on peut approfondir l’histoire de nos pays (drames, victoires, catastrophes passés et en cours), avec plusieurs points de vue, ce qui permet de se forger soi-même son opinion «en relief», en tenant compte de plusieurs dimensions. Il y a certes les articles, mais aussi des références d’ouvrages, des fiches de lecture, etc. C’est pluraliste ! Car le dogmatisme, l’unilatéralisme, quels qu’ils soient, «tordent» la réalité pour la faire «coller» avec le dogme. Cela a débouché sur trop de catastrophes au 20è siècle. Pour la «pureté nationale», nos pays ne sont pas à l’abri. Sous couvert d’ultranationalisme et de négrisme, une sorte de fascisme endogène à l’antillaise, très rampant, pourrait nous tomber dessus, avec un délire négriste mais xénophobe... Nous vivons une période très instable et dangereuse : les repères politiques sont devenus très flous dans beaucoup d’esprits, et donc tout peut arriver par «la voix des urnes». En luttant contre les obscurantismes historiques Montray Kreyol se bat pour que cette chose-là et d’autres toutes très funestes n’arrivent pas...
3-Parce que MK mène un combat culturel pour l’émancipation de nos pays. Il suffit de voir la valorisation de nos cultures, le travail sur les langues créoles, les littératures caribéennes, sans étroitesse d’esprit «nationaliste». Même si l’on n’est pas d’accord avec tel rédacteur, dans Montray on respire !
4- Parce que nous vivons une époque où les libertés, et notamment la liberté de la presse, sont menacées partout, y compris dans l’ «Ensemble Institutionnel Français» (ou EIF). Exemple récent : Loi de «Sécurité globale», interdiction de diffuser les images de la Police en action, système de drônes. La Martinique fait partie de l’EIF. Refusons la loi du baillon, qui pourrait s'aggraver. La xénophobie et le néofascisme marquent des points partout, y compris en France, en Martinique et Guadeloupe (résultats des dernières élections). Cela doit être combattu. Montray Krèyòl y contribue.
Il ne s’agit pas de dire qu’avant MK il n’y avait rien, ou que tout y est parfait. Mais aujourd’hui, Montray se situe dans la meilleure lignée des médias indépendants. On doute que les autres journaux en ligne puissent avoir la même tenue, la même richesse et la même dignité. Montray Kreyol doit donc poursuivre sa publication dans la même direction «sans attaches aux pieds» et sans pressions.