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"FRANCE-ANTILLES LIQUIDE" OU COMMENT L'INTERNET TUE LA PRESSE ECRITE

"FRANCE-ANTILLES LIQUIDE" OU COMMENT L'INTERNET TUE LA PRESSE ECRITE
 
  Créé par la volonté du Général DE GAULLE, le vénérable quotidien des "Isles Françoises de l'Amérique et de la Guyane" vient d'être liquidé.
 Le tribunal n'a pas tergiversé ce jeudi 30 janvier : liquidation immédiate. Résultat des courses : 235 employés se retrouvent sur le carreau. En Guadeloupe, en Guyane et en Martinique ! Cela au moment où ce quotidien qui pendant des décennies fut la "Voix de Son Maitre" et l'outil de propagande majeur de l'assimilationnisme, s'était transformé en un vrai journal. Articles soignés, pages-débat très fournies, quadrichromie, interviews de toutes les tendances politiques etc...
 FRANCE-ANTILLES meurt juste au moment où il a cessé d'être FWANS-MANTI.
 A qui la faute ?
 Pas aux annonceurs en tout cas qui lui ont toujours réservé la quasi-totalité de leurs publicités, ce qui a empêché l'émergence d'un deuxième quotidien ("L'ECHO DES ANTILLES") et a freiné considérablement le développement d'hebdomadaires indépendants comme "ANTILLA" qui, depuis plus de trente ans, se maintient quand même à flot grâce à l'opiniâtreté de ses responsables, notamment le très discret Henri PIED.
 Pas à la distribution non plus : on trouvait "FRANCE-ANTILLES" dans la moindre petite boutique d'Ajoupa-Bouillon, du Diamant ou de Saint-Esprit. Et l'embauche de correspondants locaux dans quasiment chaque commune permettait de suivre l'actualité au plus près des réalités de chacun. Avec quand même ce petit bémol que la direction du journal aurait pu parfois faire preuve de plus de vigilance comme dans le cas de ce correspondant d'une commune du Nord-Caraïbe qui est en même temps...conseiller municipal. Normal qu'il passait son temps à faire une propagande éhontée pour "son" maire !
 Pas aux radios ni aux télévisions non plus : les premières étant écoutées surtout pour la musique et les secondes, le plus souvent le soir.
  DONC, A QUI LA FAUTE ?
  La réponse est sans appel : à l'Internet. Certes, "FRANCE-ANTILLES" s'était doté d'un site-Internet et pouvait être lu (contre paiement) en ligne mais sur un aussi petit marché que nos trois pays, aucun site-Internet n'a encore réussi à faire vivre plus d'1 personne. Et encore, en se prostituant à des grosses sociétés comme AMAZON ou à des annonces de rencontres homme-femme, voire à des marabouts !
 Pourquoi s'embêter alors à acheter un journal-papier, fut-il quotidien, si l'on peut avoir gratuitement à peu près les mêmes informations et surtout plus rapidement ou en temps réel ? D'autant, que désormais tout un chacun se prend pour un journaliste, un politologue, un juriste, un sociologue ou un psychologue. N'importe qui, désormais, se prend en vidéo, raconte ce qui lui passe par la tête et met celle-ci sur Facebook, Whatsap, Instagram et consorts, décrédibilisant du même coup l'activité journalistique sérieuse laquelle est fondée sur l'investigation avant tout. Cela avait mis en fureur le grand sémiologue Umberto ECO qui disait que "le premier crétin venu se croit plus savant qu'un Prix Nobel". Il s'agit là d'un phénomène mondial contre lequel il est presqu'impossible de lutter et qui fait le lit des extrémistes de tous bords. Chez nous, par exemple, la vidéo-du-Blanc, le Facebook-du-Blanc, l'Instagram-du Blanc, le Whatsap-du-Blanc etc...sont devenus l'apanage des..."noiristes", leur soupe quotidienne en quelque sorte. Interdit de rire !
 Sinon, il suffisait de se promener dans la rue et de regarder : on ne voyait aucune jeune personne de moins de 45 ans avec un "FRANCE-ANTILLES" à la main. Au moment même où il s'était transformé en un organe de presse sérieux, il devenait le journal des...vieux. A ce propos, ce n'était pas très malin de la part de ses responsables que de nous bassiner deux ou trois fois par semaine avec des articles sur Man Sosso de Fond Zombi ou Monsieur Jojo de Savane-Zicaque en train de fêter ses 100 ans. En effet, ces bienheureux Mathusalem sont nés en 1919 ou 1920, c'est-à-dire 60 ans avant l'utilisation du chlordécone et des autres pesticides scélérats. Les nouvelles générations, nées à compter des années 1960-70 n'auront, hélas, pas cette chance.
 Terminons sur une note gaie (ou un rire jaune) quand même : sur Facebook Whatsap et autres fleuriront les R.I.P (Rest In Peace) de toutes celles et tous ceux qui n'ont jamais acheté un seul "FRANCE-ANTILLES" de leur vie. Ainsi va la...vie !...
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Commentaires

Vincent Lalonde | 30/01/2020 - 16:19 :
La librairie Alexandre, France-Antilles, vont-ils aussi annoncer la fermeture de la bibliothèque Schoelcher ?

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