Après l’affaire de la burqua (portée par environ 300 femmes en France sur une population d’un demi-million de musulmanes !), voici qu’une nouvelle occasion est fournie à tous les islamophobes et arabophobes de France et de Navarre pour jeter leur venin sur une communauté qui a très largement contribué à relever la France d’après-guerre de la destruction de son économie. Pendant trois décennies (1950-80) et même au-delà, des centaines de milliers de travailleurs immigrés maghrébins ont construit des autoroutes, des HLM, des ponts, des métros même (comme celui de Marseille), tout cela pour des salaires de misère et au péril de leur vie. Dans les années 70, par exemple, il y avait trois morts maghrébins par jour sur les chantiers du bâtiment !
Et qu’ont-ils obtenu en récompense ? Le crachat ! Le mépris ! Leurs enfants ont été parqués dans des cités immondes où la police patrouille comme si elle se trouvait en territoire colonial.
L’affaire d’aujourd’hui est simple : un club de foot composé de musulmans pratiquants appelé « Créteil-Bébel » a refusé de jouer avec un club de gays appelé « Paris Football Gays ». Aussitôt, toutes les bonnes âmes droits-de-l’hommistes sont montées au créneau pour stigmatiser la décision du Créteil-Bébel. La sous-ministresse des Sports, Ramada Yade, s’est dite choquée. L’accusation a fusé de suite : communautarisme.
Or, comme le fait remarquer le capitaine de l’équipe de Créteil-Bébel, il suffit de comparer les noms des deux équipes pour se rendre compte de celle qui est vraiment communautariste :
. Créteil-Bébel : cette dénomination n’a rien qui indique une orientation religieuse, raciale ou autre. A moins de considérer que le seul fait d’indiquer le nom de la ville, Créteil, soit un acte communautariste. Reproche qui peut donc être adressé aussi bien au Paris-Saint-Germain, à l’Olympique de Marseille ou à Monaco ! Sans compter que la ville de Créteil abrite…72 nationalités différentes.
. Paris Football Gays : cette dénomination affiche clairement la couleur. Ceux qui sont membres de l’équipe sont des homosexuels (des « gays » comme on dit en français), ce qui est leur droit le plus absolu. Que la communauté gay ait ses boutiques, ses restaurants, ses sex-shops ou ses équipes de foot, aucun problème ! Les homos ont le droit de se rassembler entre eux comme le font les collectionneurs de timbre ou les amateurs d’aéromodélisme, mais ce faisant, ils doivent avoir l’honnêteté d’admettre qu’il s’agit là d’une attitude communautariste.
Rama Yade a donc perdu une nouvelle occasion de la boucler. En effet, si une communauté (en l’occurrence les gays) a parfaitement le droit de s’organiser de manière communautaire, elle ne saurait en aucun cas obliger les autres__et surtout pas ceux qui n’affichent pas d’orientation communautariste__de frayer avec elle.
Le Créteil-Bébel ne s’appelle pas le Créteil-Islamique Club jusqu’à plus ample informé !
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