Du 6 au 13 décembre, l’île Maurice organise, pour la troisième année consécutive, un « Festival Kreol » dans lequel conférences et débats, chants et théâtre, défilés de mode et gastronomie seront représentés. Le thème du festival de cette année est « Liberté, Egalité, Fierté ». On comprend mieux le sens de cette phrase lorsqu’on sait que les Créoles mauriciens (c’est-à-dire les Noirs et les métis) représentent environ 30% de la population de cette île majoritairement indienne et que jusqu’à récemment, ils avaient un statut jugé par eux discriminant. Si tous les Mauriciens parlent la langue créole, seule une partie d’entre eux sont désignés comme Créoles. Le statut de la Créolité est donc problématique dans une île où à côté de la majorité indienne, on trouve des Franco-Mauriciens (l’équivalent des Békés antillais), des Chinois et des « Zarab » ou Indiens musulmans. Le Festival est le moyen justement de rapprocher ces différentes communautés.
Cette année, le Festival Kreol s’étendra sur 8 jours. Le programme ambitieux fera la part belle à la culture et comprendra, entre autres, une conférence dédiée à la femme créole, une soirée métisse, une soirée poésie, et un grand concert. Au total, huit événements seront proposés. Le grand concert de clôture aura lieu aux Salines (Port-Louis) et réunira des grands noms de la musique créole tels que Zouk Machine ou Linsha.
À noter que Diana Ramassamy, Guadeloupéenne, assistante de recherche au CRISSAH, le groupe de recherches de la Faculté des Lettres et Sciences Humaine des Antilles-Guyane, y représentera les Antilles avec une conférence intitulée : « Créole, culture, oralité » dans laquelle elle développera l’idée de protéger et de promouvoir le patrimoine immatériel créole. Deux Mauriciens donneront également des conférences intéressantes : Roger Cerveaux (« Du malaise créole à la reconnaissance ») et Arnaud Carpooran (« Lang kreol, liberté ek égalité »).