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Fernand Fortuné : mes 3 livres de l'année 2020

Fernand Fortuné : mes 3 livres de l'année 2020

« UNE ADOLOESCENCE AMBIGÜE » de Wolfgang SCHMIDT

J’ai traduit de 2016 à 2019, pour le plaisir de renouer avec la langue allemande, un roman acheté chez un bouquiniste, en face du Musée de Berlin, uniquement parce que figurait sur la couverture, « La Toilette » de Toulouse-Lautrec peint en 1889.

Ce livre « Die Geschwister » (le frère et la sœur) de Wolfgang Schmidt, toujours publié, mais sans Toulouse-lautrec, non disponible en français, a été imprimé pour la première fois en 1993.

L’auteur Wolfgang Schmidt est né en 1923, à Krumau sur la Moldau. Après le baccalauréat, il accomplit son service militaire et, en 1946, est contraint de quitter la Bohême pour un camp de prisonniers. Après des études de droit, il est en poste à Graz, en Autriche. Puis, il  émigre au Canada, où il a été chauffeur routier, ouvrier en bâtiment, assistant social. Spécialiste en toxicomanie de l'Université de Toronto, il  publie de nombreux travaux scientifiques. En 1981, il reçoit "Le prix Jellinek", pour le résultat de ses recherches.

En 1994, Wolfgang Schmidt habitait à Toronto.

 

Note de l’éditeur :

«Mentir pour Thérèse ne me posait aucun problème. Il m’arrivait souvent de mentir, et les fausses excuses, les petites tromperies, cela n'avait rien de neuf pour moi. Mais j’avais été totalement  surpris qu’elle me propose de la voir à l'insu de Jordan».

 

Böhme, 1935, petite ville du Sud de l’Allemagne, sur la Moldau. Un nouvel élève arrive juste avant les épreuves du baccalauréat, en classe de terminale du lycée. Son origine est obscure. Mais bientôt il se dévoile : il est d’une rare intelligence, calculateur et sait avoir du charme. Jordan Tahedl devient le point de mire des femmes, des jeunes filles, de ses condisciples et, davantage encore, du narrateur Hanz Wild, complètement subjugué par son rayonnement.

Jordan apporte le désordre dans cette petite ville, où tout est si bien ordonné. Il joue avec les gens, et apporte le malheur à certains. Et par-dessus tout, voilà qu’arrive aussi sa sœur, Thérèse.

La subtile tension érotique de ce roman et l’émotion dans l’écriture, tiennent le lecteur éveillé de la première à la dernière ligne ».

 

Cette traduction fut  un exercice difficile. Si la langue m’est revenue, j’ai dû faire appel à des germanistes martiniquais de talent pour accéder à certaines subtilités de la Kultur ou pour entrer dans la pensée complexe de l’auteur, difficilement compréhensible surtout quand il se met à philosopher sur la vie, sur l’amour, sur Dieu, sur la mort, sur l'enseignement, sur la grandeur et la faiblesse humaine.

 

Puis de page en page je me suis intéressé à ces personnages qui me fascinaient bien que leurs projets soient totalement éloignés du sens que je donne aux relations humaines et à l’idée que je me fais de la loyauté et de la compromission ou de la manipulation.

Une histoire difficile, dans le fond triste, sans espoir. L'amour de l’adolescence y est un véritable tourment et un questionnement permanent. La manipulation qui est au début un jeu de séduction va malheureusement aboutir à un drame terrible, à une diabolique solution, qui va se cacher dans des silences coupables.

J’ai choisi en français, un titre qui me semble plus approprié au déroulement de l’histoire : « Une adolescence ambigüe ».

***

 

SOMMERHAUS, SPÄTER «  et « ALICE » de Judith Hermann.

 

Ne voulant pas capituler devant cette langue que j’ai jadis aimée et assez bien parlé, j’ai demandé à mes amis de toujours (1957) de Tübingen, de m’envoyer un livre d’un auteur moderne pour que je compare langue et style avec celui d’un écrivain né en 1923.

J’ai reçu, de Judith Hermann (née en 1970) « Sommerhaus, später ». Un recueil de nouvelles traduit en Français : « Maison d’été plus tard ».

La langue, le vocabulaire, le style sont plus abordables. Le rythme des récits est tout comme celui des personnages, lent, avec des allers-retours parfois étourdissants ou fastidieux , ou désorientant qui se conjuguent avec tous les temps de la vie, en permanence. Mais c’est bien ainsi qu’il faut concevoir la vie quand on entre comme le fait Judith Hermann dans la tête de ses personnages, en profondeur, pour mieux nous amener à comprendre leurs choix, les suivre dans leurs hésitations, accepter leur spontanéité parfois et reculer devant leur culture du désastre. Le silence est une donnée permanente dans la relation. Cela m’a intéressé, et j’ai commandé « Alice » (aussi traduit en français). Cet ouvrage, un recueil de cinq nouvelles a pour principal personnage, Alice (petit livre d’un format bréviaire avec son marque page en ruban) et ses relations avec cinq hommes, tous différents, tous inscrits ou abîmés dans leurs relations et leurs souvenirs.

Comme dans « Sommerhaus, später », la vie sans but précis, les futilités de la vie, les côtés ambigus des rencontres ou des séparations. Les détails, les petits détails qui font ou défont la beauté des souvenirs.

 

Après l’enthousiasme du début, ma flamme est retombée. Cette écriture, ces récits, ces silences, l’étrangeté des situations, la vacuité dans les vies, tout cela m’a déprimé et je ne lirai plus, malgré son talent évident, de livres de Judith Hermann.

 

***

POURQUOI LES RICHES VOTENT A GAUCHE

(Thomas FRANCK- 2016)

Préface de Serge Halimi

(Agone –contre-feux)

L’Amérique (USA) n’est pas l’Amérique. A lire pour comprendre les enjeux actuels et les retournements, ou trahisons, ou repositionnements du Parti Démocrate et des « nouveaux démocrates ».

 

«  Ce que désire la classe des professionnels bien diplômés – de toutes races-  c’est une méritocratie plus parfaite : un système où ceux qui ont du talent peuvent s’élever…Cette classe de professionnels n’est pas touchée par les revendications des travailleurs, les vigiles, les serveurs de fast-foods, les aides à domicile et les gardes d’enfants, dont la plupart sont des femmes et des personnes de couleur - qui n’ont pas de diplômes universitaires.

Note de l’éditeur :

« Ce livre analyse l’abandon par les « nouveaux démocrates » des classes populaires et des syndicats au profit des populations aisées et cultivées… ». Ces classes cultivées sont devenues plus attentives aux thématiques identitaires des démagogues réactionnaires. Comme celui qui vit à la Maison blanche… »

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