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EXEMPLAIRE TUNISIE…

EXEMPLAIRE TUNISIE…

L’improbable, l’incroyable, vient donc de se produire : un chef d’état arabe s’est enfui suite à une révolte généralisée de son peuple. L’ex-dictateur tunisien s’est donc réfugié à Djeddah (Arabie Séoudite) avec sa famille et ses affidés. Cela après 23 ans d’un règne marqué le bluff d’une Tunisie prospère, ouverte au monde et modèle pour les reste de l’Afrique et du Tiers-monde.

En réalité, s’il est vrai que la Tunisie a connu de réels progrès dans divers domaines (notamment le droit des femmes) depuis quarante ans, elle le doit essentiellement aux réformes enclenchées par le premier président de la Tunisie indépendante, Habib Bourguiba, le « Combattant Suprême », déposé pour cause de sénilité déclarèrent les putschistes à la tête desquels se trouvaient un certain…Ben Ali. Ce dernier a surfé habilement sur les réformes bourguibiennes tout en s’emparant progressivement des richesses du pays. Sa famille et celle de son gendre, les Trabelsi, ayant même fini par se trouver à la tête d’une fortune colossale. Ben Ali a aussi joué la carte anti-islamiste afin de faire plaisir à l’Europe et aux Etats-Unis, manière pour lui de réprimer en même temps tous les démocrates, les socialistes, les communistes et les nationalistes arabes nassériens.

Dans le même temps, si une classe moyenne tunisienne se constituait (mais ce phénomène avait déjà commencé sous Bourguiba), les masses subissaient une exploitation outrancière dans l’industrie minière du Sud du pays et dans l’industrie touristique. Le résultat a été une immigration massive vers la Libye et vers la France (où vivent 600.000 Tunisiens). La presse occidentale n’en parlait jamais : à ses yeux, ce pays était un havre de paix, « le Singapour du Maghreb » et bla-bla-bla. En réalité, la révolte couvrait. Manifestée d’abord par des opposants courageux tels que le journaliste Ben Brick (qui fit diverses grèves de la faim) ou la Ligue Tunisienne des Droits de l’Homme. Ensuite, par des révoltes islamistes vite réprimées. Et ces jours-ci par une révolte de l’ensemble du peuple.

Le combat du peuple tunisien est exemplaire. Il nous montre, une fois de plus, que si la lutte pour l’amélioration économique du sort des masses est importante, elle doit, pour réussir, se transformer en volonté politique de changer le régime en place. Beaucoup de militants antillais se demandent, sur les médias et les réseaux sociaux tel Facebook : « Et nous ? Que faisons-nous ? ». La réponse est pourtant limpide : ce n’est pas en réclamant 200 euros d’augmentation de salaire (vite récupérés par les supermarchés békés) qu’on contraindra nos exploiteurs et nos hommes politiques complices de ces derniers à filer à l’aéroport du Lamentin pour se réfugier à Saint-Domingue ou à Panama.

Car une révolte populaire qui ne se fixe pas pour objectif fondamental d’ébranler les structures politiques est condamnée à se répéter indéfiniment et cela sans résultats probants…

Commentaires

thierry | 17/01/2011 - 06:23 :
On peut tromper une partie du peuple tout le temps et tout le peuple une partie du temps, mais on ne peut pas tromper tout le peuple tout le temps. Abraham Lincoln

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