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EVOLUTION INSTITUTIONNELLE : QUAND DES DINOSAURES RECLAMENT LEUR PART DU GATEAU…

EVOLUTION INSTITUTIONNELLE : QUAND DES DINOSAURES RECLAMENT LEUR PART DU GATEAU…

Le 18 décembre dernier, on le sait, le Congrès de la Martinique, c’est-à-dire la réunion des élus régionaux et généraux, a voté trois résolutions importantes pour l’avenir de la Martinique qui sont :

. demander à ce que la Martinique relève désormais de l’article 74 de la constitution française (et non plus de l’article 73)

. demander la fusion du Département et de la Région en une collectivité unique de 75 membres

. demander à que ces derniers soient élus grâce à un scrutin à la proportionnelle intégrale à deux tours avec une barre éliminatoire au premier tour fixée à 5%.

Ces demandes ont été approuvées par 74% des élus, y compris une élue de Droite, Jenny Dulys, maire du Morne-Rouge, et membre du mouvement « Osons oser ». Seuls les quelques élus de l’UMP et des FMP ainsi que ceux du PPM ont voté contre, ce dernier parti, celui de feu-Aimé Césaire, réclamant ce qu’il a appelé un « Article 74-Martinique ». Comme si les élus hexagonaux accepteraient de se réunir en congrès à Versailles juste pour voter un seul misérable article pour la seule petite Martinique ! Passons…

Retransmise en direct par RFO, cette longue journée de débats (près de 11h !) a permis aux uns et aux autres de s’exprimer dans la plus grande transparence, le président Marie-Jeanne (Conseil régional) menant l’affaire d’une main de maître avec son collègue Claude Lise (Conseil général).

Il importe de noter qu’il s’agit bien de demandes » et non de « décisions » comme tentent déjà de le faire accroire les tenants de l’immobilisme colonial. En effet, pour devenir exécutoires, ces demandes devront d’abord franchir deux étapes importantes :

. un vote (appelé un peu abusivement « référendum ») du peuple martiniquais à l’image de celui qui s’était déroulé un certain 7 décembre 2003 et qui avait vu les immobilistes c’est-à-dire les partisans du « NON », gagner avec à peine 1.000 voix d’avance.

. l’accord du gouvernement français lequel n’est absolument pas obligé de tenir compte du vote des Martiniquais.

Marie-Jeanne et Lise n’ont d’onc absolument pas « engagé la Martinique sur la voie de l’autonomie » comme se plaisent à dire mensongèrement certains ténors de la Droite locale, car ils n’ont pas le pouvoir de faire une telle chose.

Ils ont fait une proposition et ce sera d’abord au peuple martiniquais, puis au gouvernement français de décider en dernière instance. Rien de bien révolutionnaire dans tout cela donc !

Or, loin de saluer cette minuscule avancée, voici que les dinosaures du groupuscule trotskyste GRS (Groupe Révolution Socialiste), qui ne dispose d’aucun élu dans aucune des deux assemblées ni à la tête d’aucune mairie, de se fendre d’un courrier des lecteurs dans le quotidien de Robert Hersant, « France-Antilles », afin de dénoncer le caractère non démocratique du mode de scrutin proposé, participant de ce fait à la cacophonie que tentent de créer la Droite et les immobilistes pour bloquer tout changement institutionnel ! On se serait attendu à ce qu’en préambule, ils saluent cette avancée, surtout quand on sait que ni l’île-sœur, la Guadeloupe, la Réunion, ne sont prêtes à emboiter le pas à la Martinique. Que non ! Nos chers trotskystes, dont certains occupent sans vergogne des postes de « fonctionnaire d’autorité » au sein du système colonial en place, s’attaquent bille en tête…à la proportionnelle intégrale. A les entendre :

. la barre de 5% placée au premier tour serait « antidémocratique »

. la prime de 4 élus donnée à la liste arrivée en tête confisquerait du même coup les votes des mouvements n’ayant pas atteint les 5%.

Et le GRS d’enfoncer le clou en qualifiant cela de « hold-up », en déclarant que c’est un tel système qui a permis au MIM-CNCP d’avoir, aux dernières élections régionales, « une représentation au-delà de sa réalité dans les urnes » et en affirmant que lors de son premier discours de président du Conseil Régional, Alfred Marie-Jeanne, avait dénoncé cette prime. Avant d’en venir aux deux premiers arguments avancés, réglons une fois pour toute le troisième et dernier : « Chaben » n’a jamais dénoncé la prime donnée à la liste sortie en tête ! Il a simplement critiqué le montant de cette prime, si l’on peut dire, qui, dans les élections régionales, est de 11 élus, ajoutant que 4 ou 5 élus lui paraissaient largement suffisants. Nuance capitale qu’évidemment nos chers trotskystes feignent de n’avoir pas perçue ! Mais passons une fois encore…

Venons-en à l’accusation, pour le moins stupide, de « hold-up » ! En effet, est le MIM qui établi les règles de fonctionnement du scrutin régional ? Est-ce lui, ou le CNCP, qui a fixé une barre éliminatoire de 5% ? Est-ce le MIM-CNCP qui a instauré la prime de 11 élus à la liste sortie en tête ? Absolument pas ! Il s’agit d’un système français, tout ce qu’il y de plus français, qui a cours dans l’Hexagone et qui n’a pas été conçu spécialement pour les DOM. D’ailleurs, cohérent avec lui-même, Marie-Jeanne a proposé, lors du congrès du 18 décembre dernier, que désormais cette prime soit abaissée à…4 élus. Et pourtant le GRS de crier à l’anti-démocratie !!!

Quant à la deuxième accusation selon laquelle ce scrutin donnerait au MIM-CNCP une représentation exagérée par rapport à son poids réel dans les urnes, elle est tout simplement ridicule. Rappelons, en effet, que la liste dite « des patriotes » a gagné les dernières élections régionales avec plus de 74.000 voix. Jamais, Aimé Césaire, le Nègre fondamental, le grand et vénéré fondateur de la Négritude, et son parti, le PPM, n’ont dépassé 50.000 voix au plus fort de leur ascension. Jamais ! Autrement dit, le MIM-CNCP a réalisé un score inouï, faramineux, un score jamais atteint en tout cas par aucun parti à la Martinique. Prétendre que sa représentation au sein de l’assemblée régionale est disproportionnée est donc une véritable insulte envers ces 74.000 électeurs. Mais, là encore, passons…

Le plus comique est à venir. En effet, selon le GRS, le chiffre de 75 élus proposé pour la nouvelle collectivité unique serait « exorbitant » parce que cela « donnerait un élu pour moins de 2% des votants ». Alors, là, on ne comprend plus du tout ! D’un côté, on réclame la suppression de la barre des 5% pour permettre aux groupes minoritaires d’avoir une représentation, groupes qui se situent donc, logiquement, entre 1% et 4%, et de l’autre côté, on critique vertement un mode de scrutin qui fait qu’un élu le sera avec…2% des voix. Comprenne qui pourra !

On pourrait nous rétorquer que justement le GRS demande à ce que l’assemblée unique comporte moins d’élus. Que 75 étant exagéré, on devrait descendre, par exemple, à 50 élus. Certes, mais avec ce dernier chiffre, un élu le serait forcément avec au minimum 8% des voix ! Or, dans aucun des six derniers scrutins dans lesquels le GRS a présenté des candidats, il n’a dépassé…2%. Conclusion : même en diminuant drastiquement le nombre de membres de l’assemblée unique, nos trotskystes n’auraient rigoureusement aucune chance d’y avoir le moindre élu.

Quel que soit donc l’angle sous lequel on examine la question, l’argumentation de ce groupuscule ne tient pas la route. Pour avoir sa part du gâteau, puisqu’en fin de compte, c’est ce qui semble l’intéresser, il faut travailler au sein du peuple et surtout convaincre ce dernier de voter pour soi. Quand ce même peuple voit quelqu’un qui, il y a quelques années, était le bloqueur en chef des routes de la Martinique parader aujourd’hui en costume-cravate à la tête d’un service déconcentré de l’Etat colonial ou tel autre encore diriger un établissement qui favorise le génocide par substitution au sein de l’enseignement en Martinique, il a de quoi se poser des questions.

Pep-la pa kouyon kon zot ka kwè, sé mésié-a !

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