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Equateur : la surprise Yaku Pérez à la présidentielle

Equateur : la surprise Yaku Pérez à la présidentielle

Le candidat écologiste et indigène a rassemblé près de 20% des voix lors du scrutin de dimanche. Mais il faut attendre la fin du dépouillement pour savoir s’il affrontera au second tour, le 11 avril, le socialiste Andrés Arauz, arrivé largement en tête.

Le duel droite-gauche que les analystes prévoyaient en Equateur n’aura peut-être pas lieu. Le candidat autochtone Yaku Pérez, écologiste de gauche, pourrait disputer le second tour, le 11 avril, face au socialiste Andrés Arauz, protégé de l’ex-président Rafael Correa. A la tête de la coalition Union pour l’espérance (Unes), cet économiste de 36 ans a obtenu 32,20% des voix, selon des résultats partiels portant sur 97% des suffrages et communiqués par le Conseil national électoral (CNE). Il devance l’avocat Yaku Pérez, 51 ans, du Mouvement d’unité plurinational Pachakutik, à 19,80%. L’ex-banquier conservateur Guillermo Lasso, 65 ans, du mouvement Créer des opportunités (Creo), qui se présente pour la troisième fois à la présidentielle, est juste derrière avec 19,61%.

La deuxième place de Yaku Pérez a provoqué la stupeur dans le pays. A la fermeture des bureaux de vote, dimanche soir, les sondages de sorties des urnes avaient crédité Arauz de 34,9% à 36,2% des voix, plaçant Lasso deuxième entre 21% et 21,7% et Pérez troisième entre 16,7% et 18%. Personne ne pariait sur le scénario d’un duel gauche-gauche pour succéder à l’impopulaire et discrédité président Lenin Moreno. L’ancien vice-président de Rafael Correa, élu sur un programme de «révolution citoyenne» en 2017, avait rapidement viré à droite, pactisé avec le patronat et le FMI, désavoué son ancien mentor.

«Victoire de l’écologie»

Dans sa première déclaration après l’annonce des résultats partiels, Yaku Pérez s’est félicité d’une «victoire de l’écologie et de la défense de l’eau». La protection de l’environnement est en effet la raison principale du divorce entre Rafael Correa, qui a gouverné de 2007 et 2017, et ses anciens alliés autochtones. Ils reprochent au président d’avoir tourné le dos à ses promesses pour continuer à exploiter les ressources naturelles et tirer des exportations de matières premières de quoi financer ses budgets sociaux et sa lutte contre les inégalités.

Yaku Pérez bénéficie aussi de la popularité de l’explosion sociale de 2019. Déclenchée par une hausse des prix des carburants dans le cadre d’un accord avec le FMI, la révolte s’était soldée par 11 morts, plus de mille blessés et avait fait vaciller le gouvernement. La population indigène représente officiellement 1,1 millions de personnes sur 17 millions d’Equatoriens mais ce chiffre ne représente que les habitants qui se sont déclarés «autochtones» lors du dernier recensement. Le nombre de descendants des peuples indigènes serait plutôt proche des 40%.

70% des votants pour des candidats de gauche

Grand absent du scrutin, Rafael Correa, qui vit en Belgique, a été présent tout au long de la campagne, jusque sur les affiches d’Arauz. «Merci cher Equateur! La révolution citoyenne a gagné de façon accablante, en dépit d’une campagne sale et de quatre années de persécution brutale et d’infamies», a tweeté dimanche le chantre du «socialisme du XXIe siècle» qui risque l’incarcération s’il rentre en Equateur, après avoir été condamné l’an dernier à huit ans de prison pour corruption.

Fait unique en Amérique latine depuis de longues années : autour de 70% de l’électorat a voté pour des candidats de gauche. L’autre surprise du scrutin est le résultat du nouveau venu Xavier Hervas, chef d’entreprise qui se réclame de la social-démocratie. En appelant les jeunes à rénover les pratiques politiques, notamment sur le réseau social TikTok, il récolte 16,02% des suffrages, là où les études d’opinion ne le créditaient que de 5%. Son parti Gauche démocratique pourrait bien être l’arbitre du deuxième tour, dans deux mois. Et, s’il se rallie à Yaku Pérez, priver le corréisme d’un retour au pouvoir qui, il y a encore deux jours, lui semblait acquis.

Quel qu’il soit, le nouveau locataire du palais Carondelet, le siège de la présidence à Quito, devra gérer une économie dévastée par le Covid-19, qui a fait plus de 15 000 morts dans le pays. Déjà affecté par la chute des cours du pétrole, son principal produit d’exportation, l’Equateur a doublé sa dette et craint une contraction de son économie de 8,9% en 2020.

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