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Enseigner la littérature écrite en langue créole

Daniel BOUKMAN
Enseigner la littérature écrite en langue créole

   Le 29 avril dernier, l'écrivain martiniquais Daniel BOUKMAN est intervenu dans le cadre des "Etats-génraux du multilinguisme dans les Outremers.

   Voici le texte de sa communication...

***

Méziédanm,  lonnè épi respé !!

Avant de répondre à la question posée : enseigner la littérature en langue créole ou enseigner en créole la littérature ?, il convient de rappeler la  différence entre  littérature écrite et littérature orale..

La littérature orale exprime par la parole la culture d’un peuple, culture tissée de contes, de mythes, de légendes, proverbes, devinettes, maximes, vaste ensemble culturel en danger permanent de disparition dans la mesure où les Anciens en sont les dépositaires ; à ce propos, Amadou Hampaté BA, écrivain ethnologue malien disait   En Afrique quand un vieillard meurt, c’est une bibliothèque qui brûle. Nous pouvons avoir la même pensée et dire : Matinik, lè an viékò ka mò, sé kontel an blibiyotek ki ka pri difé.

Enseigner la littérature écrite en langue créole, pour ce, il convient d’en faire le recensement des oeuvres, leur étude critique, d’en composer anthologie, morceaux choisis…Il suffit alors de remonter le temps, de prospecter les œuvres d’écrivains comme Gilbert Gratiant, d’ écrivaines telle Marie-Thérèse Julien Lung Fou qu’ont rejoint dans l’au-delà  Vincent Placoly , Marius Gottin,  Georges Eleuthère Mauvois, Georges de Vassoigne… Hommage est à rendre aussi aux vivants : Raphaël Confiant, Joby Bernabé, Monchoachi, Nicole Cage, Jala, Jean-Marc Rosier auxquels il convient d’associer les membres de l’association Krey Matjè Kréyol Matinik (Association d’Ecrivains Martiniquais en Langue Créole) : Térez Léotin, Hugues Barthéléry, Ebion Roger, Georges-Henri Léotin, Eric Pezo, Jean-François Liénafa, Romain Bellay, Serge Restog, Judes Duranty et votre serviteur : par nos écrits, -romans, nouvelles, poèmes, œuvres théâtrales, chroniques, essais,  nous, autant que nous sommes, défendons et illustrons la langue créole de Martinique.

Enseigner la littérature écrite en créole, c’est favoriser la naissance de nouvelles génération, d’écrivains, d’écrivaines dont la langue utilisée de ses apports ensemence leur créativité, créativité qui, à son tour,  enrichit la langue nourricière.

Enseigner  la littérature (écrite) en langue créole au même titre que d’autres littératures du monde, c’est contribuer à  enrichir notre Jardin commun d’une diversité de  fleurs et de fruits

L’enseignement de la littérature (écrite) en langue créole doit déborder l’enceinte des écoles, collèges, lycées, universités, avoir sa juste place dans les bibliothèques, dans les colonnes des journaux, sur les ondes des radios, sur les écrans  des télévisions et autres espaces numériques.

Enseigner la littérature écrite en langue créole, c’est en quantité, en qualité élargir le nombre des lecteurs, de ceux, de celles sans lesquels nos écrits ne seraient que cris de colère ou d’espoir …mais cris  sans écho.

Fort-de-France, le 29 avril 2021, lors du colloque « Etats généraux du multilinguisme dans les Outre-mer » organisé par la DAC (Direction des affaires culturelles).

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