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"En te remerciant encore d'avoir été l'honneur de l'université" (Alain Anselin)

"En te remerciant encore d'avoir été l'honneur de l'université" (Alain Anselin)

   Ainsi se terminait l'ultime courriel adressé, quelques jours avant sa mort, par l'égyptologue Alain ANSELIN à Corinne MENCE-CASTER, ancienne présidente de l'Université des Antilles et actuelle professeur de linguistique hispanique à la Sorbonne. Courriel dont l'auteur prit le soin de mettre certains d'entre nous, ses plus proches amis (es), en copie.

   Pendant une quinzaine d'années, celui que Cheick ANTA DIOP, le savant sénégalais qui s'employa à démontrer que l'Egypte antique était noire, considérait comme son successeur, enseigna en toute discrétion sur le campus de Schoelcher à des centaines d'étudiants et dirigea une revue, Les Cahiers Caribéens d'Egyptologie, dont 23 numéros furent publiés. Revue adossée au GEREC (Groupe d'Etudes et de Recherches en Espace Créole) dont Jean BERNABE fut le directeur pendant 25 ans avec comme collaborateurs Robert DAMOISEAU, Jacques COURSIL, Bernadette CERVINKA, Raphaël CONFIANT, Marijosé SAINT-LOUIS, Michel DISPAGNE, Gerry L'ETANG et bien d'autres.

   Les égyptologues étant aux Antilles plus rares que des œufs de cochon comme dit crûment la langue créole, personne ne pouvait accuser la revue d'ANSELIN d'être "locale" et d'ailleurs, il suffit de se pencher sur les auteurs des articles parus dans ces différents numéros pour se rendre compte qu'ils sont des pointures internationales dans leur discipline. Le "citoyen de la République de Dillon", comme il aimait à se présenter, "la Momie" comme il signait avec humour ses courriels, n'a pourtant jamais cherché à obtenir ni reconnaissance ni (petit) pouvoir au sein de l'Université des Antilles. La médiocrité n'était pas son fort, cette médiocrité à la fois humaine et intellectuelle qui a investi aujourd'hui l'établissement.

   Alain ANSELIN était un savant, un homme qui passait l'essentiel de son temps à travailler, et il avait peu de temps pour le reste, mais il nous a toujours fait par de son écoeurement devant l'affaire du CEREGMIA, mais aussi devant la volonté de certains de promouvoir ce qu'ils ont appelé, toute honte bue, "une politique d'apaisement". Il ne s'est pas exprimé publiquement dessus parce qu'il n'avait pas pour habitude de le faire quel que soit le sujet considéré, en homme qui fuyait les médias qu'il était.

   Il était également scandalisé par le machisme décomplexé qui désormais règne au sein de l'Université des Antilles et la totale impunité dont jouissent certains qui n'hésitent pas à insulter une femme doyen et à jeter ses dossiers par terre en pleine réunion. Nous savons qu'il n'aurait pas aimé que ceux qui combattent ces ignominies baissent les bras. Ne serait-ce donc que pour lui, pour sa mémoire, ce combat continuera plus fort que jamais.

   A Corinne MENCE-CASTER, dans son tout dernier message, Alain ANSELIN écrivait donc "En te remerciant d'avoir été l'honneur de l'université". Pas besoin de savoir déchiffrer les hiéroglyphes pour comprendre qu'il nous enjoignait toutes et tous à ne jamais mollir devant le déshonneur...

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