La cartographie, encore incomplète, des terres agricoles polluées par l'usage de ce redoutable pesticide qu'est le chlordécone durant trente ans (1972-1992) démontre que les régions les plus touchées sont celles où, fort logiquement, existent les plus grandes plantations bananières à savoir Le Lorrain, Sainte-Marie et Le Lamentin.
Or, curieusement, on n'a jamais entendu les maires de ces trois communes monter au créneau, ni quand le scandale a été révélé il y a une dizaine d'années ni aujourd'hui quand il rebondit et que des démagogues s'empressent de s'en emparer pour faire des effets de manche dans les médias et à l'Assemblée nationale.
Le Lorrain s'est toujours vanté d'être "le Royaume de la banane", Sainte-Marie dispose de la plus vaste habitation de bananes de la Martinique, "Nouvelle Cité" et Le Lamentin offre à notre vue, grâce à sa plaine, d'interminables plantations. Or, le Registre du cancer est formel : c'est dans ces communes que le taux de cancers rares (comme celui du myélome) est le plus élevé mais aussi de cancers plus communs comme celui de la prostate. Rien que de très normal : les quelques 8.000 ouvriers agricoles, à qui les gros planteurs (souvent Békés) ont fait utiliser ce pesticide sans jamais les informer de sa dangerosité, paient aujourd'hui les pots cassés.
Tout cela a l'air d'indifférer nos chers édiles, plus préoccupés pour deux d'entre eux par les élections de la CTM en...2021 (et donc la place qu'ils y occuperont) et pour le troisième, par sa succession sans cesse différée. L'édile de Sainte-Marie, remporte la palme, quant à lui, avec son cirque de démissions-élections-
Matinik an chingpongtong, manmay !...