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Elections en Catalogne : les indépendantistes à nouveau en tête

Elections en Catalogne : les indépendantistes à nouveau en tête

  Ce scrutin du 14 février 2021 était très attendu par Madrid qui espérait que les "unionistes" (partisans du maintien de la Catalogne au sein de l'Espagne) en sortiraient vainqueurs.

 Or, quand on additionne les voix des trois principaux partis indépendantistes, elles dépassent les 50% même si le candidat de Madrid est sorti en tête. Ce dernier a réalisé un trop faible score pour pouvoir présider la Generalitat de Catalunya, l'entité autonome catalane, d'autant que les indépendantistes ont d'ores et déjà déclaré qu'ils refusaient toute forme de coalition avec lui. On se souvient qu'en 2017, la Catalogneavait organisé, sous la houlette de son président d'alors, Carles Puigdemont, un référendum sur l'indépendance qui avait été remporté haut la main. On se souvient aussi de la réaction brutale, sauvage même, de l'Etat espagnol qui avait déclaré cette élection nulle et non avenue et avait dépêché ses forces armées en Catalogne où elles s'étaient comportées avec une brutalité inouïe, contraignant Puidegmont à l'exil en Belgique où il est protégé en tant que député européen. Les principaux chefs de son parti n'ont pas eu cette possibilité : ils ont été incarcérés par Madrid et le sont jusqu'à la date d'aujourd'hui. 
  Ce scrutin du 14 février est donc une véritable gifle pour Madrid.
  La Catalogne peut sembler loin de nous, Martiniquais, qui n'en connaissant que sa célèbre équipe de football, le Barça, et son joueur-vedette, Lionel Messi, mais nous gagnerions à examiner de près ce qui se passe là-bas pour en tirer quelques leçons par rapport à notre propre lutte pour l'accession à la souveraineté. D'ores et déjà, nous pouvons en tirer quatre :
 
     . se battre pour sa souveraineté n'est pas une question raciale : Catalans et Espagnols sont des Blancs.
 
     . se battre pour sa souveraineté n'est pas une question religieuse : Catalans et Espagnols sont chrétiens. 
 
   . se battre pour sa souveraineté n'est pas une question économique : la Catalogne est la région la plus développée et la plus riche d'Espagne, comptant des dizaines d'"immigrés de l'intérieur", originaires d'Andalousie et d'Estrémadure pour la plupart, régions du sud de l'Espagne.
 
     . se battre pour sa souveraineté n'est pas une question d'idéologie politique : il y a des partis indépendantistes catalans de droite, du centre, de gauche et d'extrême-gauche. 
 
  Se battre pour sa souveraineté est une question de survie en tant que peuple à part entière.
  Il n'y a qu'à comparer la Catalogne "espagnole" et la Catalogne "française" pour le comprendre : dans cette dernière, après des siècles de jacobinisme féroce, la langue et la culture catalanes ont quasiment disparues, se réduisant à un simple accent et à quelques danses folkloriques. Même si l'Etat espagnol, au contraire de la France, est très décentralisé, les Catalans n'ont pas envie, à moyen ou long terme, de finir comme leurs cousins "français". Car si le processus de phagocytage sera plus lent, il s'avère inexorable au cas où la Catalogne ne deviendrait pas un pays indépendant. 
  Certes, l'histoire de la Catalogne et de la Martinique sont très différentes mais nous ferons un grand pas en avant du jour où nous serons capables de comprendre et surtout de mettre en oeuvre ces différentes leçons. Il n'y a pas besoin d'être un génie en arithmétique pour comprendre que la goutte de café martiniquaise finira tôt ou tard par se dissoudre complètement dans les dix-mille hectolitres de lait franco-européen. Ce n'est pas une question raciale du tout mais de simple survie. Nos oppresseurs auraient été Africains, Arabes ou Asiatiques que nous devrions mener exactement le même combat et ceux qui racialisent ce dernier ne font que le salir. Ce n'est pas non plus une question de positionnement politique : ce sera aux Martiniquais de décider le jour venu s'ils veulent une indépendance à la barbadienne ou une indépendance à la cubaine. 
   Vive la Catalogne libre en tout cas !
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